Le même jour où Ségolène Royal inaugurait un prototype de route solaire d’un kilomètre à la sortie de Tourouvre, la ministre de l’environnement et de l’énergie s’est prononcé sur une interdiction à terme des voitures diesel en France. Sur ce plan, elle est en phase avec Anne Hidalgo, maire de Paris, qui fixe l’échéance à 2025. La ministre a déclaré sur France Inter « Il faut préparer l’après-diesel, malgré les résistances. C’est une bonne idée parce qu’il faut anticiper » Elle a toutefois ajouté « On ne peut pas faire les choses du jour au lendemain, il faut être aussi responsable par rapport aux emplois industriels ».
Les constructeurs poids-lourds proposent leurs solutions
Pourtant, au nom de la neutralité technologique et fiscale, un rapport parlementaire présenté début octobre préconise une “suppression progressive de tous les avantages fiscaux au diesel en cinq ans, y compris pour les véhicules d’entreprise”. Déjà l’avantage fiscal du diesel s’effrite. Dès le 1er janvier 2017, les taxes ont augmenté de 4 centimes alors qu’elles diminuent légèrement pour l’essence. « Je vais dire aux Français de ne pas acheter de diesel parce que progressivement, l’avantage donné à la fiscalité du diesel va être supprimé. On rapproche la fiscalité, c’est-à-dire qu’on fait plus un sur le diesel et moins un sur l’essence » confirmait la ministre qui enfonce le clou « On ne peut pas à la fois dire que le diesel et les particules provoquent de très très graves problèmes de santé publique et en même temps continuer à donner un avantage au diesel, c’est fini cela, il faut passer à l’après-diesel”.
Ségolène Royal valide son bilan
En même temps, le gouvernement favorise le remplacement d’un vieux diesel de plus de 10 ans par une voiture électrique, par une aide de 10.000 euros. Une prime de 1.000 euros pour est également instaurée, dès le 1er janvier 2017, pour l’achat d’un scooter électrique. Autre disposition qui se profile, les entreprises pourront, à terme, déduire 80% de la TVA appliquée sur l’essence, comme c’est le cas actuellement pour le gazole « Une mesure qui se fera de façon progressive en deux ans » rappelait, au mois d’octobre, Ségolène Royal. Aujourd’hui encore, les véhicules d’entreprise qui ont été vendus 2016 sont motorisés à 86% par des moteurs diesel, les entreprises récupérant la TVA à 100% pour les utilitaires et 80% pour les voitures particulières. Aujourd’hui, la demande en diesel commence à s’effriter. Les entreprises qui le peuvent s’intéressent même aux voitures électriques.
Il ne faudra pas trop taper sur les poids lourds …
Les spécialistes reconnaissent que la fiscalité est un puissant levier pour favoriser une motorisation plutôt qu’une autre. Reste à savoir ce qu’il en sera avec les poids-lourds, malmenés en ville et décriés sur les routes. Il est évident que les véhicules industriels grand routier ne pourront pas passer du jour au lendemain du gazole à un autre type d’énergie. Reste les livraisons sur les derniers kilomètres qui bénéficieront des avancées technologiques des constructeurs et de la bonne volonté des transporteurs, à partir du moment où les pouvoirs publics sauront apprécier les efforts de chacun.