Partis pour une banale promenade de la journée, ils ne sont pas revenus. Pire, les retraites de plusieurs villages de Gironde sont morts ensemble sur une route qu’ils connaissaient bien, au petit matin, à un quart d’heure de chez eux, pour une raison qui tient à un enchainement de circonstances banales se terminant par un drame insoutenable qui a fait 43 victimes. Le plus grave accident de la circulation survenu en France depuis 1982, connu sous le nom de tragédie de Beaune. A partir d’aujourd’hui, nous évoquerons le nom du village girondin de Puisseguin comme point de repère. Ce lundi matin, les experts en accidents et incendies sont sur place afin de déterminer, entre autre, la rapidité du déclenchement d’un incendie qui surprend autant les spécialistes que les malheureux passagers qui se sont retrouvés piégés. En même temps, Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports annonce la nomination d’un coordonnateur national chargé d’accompagner les familles endeuillées.
Un Mercedes Tourismo de Voyages Vincent
Comment évoquer cette tragédie qui concerne deux véhicules industriels, un camion et un autocar de tourisme. Finalité différente, mais façon de conduire ou encombrement très semblable. Le camion, conduit par un jeune homme passionné et méticuleux pour son engin et donc par le respect de son métier, avait repris la route vers l’Orne après une livraison de grumes. La remorque était vide et l’ensemble routier maniable et bien entretenu. L’autocar est lui aussi conduit par un trentenaire réputé bon conducteur et depuis un an au volant d’un Mercedes Tourismo de Voyages Vincent de Libourne.
Cyril Aleyssandre avec son fils Theo (source Facebook)
Aucune responsabilité ne peut être dégagée aujourd’hui. L’énorme interrogation est la fulgurance de l’incendie qui s’est déclaré juste après le choc alors que le conducteur de l’autocar n’a été que très légèrement blessé et que celui du camion a trouvé la mort, comme Theo, son fils de trois ans, qui l’accompagnait durant les congés scolaires. Cyril Aleyssandre, 31 ans, avait appris le métier dans l’entreprise familiale, créée par son père en 1981, à Saint-Germain de Clairefeuille (Orne) mais aussi au lycée Marcel-Mezen d’Alençon où c’est depuis l’incompréhension parmi ses amis.
Même si le jour de l’accident, il n’utilisait pas son propre camion, passionné par le transport routier, Cyril Aleyssandre embellissait son tracteur qui arborait fièrement le nom de l’entreprise familiale avec en sous-titre « la relève » qu’il incarnait. Le sort en a voulu autrement. Il laisse Stéphanie, sa compagne, qui conduit également, ses parents et ses innombrables amis qui ne tarissent pas d’éloges sur sa gentillesse et sa joie de vivre …
Maintenant, le difficile travail de reconstitution (capture d’écran)
En plus de la grande tristesse d’une telle tragédie, la colère vient du traitement « à chaud » et sans retenue de l’information. Mais ce n’est pas nouveau, à chaque fois qu’il se produit un drame, il y a surenchère des chaines et radios d’info. Chercher des responsabilités dans ces conditions, ce n’est pas professionnel. D’autre part, de donner la parole à tort et à travers à des hommes et femmes publiques qui y vont de leur couplet racoleur, ce n’est pas admissible. J’ai entendu les commentaires affligeants de Noël Mamère, député-maire de Bègles (33), que l’on a entendu sur toutes les radios et les télés qui en redemandent. Il a prouvé une fois de plus qu’il ne connaissait ni le transport routier, ni le transport par autocar. Et dire qu’il est ancien journaliste ! Depuis cet “emballement” s’est calmé. Nos pensées vont aux familles des victimes.
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