Transport routier et transition énergétique

2040 est une date quelque peu lointaine, mais pour les choix énergétiques dans le transport routier les décisions sont à prendre maintenant. C’est le conseil donné par Union TLF qui rassemble l’ensemble des métiers de la chaine du transport et de la logistique.

TLF présente son analyse d’un enjeu complexe qui nécessite concertation et cohérence. Cette feuille de route a pour but de sensibiliser les professionnels du TRM sur la transition énergétique avec la fin annoncée de la commercialisation des moteurs à énergie fossile d’ici à 2040 … un objectif ambitieux à 20 ans dont il faut tenir compte dans les investissements partout en Europe.

Un enjeu ambitieux et complexe

Contrairement aux idées reçues, les entreprises du TRM se sont mises en ordre de marche depuis longtemps en faveur d’un nouveau modèle environnemental. Le secteur représente moins de 7% de la totalité des émissions de CO2 alors qu’il assure en même temps près de 90% des flux de marchandises en France… Il est déjà engagé dans un processus de transition énergétique, notamment avec le programme EVE. Les prochaines échéances sont ambitieuses avec des objectifs chiffrés et validés par les pouvoirs publics tant nationaux qu’européens à savoir :

– 15 % des émissions de CO2 à 2025 ;

– 30 % des émissions de CO2 à partir de 2030 ;

Et l’arrêt programmé des moteurs à énergies fossiles en 2040 en France (2030 pour les pays d’Europe du Nord).

Derrière les objectifs, quel mix énergétique ?

Biogaz, hydrogène, électrique… la solution est dans le mix énergétique en fonction de l’usage et l’activité. La transition du gazole, qui représente encore 98 % de l’énergie consommée, se fera progressivement et en s’appuyant sur des énergies diversifiées en fonction des usages :

  • B7 => B100 et GNV + électrique => Biogaz + Hydrogène + électrique
  • En fonction des volumes transportés et des distances…
  • Disponibilité des technologies pour les groupes moteurs.

L’intégration rapide des nouvelles motorisations dans les flottes et les exploitations est liée à 3 facteurs :

– Le modèle économique du véhicule exploité,

– L’usage du véhicule : urbain, périurbain/régional, longue distance,

– La disponibilité suffisante du réseau de stations d’énergies alternatives. Cette conjugaison des 3 facteurs est un défi complexe qui n’est pas compatible avec des mesures intempestives et des changements de caps.

2040 se prépare aujourd’hui

Pour réussir la transition énergétique du TRM d’ici 2040, les 3 prochaines années seront déterminantes. Pour permettre les investissements nécessaires pour changer de modèle environnemental que doivent supporter les entreprises (renouvellement des flottes, nouveaux réseaux d’avitaillement…) tout en maintenant leur compétitivité, il va falloir une vision à long terme partagée.

Pour atteindre cet objectif, l’Union TLF appelle les pouvoirs publics, Etat et collectivités locales, à planifier une politique énergétique sur le long terme, à organiser les conditions d’une vraie concertation entre les acteurs privés et publics dont dépend la programmation des investissements dans les infrastructures et les matériels et enfin à assurer à court terme une stabilité et une visibilité en matière fiscale et règlementaire pour l’ensemble de la profession.

« Le changement de modèle que nous sommes en train de réinventer à l’échelle du secteur est aussi ambitieux que redoutablement complexe. Afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone et réussir cette transition énergétique dans le TRM, tout se joue maintenant ! Cette réussite est d’abord conditionnée par le maintien de la compétitivité des entreprises pour leur permettre d’investir et d’intégrer de nouvelles motorisations mais aussi par la mise en place d’un dialogue stratégique public/privé. » déclare Eric Hémar, Président de l’Union TLF.

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