Dans la nuit de jeudi à vendredi 10 août, un camion transportant 220 cochons s’est renversé, couché sur les voies de l’autoroute A10, dans le sens Paris-Bordeaux, entre les sorties 34 (Saint Jean d’Angely) et 35 (Saintes) sans explication, pour le moment, sur les raisons de cet accident qui s’apparente à une sortie de route due à la fatigue. Compte tenu de l’heure, 2h15 du matin, un assoupissement n’est pas à exclure. Deux conducteurs étaient présents dans la cabine, ils ont été légèrement blessés et transportés à l’hôpital de Saintes. L’autoroute, coupé à partir de 2h15 a été « rendu à la circulation » à 14h00. Les employés de Vinci Autoroutes et les gendarmes ont longtemps couru après ces malheureuses bêtes qui n’avaient rien demandé à personne …
Les accidents lors de transport d’animaux vivants se produisent très régulièrement et on peut constater à chaque fois un grand nombre de victimes parmi les animaux transportés. Dans cas présent, seulement 89 cochons ont été sauvés et donc 130 ont perdu la vie. Il faut se poser la question sur les conditions de transport de ces animaux parfois sur très longue distance. Récemment, la presse faisait écho de changements de vaches partis de France vers la Turquie et qui étaient entrain de mourir dans des camions bloqués à la frontière entre Bulgarie et Turquie. Où est le bien-être animal !
Pourtant, il existe une réglementation spécifique et une formation obligatoire pour les conducteurs et toutes les personnes travaillant dans cette filière où l’on parle bien, mais un peu vite, du bien-être animal. Rappelons, selon les règles européennes, entre autres, que le temps de transport par route est limité à 8 heures. Au bout de huit heures, les animaux doivent être déchargés pour pouvoir se reposer, être abreuvés et nourris pendant au moins 24 heures à un point d’arrêt. La législation communautaire définit des conditions particulières d’approbation des points d’arrêt par les autorités nationales.
Cette durée peut être dépassée si les véhicules sont améliorés : 18 heures interrompues par une heure d’abreuvement au milieu pour les animaux non encore sevrés ; 24 heures pour les porcs s’ils ont accès à de l’eau en permanence ; 24 heures pour les chevaux avec abreuvement toutes les 8 heures ; 28 heures interrompues par une heure d’abreuvement au milieu pour les bovins, ovins et caprins. D’autre part, les camions doivent aussi répondre à des règles strictes et les transporteurs s’engagent à respecter les règles. Mais cela peut-il être contrôlé sérieusement ?
La formation est également une condition fondamentale de l’application convenable de la réglementation par les opérateurs. Le règlement impose aux conducteurs et aux accompagnateurs de posséder un certificat d’aptitude. Ce certificat est délivré à la suite d’une formation complète concernant les questions de bien-être des animaux en cours de transport et après avoir passé un examen offrant toutes garanties d’indépendance. Le Certificat d’Aptitude au Transport d’Animaux Vivants (CAPTAV – TAV) est obligatoire pour toute personne transportant des animaux vivants, au-delà de 65 km, dans un but lucratif (Règlement (CE) n° 1/2005). Le but lucratif ne s’entend pas exclusivement par un échange d’argent.
Photos Vinci Autoroutes et Gendarmerie