Après avoir adopté la localisation électronique de leurs véhicules et le déchargement à distance de leurs chronotachygraphes numériques, les transporteurs sont maintenant confrontés à une multiplication des flux des données. Pour éviter la cacophonie, ils doivent intégrer les multiples sources d’information et générer de la valeur à partir d’elles. Il n’y a pas une bonne solution universelle, mais il y a une réponse pertinente à chaque besoin métier. Le spécialiste du dernier kilomètre privilégiera l’optimisation de tournée alors que le transporteur sous température dirigée voudra apporter une vision en direct sur les conditions de transport. Les offreurs de solutions sont nombreux et celui que le transporteur retiendra est le prestataire qui saura faire preuve de la flexibilité et de la proximité attendues d’un partenaire stratégique.
L’enjeu de l’intégration des flux
Tandis que le portail Volvo Connect se présente comme une résidence numérique pour l’ensemble des données du transport, les télématiques Fleetboard (Mercedes) et RIO (MAN) déclarent s’ouvrir à des applis tierces, fournies par les logisticiens, les carrossiers ou les manufacturiers. Si les intentions sont louables, l’ouverture réelle et pratique tarde à se concrétiser en raison d’une trop longue tradition d’informatisation en silos. Le décloisonnement passe par des interfaces de programmation (API). Il est surprenant de constater que des données doivent transiter par des serveurs distants de plusieurs milliers de kilomètres pour être communiquées par une remorque au tracteur qui la tracte. S3PWeb et plus récemment, Infinity d’Ekolis se sont fixés pour objectif de faciliter le partage de données en assurant leur récupération, leur traduction et finalement, leur valorisation.
Fondateur d’Ekolis Guillaume Perdu constate que les transporteurs subissent une forte pression de la part de leurs donneurs d’ordres qui demandent un partage plus étendu des données du transport. Parallèlement, ces mêmes transporteurs ressentent un besoin d’harmonisation des données pour simplifier la gestion de leurs parcs, généralement multi-marques et souvent équipés d’origine avec une télématique constructeur. Cette tendance, très claire sur les tracteurs, fait aujourd’hui école sur les semi-remorques. Leurs principaux constructeurs ont une offre télématique première monte, parfois installée en standard. « En faisant la synthèse de l’ensemble des données au sein d’un portail unique et sécurisé, Ekolis Infinity contribue à l’interopérabilité des systèmes télématiques constructeurs ou seconde monte avec les TMS et les logiciels de gestion du transport. Infinity est capable de reconstituer les ensembles routiers ou de participer à la dématérialisation des données en intégrant l’e-CMR en partenariat avec Transfollow. Ekolis prend position sur le marché de l’agrégation de données à l’échelle internationale et a l’ambition de devenir l’acteur de référence dans l’interfaçage des systèmes télématiques » déclare Guillaume Perdu.
Aujourd’hui, tous les transporteurs, même les plus petits, ont intérêt à s’équiper d’une télématique. Les ténors ont quant à eux déjà compris tout l’avantage qu’ils en tirent. Parmi les évolutions récentes de l’équipement des grandes flottes, le choix de Trimble Transport & Logistics par Kuehne+Nagel a entraîné l’installation de cette solution sur 1100 porteurs et tracteurs. Loïc Fieux
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Crédit photo : Daimler
Face à la multiplication des flux, une intégration judicieusement réalisée doit faire émerger l’information sur laquelle doit se fonder la décision humaine. Ce qui est automatisable ne doit pas surcharger les écrans. Il doit en être de même pour ce qui ne suscite pas d’alerte.
Newsletter thématique réalisée par Loïc Fieux pour Froid News et transportissimo.com