« Non, il n’y aura pas de concertation sur une nouvelle taxation » déclarent ensemble les 5 principales organisations professionnelles du transport routier (FNTR, TLF, CSD, UNOSTRA, OTRE). A propos du financement des infrastructures, Elisabeth Borne, ministre des transports, a déclaré, le 23 octobre 2018, devant la Commission Développement Durable qu’elle avait engagé une concertation avec les Organisations Professionnelles du transport routier. Elle a laissé ainsi entendre qu’une source de financement pourrait être la diminution de la ristourne sur la fiscalité du carburant dont bénéficient les transporteurs. En effet, la Ministre a soutenu que le secteur du transport routiers de marchandises (TRM) était loin de couvrir ses coûts externes et qu’il ne participait pas à l’entretien des infrastructures.
Cela a poussé les 5 principales organisations patronales à diffuser un communiqué commun (ce qui prouve la détermination des entreprises du transport routier) où l’on peut lire « Dans ces conditions, l’ensemble des organisations professionnelles signataires de ce communiqué affirme qu’il ne saurait en aucun cas être question d’une « concertation » visant à accroitre la charge fiscale des entreprises de transports. Elles rappellent que l’ensemble de la TICPE (fiscalité sur le carburant) appliqué à tous les usagers de la route rapporte plus de 30 milliards d’euros en 2018 à l’État et rapportera plus de 41 milliards d’euros en 2022. 1 centime de TICPE représente 500 millions d’euros pour l’État. La TICPE a pour vocation première le financement des infrastructures. 30 milliards permettent largement de financer la régénération et la modernisation des infrastructures. Il est inacceptable que le secteur du TRM * soit pointé du doigt alors qu’il contribue plus que de raison à la fiscalité sur le carburant. Il est par ailleurs inadmissible d’avoir depuis des mois mis en avant la nécessité de taxer les camions étrangers, alors qu’il est patent que l’effort ne sera finalement demandé qu’aux transporteurs nationaux dont la compétitivité est en berne. »
*Les organisations rappellent que le TRM représente 53 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 1 des 10 premiers employeurs privés français avec 400.000 emplois directs et 400.000 emplois induits.