Sébastien Rufflé, président de Sinari, conduit la stratégie des éditeurs de logiciels de transport OMP, GPI, IT 2000, TAS-TMS, Cofisoft, Xyric, CJM international et Item informatique. Le groupe informatique intègre également de l’informatique embarquée avec Eliot, des WMS avec Stock it et Xyric, de l’optimisation de tournées avec AxioRoute, et plusieurs logiciels de parcs reliés aux TMS.
TRM le Guide : Suite à l’acquisition par le groupe Sinari de plusieurs acteurs historiques du logiciel transport en France, quelle est votre stratégie, et vos ambitions sur le marché français ?
Sébastien Rufflé : Nous souhaitons être un acteur incontournable sur le marché de l’édition logicielle dans le domaine du transport routier de marchandises, avec une offre la plus large possible permettant de répondre aux besoins des transporteurs quelque soit leur taille ou leurs activités.
Le TRM vit actuellement un profonde mutation, le secteur se consolide et s’industrialise. Une nouvelle génération de dirigeants se met en place, plus gestionnaire encore et tournée vers la digitalisation des processus. Nous connaissons aussi une pression accrue des industriels autour de la dématérialisation, dans les échanges d’information, la traçabilité des opérations en temps réel. En conséquence les transporteurs proposent des prestations de plus en plus riches, notamment autour de l’entreposage. La prise en charge est de plus en plus logistique et pas uniquement concentrée sur le transport.
Face à ces enjeux, les prestataires doivent être en mesure de répondre avec des offres larges et parfaitement maîtrisées sur l’ensemble des composants du système d’information du transporteur, que ce soit sur le TMS, le FMS, le WMS, la gestion sociale, l’informatique embarquée ou l’optimisation de tournées. De plus, ils doivent aussi se doter de capacités de R&D et d’investissement dans l’évolution permanente de leurs solutions pour répondre à l’accélération de la demande. Nous parlons de digitalisation, de temps réel, de traçabilité, mais aussi de l’intelligence artificielle ou la blockchain.
La volonté du groupe Sinari est de répondre à ces défis industriels en proposant des solutions complètes de bout en bout avec un seul interlocuteur. L’équation que nous proposons de résoudre est : une offre simple pour répondre à des enjeux de plus en plus complexes.
Quelle est la complémentarité de vos différentes marques ?
Les différentes solutions du groupe permettent d’adresser l’ensemble du TRM. Dépendant, de la taille, des activités ou de la culture d’entreprise du transporteur, il y a obligatoirement une ou plusieurs solutions du groupe adaptées. De plus, des synergies sont possibles et s’opèrent maintenant entre les différentes solutions du groupe comme par exemple entre les TMS et Eliot. Plus que des interfaces, nous travaillons sur des intégrations complètes entre l’informatique embarquée et les différents TMS du groupe, du même niveau qu’entre les solutions Eliot et OMP, dont on rappelle qu’elles ont été conçues conjointement.
Dans le même esprit nous travaillons à l’intégration des solutions d’optimisation de tournées Axiodis d’Axioroute. Il en est de même avec les solutions d’échange de données des solutions Xyric. L’interopérabilité de nos solutions est l’un de nos grands enjeux. L’idée globale consiste à étendre le domaine fonctionnel des logiciels par des échanges de données très poussés.
Présentez-vous des nouveautés logicielles sur le salon SITL ?
Pour l’ensemble des solutions TMS du groupe, c’est l’intégration de fonctionnalités « informatique embarquée » dans leur mobilité et la simplification de la liaison avec les véhicules sur la base du savoir faire d’Eliot (une offre complètement intégrée où le social et l’embarqué ne font qu’un). C’est aussi, pour nos applications mobiles, des évolutions majeures permettant d’intégrer, notamment, des notions de signatures et la dématérialisation des lettres de voitures ou des CMR. Nous annonçons sur le salon la mise en place, en parallèle, d’un partenariat avec TransFollow pour sa solution d’eCMR.
Résultat : Toutes les applications mobiles de nos logiciels de transport et de gestion de flotte – Scan&Track chez Item, Eliot Mobile, ACS Mobile chez Cofisoft, Smart IE chez GPI et Proxy Mobility chez Xyric, Open Mobile chez CJM – vont donc proposer plusieurs niveaux de dématérialisation des lettres de voiture : prise de photo du document intégré à l’application et donc au TMS (le document contractuel est toujours un document papier) ; procédé “sign on glass” qui reconstitue la lettre de voiture ; l’ajout d’un certificat pour aboutir à une véritable lettre de voiture électronique, donc garantir que le PDF généré n’est pas falsifiable. Et en dernier lieu, nous ajoutons une garantie de non falsification du flux d’informations qui aboutit à l’e-CMR conçue par Transfollow. Nous avons réalisé plusieurs pilotes en partenariat avec nos clients pour valider cette dernière intégration.
D’autres nouveautés sur les TMS ?
Sur la gamme Cofisoft ACS, nous travaillons à l’intégration de notre solution cartographique intégrée nativement à ACS-Trans.
Côté Item, nous sortons un nouveau module de gestion du Crossdock.
Chez Xyric, l’application mobile de PFM (Palbank, solution de gestion de palettes) est maintenant disponible sous iOS. Côté ProxyLog, nous présenterons des évolutions autour de la cartographie, ainsi qu’une fonction de pointage à l’unité de manutention sur ProxyMobility.
Chez GPI, nous exposerons le module de saisie chargeur sur le portail Web de d’Artagnan. Et concernant GPI parc, nous avons conçu une nouvelle application mobile permettant la gestion des CheckIn/CheckOut pour la location, les lavages, ainsi qu’un nouveau module de planning atelier, des exports personnalisés et automatisés.
Pour CJM Open, nous avons réalisé un nouveau module de rapprochement automatique des factures des affrétés, ainsi qu’un autre de gestion des retours, de gestion automatique des emballages liés aux marchandises ; et l’intégration automatique de commandes et de factures des prestataires dans OpenParc ; l’interface avec Tiercel pour l’optimisation de la palettisation pour OpenWMS.
Côté Stock It enfin, nous présentons un nouveau module Put to Light, de l’optimisation sur la partie réapprovisionnement et un partenariat avec Atomicseller pour s’interfacer avec les places de marché et sites de eCommerce.
Plus globalement, comment analysez-vous l’avenir du marché informatique transport, notamment l’impact des applications mobiles comme extension des TMS sur la mobilité ?
Le développement de la mobilité associé à la digitalisation des documents de transport induit un changement profond des organisations. Les outils « backoffice » vont eux aussi devoir s’adapter afin de répondre à ces évolutions. De plus, la collecte des données issues des applications mobiles couplées aux données informatiques embarquées nous apportent des informations clefs nous permettant, via des outils de type data mining ou machine learning, de pouvoir proposer dans un avenir de plus en plus proche de nouveaux outils d’aide à la décision ou au monitoring des opérations de transports. La collecte, la bonne gestion et la vigilance sur la propriété et la sécurité de ces données est désormais un enjeu majeur pour nos clients, enjeu pour lequel il est de notre devoir de les accompagner dès à présent.
Propos recueillis par Wilfried Maisy