Le transport routier se réjouissait. La pilule est difficile à passer. Il y a plus d’un an, le gouvernement faisait marche arrière en annonçant l’abandon de l’écotaxe et par la même occasion le démontage d’environ 150 portiques restants. Or, à ce jour, aucun contrat n’a été signé pour que cette opération puisse avoir lieu.
L’État, qui doit verser au total 800 millions d’euros au consortium Ecomouv, cherche-t-il une nouvelle fonction à ces portiques ayant coûtés entre 600 000 et 800 000 euros pièce ? Ségolène Royal a parlé de les proposer à la gendarmerie pour renforcer les contrôles routiers.
Tout le monde réclame sa part d’un manque à gagner estimé entre 200 et 300 millions pour les sociétés de télépéage et entre 7 et 13 millions concernant le démontage des portiques. Il y a près d’un an, paraissait au Bulletin officiel des annonces des marchés publics (BOAMP) une annonce « relative à la dépose, au transport et au stockage des dispositifs mis en place dans le cadre du projet écotaxe ». Il s’agissait de la mise en place de 160 portiques, en plus de 986 panneaux de signalisation, 718 000 boîtiers embarqués, mais aussi de la dépose et du transport du centre informatique – soit 770 serveurs – ainsi que du central téléphonique situé à Metz.
Au total, la facture, vertigineuse, s’élève à plus de 1,1 milliards d’euros alors que l’écotaxe devait rapporter 1,2 milliards chaque année … Une fâcheuse affaire qui coûte très cher et fait redouter au gouvernement un énième fiasco.