Routes, le 80 km/h sous surveillance

1er juillet, 1 million de kilomètres se sont retrouvées limitées à 80 km/h (466.000 de routes nationales et départementales, auxquels il faut ajouter 571.000 kilomètres oubliés dans le décompte de l’État). … Depuis les amendes pleuvent et nous sommes tous concernés, pour plusieurs raisons. D’abord, il y a en France 38 millions de permis de conduire en circulation, nous sommes donc automobilistes ou motocyclistes. A titre professionnel, les conducteurs routiers détiennent un unique permis qui leur sert dans l’exercice de leur métier et à titre privé. Un retrait du permis les prive de travail avec un risque de licenciement. Cela pour dire que la nouvelle règle des 80 km/h au lieu de 90 est un risque supplémentaire. Ensuite, il y a la cohabitation. C’est-à-dire le partage de la route entre camions, voitures et autres utilisateurs. La raison est simple, le camion continuera à rouler réglementairement à 80 km/h rejoint, à cette vitesse, par les automobilistes. Les contraintes pour chacun ne sont pas les mêmes et les poids lourds, par la variation de leur vitesse comme leur encombrement, n’ont évidemment pas la même agilité.

Les membres du comité, Jean-Claude Michaud, cravate rouge.

Trois mois après l’entrée en application du décret, aucune évaluation sérieuse ne peut être faite. Alors quelques femmes et hommes de bonne volonté, sous l’égide de l’association 40 millions d’automobilistes, ont décidé de se réunir afin de créer un comité indépendant d’évaluation des 80 km/h. Nous pourrions penser qu’une association d’automobilistes ne peut pas être objective. Pour cette raison, pour ce groupe de travail un président très expérimenté a été choisi. Il s’agit de Jean-Claude Michaud, une personnalité reconnue et qualifiée, ancien haut fonctionnaire aux ministères du Développement durable et de l’Économie et spécialiste des questions d’environnement et de mobilité, de tourisme et d’aménagement du territoire. Il a aussi été professeur associé à la Sorbonne et a exercé des fonctions d’expert international auprès de l’UE, de l’OCDE, de l’UNESCO. Il est entouré de 12 spécialistes dans tous les domaines … sauf, curieusement, le transport routier, voyageur comme marchandises.

Mais le travail de cette commission doit intéresser l’ensemble des utilisateurs du réseau routier face au manque de transparence du gouvernement dans le cadre de l’expérimentation sur deux ans, annoncée par le président de la République. « Déjà, au terme de la précédente expérimentation des 80 km/h qui s’était déroulée entre 2015 et 2017, il avait fallu la mobilisation des médias, du Sénat et de l’Assemblée nationale pour pousser la Sécurité routière à en publier les résultats. Finalement, ce n’est qu’après la diffusion d’une étude réalisée par 40 millions d’automobilistes que le Premier ministre a consenti à révéler aux Français les conclusions peu probantes du test, tout en précisant que cela n’avait pas pesé sur sa décision d’étendre la mesure à l’ensemble du territoire. ». D’où le besoin de transparence avec l’engagement d’un comité indépendant qui demandera des comptes à l’Etat et fera ses propres publications mis à la disposition de tous.

Les amendes pleuvent, les utilisateurs du réseau attendent des réponses.

Cela fait dire à Jean-Claude Michaud « Le Comité indépendant d’évaluation des 80 km/h engage ses travaux sans a priori. En retour, il attend donc de l’Administration une pleine coopération dans la communication des données utilisées et une transparence parfaite quant aux méthodes mises en œuvre et aux résultats obtenus ». Une chose est certaine, l’attente est forte de la part des provinciaux qui parcourent de nombreux kilomètres, les artisans pour qui le véhicule est un outil de travail et les professionnels de la route.

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