Recrutement dans le transport routier, un exemple américain

Les Etats-Unis rêvent des camions sans conducteurs, mais pour le moment, nous n’en sommes pas là. Actuellement, les américains ont exactement les mêmes problèmes de recrutement que les européens. « La pénurie de conducteurs est très présente », indique Bob Costello, économiste en chef de l’American Trucking Associations (ATA) « Le salaire annuel moyen des conducteurs était inférieur à 50 000 dollars l’an dernier, cela représente une hausse d’environ 28% par rapport aux 39 000 $ de l’an 2000, selon les données de ATA et du Bureau of Labor Statistics des États-Unis. Aujourd’hui, les conducteurs qui se spécialisent dans le transport de matières dangereuses sur de longues distances peuvent gagner environ 70 000 $ et plus. » Mais à priori cela n’est pas suffisamment motivant.

Alors chacun met en avant ses idées … Prenons l’exemple d’Eric Fuller, PDG d’US Xpress, une entreprise familiale née en 1986 et l’un des premiers employeurs de Chattanooga, la quatrième ville de l’État du Tennessee. Son entreprise, qui emploie 7000 conducteurs sur un total de 10000 salariés, réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,5 milliard de dollars et se classe au 16ème rang des entreprises de transport routier des USA (et plus important groupe privé). Ses clients s’appellent Walmart et Amazon pour les plus connus. « Le plus gros défi pour notre entreprise, comme d’autres entreprises de transport longue distance, est de trouver et à garder des chauffeurs. Si nous voulons maintenir 100% de notre chiffre d’affaires, nous devons garder nos 7000 conducteurs. Bien sûr, nous savons que ce métier est difficile surtout par ses contraintes d’éloignement de leurs familles durant des jours et des semaines. Auparavant, les nouveaux embauchés étaient présentés par des personnes qui travaillaient déjà dans l’entreprise. Mais maintenant, ce n’est plus le cas. Il faut d’autres méthodes pour séduire les « millennials » qui sont exigeants. Alors, il nous faut rendre le travail plus agréable » explique Eric Fuller. (Les millennials sont nés entre 1980 et 1994.)

En plus de chercher à recruter en permanence, US Xpress cherche à retenir des conducteurs séduits par des propositions extérieures. Alors, il y a déjà les avantages qu’une grande entreprise peut mettre en avant, comme la mutuelle médicale. Mais cela ne suffit pas. L’initiative « Save 18 » – les deux derniers chiffres pour l’année en cours – vise à identifier chaque semaine 18 conducteurs qui ont des velléités de quitter le navire. « Nous estimons que devoir remplacer un conducteur nous coûte 5000 dollars. Cela représente donc 90000 dollars par semaine et beaucoup d’efforts induits. » estime Eric Fuller.

En plus de chercher, légitimement à conserver son personnel, US Xpress a une autre idée pour se démarquer de la concurrence en annonçant le lancement de « Full Ride », qui peut se traduire par « tour complet ». Il s’agit d’un programme de bourses d’études proposé à la fois pour les conducteurs mais aussi leurs familles. C’est une première pour une entreprise de transport d’offrir à ses conducteurs la possibilité d’obtenir une formation universitaire qualifiante gratuite auprès de l’université Ashford, avec laquelle un contrat de collaboration est signé. Les salariés choisissent parmi une dizaine de disciplines allant du commerce et de la logistique à la comptabilité ou aux sciences humaines. Les enfants du conducteur y ont aussi accès, jusqu’à deux par famille, âgés de 17 à 26 ans. « Nous pensons qu’en plus d’un argument pour recruter et fidéliser nos conducteurs, ce programme leur offre la possibilité, ainsi qu’à leur famille, d’élargir leurs connaissances en suivant des cours universitaires à un moment où cela devient de plus en plus coûteux et inaccessible pour beaucoup. Nous sommes également convaincus que le programme Full Ride attirera vers notre entreprise des personnes qui n’ont peut-être jamais envisagé de conduire un camion. » Il s’agit de modules de formation en ligne, particulièrement adaptés aux conducteurs routiers. Tous les conducteurs de l’entreprise et leurs enfants peuvent prétendre à cette formation.

Cela fait dire à Chris Spear, président de l’American Trucking Associations « Conduire un camion a été un moyen d’améliorer la vie de millions d’américains et nous sommes heureux de voir qu’un de nos membres va encore plus loin en offrant des frais de scolarité universitaires. Nous félicitons US Xpress d’avoir annoncé c

 

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