Prévoté : tous les chantiers de la mobilité

Le groupe picard Prévoté dévoile une évolution informatique globale allant des outils bureautiques aux solutions embarquées, en passant par les ressources humaines et la création d’un réseau social d’entreprise. Avec un fil conducteur : l’emploi de smartphones et d’applications mobiles.

73 ans en 2021 ! Un bel âge pour le groupe Prévoté, qui profite de son changement de direction pour imaginer un mode de gouvernance plus participatif et transversal, mais aussi un futur digital. L’entreprise pose sa stratégie, « la suite de son histoire », dans le cadre du projet « Prévoté 2023 : une restructuration évidente ».

Dirigée par Jean-Frédéric et Jean-Stéphane Prévoté, fils de Jean-Pierre Prévoté et neveu de Jean-François Prévoté, cofondateurs du groupe, l’entreprise se développe sur de solides fondations familiales. Actif en région Picardie, l’ensemble des Hauts de France et dans le nord de la région parisienne, réalisant un chiffre d’affaires de près de 75 millions d’euros en 2020, Prévoté Transport et Logistique est répartie sur 5 sites et compte 580 collaborateurs.

 

« Prévoté 2023, c’est réfléchir à ce que nous sommes et vers où nous voulons aller », introduit Jean-Stéphane Prévoté, Président de Prévoté Transport, Prévoté Logistique, Prévoté Magelog, Prévoté Location, Prévoté Magetrans & Transpicardie. Jean Frédéric Prévoté, quant à lui, est  Président de Prévoté Messageries, Prévoté Expedis et Prévoté Sopamex. « Le digital constitue le sujet transversal de notre stratégie. Il s’agit à la fois de posséder les bons outils, et d’accompagner les utilisateurs par de la formation, un appui quotidien assuré par notre service informatique. »

Celui-ci est emmené par Pierre Derniame, Responsable des systèmes d’information de Prévoté, accompagné de cinq personnes dont deux apprentis informaticiens. L’équipe est en charge de l’informatique d’entreprise et embarquée dans des véhicules, du matériel — les ordinateurs, les serveurs – mais aussi de la téléphonie mobile, du contrôle d’accès, des stations de carburant, etc. Car dans une entreprise de transport, tout ou presque est aujourd’hui informatisé !

L’écosystème Google

Dans son panorama informatique, le chef d’entreprise débute par une vraie révolution bureautique :

« En décembre 2019, nous avons changé de messagerie et de gestion documentaire pour adopter le monde de Google ! Ces outils texte, tableur, présentation slide, etc. sont très puissants pour travailler de manière collaborative, avec des fichiers partagés, le tout étant hébergé dans le Cloud. Ils sont aussi mieux adaptés à l’usage de tout un chacun. En conséquence, nous n’achetons plus de licences Microsoft Office. »

« En termes de sécurité ou de disponibilité des informations, nous estimons que le risque de piratage ou de plantage des serveurs de Google est moins élevé que sur nos propres serveurs, ajoute Pierre Derniame. Avant de franchir le pas, nous avons comparé l’offre Google avec l’équivalent chez Microsoft 365. Il nous est apparu très clairement que sur toute la partie gestion du Cloud et mobilité, Google était en avance. »

L’entreprise ainsi pu se dégager de serveurs lourds à entretenir et progressivement, évoluer vers un matériel informatique plus léger et beaucoup moins cher. « Aujourd’hui, nous achetons des Chromebook, des machines qui nécessitent peu de puissance et de mémoire, mais qui sont néanmoins plus rapides que nos traditionnels PC, reprend Jean-Stéphane Prévoté. Les différents logiciels sont disponibles sur tout ordinateur connecté à Internet. Courant 2020, nous avons fait former nos collaborateurs à ce nouvel environnement, par visioconférence. Cette transformation a coïncidé avec le début de la crise sanitaire, ce qui nous a permis de mieux gérer l’expansion du télétravail. »

La mobilité embarquée

Concernant les outils métiers, l’ensemble de l’activité messagerie du groupe utilise depuis 10 ans le logiciel de transport Teliway de l’éditeur Teliae. Les conducteurs échangent ainsi avec l’exploitation au moyen d’un smartphone durci Zebra, lequel porte l’application Telimobile, une extension du TMS.

 

« Par ce moyen, nous pouvons suivre l’opérationnel en temps réel, qu’il s’agisse de la position des véhicules ou de la traçabilité des colis, dont les différentes étapes du parcours sont enregistrées par un scan de codes-barres. Ce processus est bien en place depuis plusieurs années. Nous comptons aujourd’hui une flotte de 150 smartphone pour cette activité, correspondant à autant de tournées de messagerie », relate Jean-Stéphane Prévoté.

Côté transport, Prévoté utilise le TMS Item, connecté à l’informatique embarquée Eliot au sein du groupe OMP. La gestion sociale est réalisée avec le logiciel Timedisc du même éditeur. En aparté, précisons que la société Item informatique a été acquise par Sinari, la maison-mère d’OMP, au cours de l’été 2021.

« Aujourd’hui, nous changeons notre fusil d’épaule, déclare Jean-Stéphane Prévoté. Nous avons décidé de ne plus installer d’ordinateurs de seconde monte dans nos véhicules. En effet, nos 350 moteurs – de marque Renault Trucks à 95 % ainsi que quelques Scania, Daf et Man – portent déjà des ordinateurs installés en usine. Dorénavant, nous allons nous appuyer sur ce matériel pour effectuer les remontées de données sociales et techniques. »

« Cette transition douce se fera au fil des renouvellements de véhicules. Parallèlement, nous allons utiliser la plateforme S3Pweb d’agrégation de données pour récupérer les informations et les envoyer vers le TMS, la gestion sociale et prochainement, l’application chauffeur qui sera utilisée par Prévoté Transport. A cet effet, nous sommes en train de déployer une flotte de smartphones durcis Blackview. »

« Chaque constructeur propose sa propre plateforme de gestion de flotte, note le responsable informatique Pierre Derniame. Le but n’est pas de jongler d’une interface à l’autre, mais d’aspirer les données pour les centraliser sur un portail unique, Timedisc Web. S3pweb se charge de l’interface, et de la traduction, entre les systèmes des constructeurs et notre informatique d’entreprise. »

Alléger la gestion papier

Pourquoi une telle évolution, lorsqu’on dispose déjà d’un système d’information fluide entre la route et l’entreprise ?

« D’une part, cette solution sera plus facile à mettre en œuvre sur les nouveaux véhicules, répond Jean Stéphane Prévoté. Nous n’aurons plus besoin d’installer des ordinateurs, ni d’assumer la maintenance et les bugs inhérents. Le smartphone va devenir l’unique interface avec nos conducteurs. En particulier, nous sommes convaincus que Prévoté doit aller vers la lettre de voiture électronique. La gestion des récépissés de transport, des scans multiples de documents constituent un poids administratif que nous devons alléger. »

« Nous avons également le projet de dématérialiser la transmission des protocoles de sécurité (par un accès Google Drive). Nous n’aurons plus besoin d’imprimer toutes les fiches de sécurité pour constituer des classeurs à destination des chauffeurs. La facilité de gestion et de mise à jour des protocoles représentera un grand pas en avant. Par ailleurs, nous allons ajouter aux smartphones notre application de réseau social Prévoté Steeple. Cette dernière sert à communiquer auprès de nos collaborateurs, et vice versa. Les mêmes informations sont disponibles sur des écrans tactiles installés sur nos différents sites. »

Un autre logiciel mobile commence à être déployé : l’application Renault Trucks de gestion de l’écoconduite : « Nous utilisons de plus en plus ces “éco-score” dans notre système de primes de fin d’année.  Cette technologie récompense la qualité de conduite de manière beaucoup plus fine que la simple mesure de la consommation de carburant. Elle prend en compte nombre de paramètres tels que les marchandises chargées, les dénivelés du parcours, l’utilisation de la pédale de frein, etc. Elle permet donc de mesurer la performance réelle au volant, le niveau d’anticipation. »

« D’ici 2-3 ans maximum, l’ensemble du parc devrait être équipé de ce module Renault Trucks. Précisons que jusqu’à présent, nous utilisions déjà le système constructeur Infomax qui est moins évolué, et exige de surcroît de se brancher sur chaque camion pour récupérer les données. C’est donc tout un écosystème de fonctions nouvelles, disponibles via la téléphonie mobile, qui explique notre évolution vers ces outils nomades, flexibles. »

L’EDI maîtrisée

De par sa forte activité en messagerie, Prévoté réalise des échanges de données informatisées avec ses clients et confrères messagers depuis les années 90. « Nous recevons automatiquement les consignations des expéditions et maîtrisons les retours d’informations associées. Pour ce faire, nous utilisons l’outil station chargeur de Teliae. L’interface Web permet à nos clients de saisir leurs expéditions. Chacun d’entre eux dispose d’un environnement personnalisé. »

« Cependant, dans certains cas, nous sortons de ce schéma lorsqu’un client ou un partenaire nous demande de passer par une plateforme de traçabilité, développe Pierre Derniame. A l’exemple, tout récent, d’un contrat où nous sommes sous-traitants d’un confrère qui utilise Shippeo pour satisfaire le besoin de traçabilité de son client industriel. S’il est complexe, le flux digital fonctionne bien via des interfaces successives entre notre TMS Item, GedMouv, Shippeo et notre donneur d’ordre. Notre exploitation n’a donc pas besoin d’effectuer de double saisies. Dans la même logique, nous utilisons les services de Calva EDI qui réalise le travail d’interfaçage entre notre système et ceux de nos partenaires. »

« Tous ces dispositifs de traçabilité s’avèrent aujourd’hui indispensable, surtout dans le cadre d’une location de véhicules avec conducteurs – où les camions sont aux couleurs de nos clients, et le personnel est dédié, analyse en conclusion Jean Stéphane Prévoté. Nos partenaires demandent à suivre les différentes étapes de transport pour pouvoir réagir en cas d’aléas. Ce fonctionnement est aujourd’hui standard. Dans ce cadre, les conducteurs utilisent des smartphone mis à disposition par les clients en question. »

Wilfried Maisy

« Au niveau logistique, nous utilisons depuis longtemps le logiciel de gestion du stockage Stock it. Nous l’avons fait évoluer avec un système Put-to-light de préparation des commandes. Contrôlé par le WMS, un écran guide visuellement l’opérateur vers les emplacements où déposer les articles qui composent chaque commande. L’intégration est complète entre notre WMS et le TMS messagerie, qui pilote également notre branche affrètement. »

Prévoté 2023, une stratégie globale

Forts de 73 ans d’histoire et d’expérience, Jean Frédéric et Jean Stéphane Prévoté et les membres du Codir donnent une nouvelle orientation à cette entreprise familiale indépendante. Fidèles aux valeurs existantes depuis la création, ils proposent une offre de service globale, alliant logistique, messagerie, transport et location ; répondant aux besoins de leurs clients et faisant de Prévoté une solide alternative aux grands groupes. Chaque métier est désormais piloté par un responsable, qui a pour mission de veiller à son développement, son organisation et son management. Le but de cette stratégie est de moderniser l’entreprise, de dynamiser la partie commerciale et d’accélérer son développement sur la logistique, la location et l’affrètement.

Du courtage à la logistique

En 1948, Pierre Prévoté, alors courtier en engrais, crée une entreprise de transport pour la livraison de ses produits. Jean-Pierre Prévoté reprend ensuite l’entreprise, qui se diversifie et s’oriente vers le secteur agricole, le bâtiment et les travaux publics. Elle effectue des transports par bennes pour répondre à la demande de ses clients. Dans ce même but, en 1966, Jean-Pierre développe l’entreprise et l’oriente dans les domaines de la messagerie, du groupage, de la location, du transport de lots et de l’affrètement.

Depuis 2002, Prévoté fait partie du réseau Astre, premier groupement européen de PME de transport et de logistique, qui dispose de plus de 382 implantations dans toute l’Europe (27 000 immatriculations) : Espagne, Portugal, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays Bas, Allemagne, Royaume Uni, Autriche, Roumanie, Lituanie.

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