Article rédigé par Renaud Chasle, premier de l’enquête d’ouverture du numéro 6 de TRM le Guide, publié en mars 2020
Séduisantes pour les chargeurs qui y trouvent de nouvelles opportunités d’accès au transport, les plateformes propulsent les prestataires dans l’ère digitale avec à la clé des gains directs mais aussi de nouvelles contraintes.
Les places de marché et plateformes digitales envahissent le transport routier et viennent modifier les relations entre expéditeurs et transporteurs, pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur, elles accompagnent les transporteurs vers la mutation digitale du métier et essayent d’améliorer leur profitabilité. Pour le pire elles laissent des algorithmes déterminer les tarifs et imposent de nouveaux standards technologiques aux entreprises qui ont de moins en moins le choix.
Le fossé se creuse entre les entreprises à l’aise avec ces technologies, et les autres
Faut-il alors voir les plateformes et la digitalisation comme des outils supplémentaires bénéfiques à la Profession ou comme une nouvelle contrainte imposée par les grands donneurs d’ordre ? Avant de tenter d’y répondre et d’observer les avantages et inconvénients de ces nouveaux supports digitaux d’accès au fret, un peu de clarification n’est pas inutile. Car les plateformes et solutions digitales sont de plus en plus nombreuses et diverses (cf « Des plateformes de plus en plus spécialisées ») : des commissionnaires digitaux, des plateformes collaboratives, des places de marché avec cotation du transport, des plateformes de mise en relation directe. Chacune a ses spécificités propres et leur approche varie selon qu’elles sont indépendantes ou lancées par les grands donneurs d’ordre. On se concentrera ici sur les plateformes de mise en relation directe entre expéditeurs et transporteurs qui, d’après les transporteurs interrogés, semblent de bonne foi dans leur volonté d’améliorer la rentabilité de l’activité, le remplissage des camions et de réduire l’empreinte carbone.
Les plateformes attaquent les bourses
Leur croissance est continue, à l’image de Fretlink qui vise le milliard d’euros de CA d’ici 2023 ou encore de Shippeo qui annonce une hausse de 300% du CA en 2019. Toutes arrivent régulièrement à lever des fonds importants, de plusieurs dizaines de millions d’euros, preuve du soutien que leur apportent les investisseurs convaincus par un modèle digital pérenne. Les plateformes étoffent ainsi leurs réseaux de transporteurs qui, sans délaisser l’échange en direct par EDI avec leurs donneurs d’ordre ni la recherche sur les bourses de fret, les utilisent de plus en plus pour optimiser le remplissage des tournées et doper le chiffre d’affaires.
Pour Patricia Godart, directrice transport de Trans Catalan à Marcoing (59 – 20 véhicules, 2,35 M€ de CA) spécialisée dans le transport frigorifique, la digitalisation apporte son lot de contraintes mais s’inscrit dans une évolution logique du métier. « Nous n’utilisons pas de TMS mais l’email a déjà totalement remplacé le fax ou le téléphone pour traiter les commandes de nos donneurs d’ordre. L’utilisation de Fretlink, qui nous envoie également les commandes par email, ne modifie donc pas nos process internes ». La plateforme a intéressé Trans Catalan il y a un peu plus d’un an dans l’optique d’optimiser le remplissage des PL ou les tournées lors de baisses de volumes. « Fretlink représente environ 10% de l’activité globale. Ensemble nous avons analysé nos lignes régulières. Fretlink est venu former notre équipe. La plateforme nous envoie des offres de fret correspondant à nos zones géographique (sur l’axe Lille-Paris-Lyon) que nous acceptons ou non selon le volume et la disponibilité. Pour l’heure, il s’agit de besoins spot ponctuels, par exemple pendant le pic d’activité en décembre, mais nous voulons dédier des tournées régulières à terme. C’est intéressant financièrement car Fretlink propose des tarifs en phase avec le marché et plus attractifs que ceux de la bourse de fret B2PWeb par exemple ». L’entreprise devrait en outre prochainement bénéficier du programme de services lancé par Fretlink et ses partenaires (TIP, UTA) donnant accès à des tarifs préférentiels sur les cartes carburant ou la location de véhicule et l’entretien.
Certains donneurs d’ordre ne passent plus que par les plateformes
En revanche, cette évolution implique de nouvelles tâches confiées à des conducteurs qui ne souhaitent toujours pas être « responsabilisés ». « A terme la digitalisation totale des process sera contraignante car elle oblige les conducteurs à saisir plus d’informations sur des outils embarqués ou mobiles. Certains ne veulent pas effectuer plus de tâches administratives. Mais c’est une évolution du métier à laquelle on doit s’adapter ».
Une réponse aux besoins spot des chargeurs…
Du côté des chargeurs, soucieux de sécuriser le transport face aux problématiques de défaillance ou de pénurie de conducteurs et de moyens, le digital offre des solutions complémentaires. Selon Jean-Michel Garcia, délégué aux transports internationaux de l’AUTF, « les plateformes digitales ne révolutionnent en rien les problématiques des chargeurs de sécuriser le transport. Elles apportent en revanche un accès à de nouveaux prestataires pour les besoins spot. Pour leurs flux réguliers, les chargeurs vont continuer de privilégier leurs transporteurs habituels et les relations contractuelles directes avec les prestataires, ou par le biais des commissionnaires ou bourses de fret. En outre, les plateformes n’auront que peu d’impact sur les problématiques de pénurie de conducteurs ou de moyens de transport dans les zones sinistrées. Les principaux axes de flux sont bien connus des chargeurs, comme les zones plus sensibles ». A contrario, le digital apporte des réponses aux petits expéditeurs à la recherche de nouveaux outils.
…séduits par les tarifs et le zéro papier
Organisateur de transport aérien et maritime, Air Cargo International utilise depuis quelques mois OnTruck pour répondre à ses besoins d’enlèvement et de livraison des marchandises vers ou depuis les aéroports en région parisienne ou ports, par la route. « La plateforme fait gagner énormément de temps par rapports au processus classique de commande de transport auprès de notre réseau de transporteurs », témoigne Nicolas Dubus, Air & Sales Manager d’Air Cargo. « En deux clics j’ai accès à des cotations et à des prestataires disponibles offrant un taux de service satisfaisant et un bon respect des horaires imposés. Ainsi après 4 mois environ, 75% des enlèvements sont gérés par OnTruck. La plateforme remonte automatiquement l’essentiel des informations et documents émargés ou e-CMR. En outre, nous observons des tarifs de transport environ 15% moins chers que ceux de nos prestataires historiques ».
A terme, Air Cargo envisage de totalement digitaliser l’achat transport via la plateforme (avec également Freightos et Web Cargo Net). Mais souligne deux points bloquants : l’absence de transporteurs spécialistes des matières dangereuses et le fait qu’OnTruck n’ait pas encore le statut d’opérateur économique agréé.
Des chargeurs prêts à mieux payer
Certains donneurs d’ordre ne passent plus que par les plateformes. Ils sont parfois prêts à payer plus cher pour simplifier l’accès aux transporteurs. C’est le cas de S3M Concept, site internet qui propose l’ameublement de biens immobilier en location. L’entreprise créée il y a 9 mois propose des packs de mobilier-décoration qu’elle livre par palette aux bailleurs de biens meublés partout en France. « Face aux refus des transporteurs contactés en direct en raison de faibles volumes, j’ai trouvé avec Chronotruck une solution idéale pour livrer efficacement mes clients », confie Sébastien Morin, gérant de S3M Concept. « Pour une web-entreprise comme la notre, l’utilisation d’une plateforme digitale est évidente et offre un gain de temps énorme. En 5 minutes je dépose sur Chronotruck mes quantités, mon lieu d’enlèvement et de livraison et c’est tout. La plateforme se charge de trouver des transporteurs compétents, généralement dans la journée ou le lendemain, avec une commission entre 10% et 15%. Sur certaines zones de moindre densité, des transporteurs répondent directement aux offres avec un tarif légèrement majoré, mais je suis prêt à payer plus cher dès lors que les délais sont respectés et que la qualité de service est assurée. Contrairement aux premiers transporteurs avec lesquels j’ai essayé de négocier en direct au début de l’activité et qui sous-traitaient auprès de confrères polonais, Chronotruck ne me propose que des prestataires français. C’est un gage de qualité et de bonne compréhension indispensables pour les clients finaux ».
Trop de contraintes pour les TPE
Les plateformes génèrent malgré tout de nouvelles contraintes pour les entreprises qui doivent multiplier les outils, franchir l’étape digitale et mieux tracer leurs opérations. Tous n’en ont pas les moyens. Le fossé se creuse entre les entreprises à l’aise avec ces technologies, et les autres.
9 startups sur 10 disparaissent chaque année
« Les plateformes digitales constituent une contrainte imposée par nos chargeurs, sans rentabilité à la clé ». Pour Philippe Coolens, gérant de Transports Coolens à Tourcoing (42 véhicules, 4M€ de CA), la digitalisation freine plus l’activité qu’elle ne l’optimise. Le transporteur est connecté à Everoad, Fretlink (pour Leroy Merlin) ou encore Transporeon. Mais il n’utilise pas les plateformes pour trouver de nouvelles opportunités commerciales ni optimiser le remplissage de ses camions. « Nous avons déjà des process bien ancrés avec nos donneurs d’ordre qui génèrent la quasi totalité de nos opérations. Nous n’avons pas besoin de rechercher de nouvelles commandes sur les plateformes », explique-t-il. « Elles nous sont en revanche imposées par les chargeurs, par exemple Geodis, qui veulent désormais passer leurs commandes et suivre les interventions depuis ces portails. On est obligé de recevoir puis de valider ou confirmer les lots sur les plateformes et de remonter les confirmations de livraison et les pré-facturations. C’est environ 3 manipulations de plus comparé au process manuel ou téléphonique/fax. Il faudrait embaucher un salarié à plein temps juste pour traiter les commandes, tracer le transport puis envoyer les bons de livraisons ou récépissés, ce qui n’est pas envisageable ».
Le gérant appréhende l’utilisation future de smartphones par les conducteurs, la formation et les coûts matériels que cela implique. Se pose également le problème de la multiplication des solutions entre lesquelles les exploitants doivent jongler. « C’est au final plus chronophage. La digitalisation implique des investissements alors que les marges restent faibles, c’est un vrai problème pour les PME. En outre Everoad est connectée à notre informatique embarquée, après que je les ai mis en relation avec notre fournisseur. Ils sont donc chez nous… ».
Les bonnes questions à se poser
Si tant est qu’ils aient le choix d’utiliser telle ou telle plateforme ou commissionnaire numérique, les transporteurs témoignent de craintes légitimes concernant la pérennité des outils. Selon la plupart des études, 9 startups sur 10 disparaissent chaque année. Près de la moitié sont rachetées ou revendent leurs données à des géants type Amazon. Quel est le risque encouru par les chargeurs comme les transporteurs ? Quid des données susceptibles d’être ré-exploitées commercialement si le transporteur n’utilise plus les services d’une plateforme ou d’une autre ?
Dans une grande entreprise, le passage au numérique peut engendrer des centaines de milliers voire des millions d’euros d’investissement. La mise en place de la lettre de voiture électronique par exemple peut impacter jusqu’à 150 postes. Les enjeux de fiabilité et de pérennité des solutions digitales sont donc cruciaux. Les transporteurs ont raison de vouloir protéger leur organisation. Avant de s’engager auprès d’un prestataire et d’intégrer de nouvelles plateformes, solutions de tracking ou de dématérialisation, les dirigeants doivent se poser 3 questions essentielles : quels gains rapides et concrets peut engendrer la digitalisation ? Quel est le sérieux, la réputation, l’éthique ou les garanties que m’offre le prestataire sur la sécurité de mes données ? Quels sont les risques si le fournisseur disparait ?
Renaud Chasle
Transport Granger : « Le rapport de force avec les chargeurs s’inverse »
D’abord bureau de fret à sa création en 2003 à Gennevilliers et aujourd’hui entreprise multi-activités de transport –logistique disposant d’une flotte en propre de 50 véhicule, Transports Granger fait partie des PME modernes résolument tournées vers l’informatique. Son gérant, Gilles Granger, opérait uniquement en direct avec ses clients donneurs d’ordre ou via les réseaux Pall-ex et Pole Tred Union jusqu’à sa rencontre avec Chronotruck il y a deux ans. « Aujourd’hui Chronotruck représente entre 5% et 10% de l’activité pour 50 à 75 transports par mois en moyenne », explique-t-il. « La plateforme nous permet d’optimiser le remplissage des camions et offre de nouvelles perspectives commerciales et l’accès à de nouveaux clients comme France Boisson par exemple. Les plateformes contribuent ainsi à une inversion du rapport de force. Les chargeurs sont prêts à faire des efforts vis-à-vis des transporteurs. Cela se traduit soit par de meilleurs tarifs de transport soit par plus de souplesse sur les horaires d’enlèvement ou de livraison ».
Déjà bien informatisée avec des conducteurs équipés de smartphones pour numériser les documents de transport ou les preuves de livraison et les remonter en temps réel aux clients, l’entreprise n’a pas bénéficié de l’effet coup de pouce digital de Chronotruck. « En revanche, parce que les plateformes ont besoin de constituer et fidéliser un large réseau de transporteurs, elles apportent des gains direct en réduisant à quelques jours les délais de facturation. On reçoit des offres de fret ciblées par email, mais on peut aussi naviguer librement sur la plateforme pour consulter les demandes de transport ou déposer nos disponibilités. On peut même négocier avec les chargeurs pour trouver un terrain d’entente. L’outil est simple au quotidien pour les exploitants. Nous prévoyons prochainement d’interfacer Chronotruck avec notre système d’information ».
Des plateformes de plus en plus spécialisées
Fortes de la montée en puissance des places de marché, des plateformes d’intermédiation du transport et d’une forme de démocratisation du digital, de nouveaux acteurs ultra-spécialisés envahissent le paysage.
Citons d’abord Convelio qui s’est spécialisé sur le marché du transport d’œuvre d’art, une niche aux enjeux économiques important. Après une augmentation de 300% de son CA en 2019, le commissionnaire digital a levé 9M€ en février dernier. Il recrute des transporteurs internationaux compétents pour répondre aux demandes des galeries, musées ou salles de vente, et sécuriser le transport.
Hiflow s’est positionnée sur le secteur automobile. Elle propose ses services aux prestataires spécialisés dans la livraison de véhicules dans les concessions ou de pièces et d’équipements pour les usines des constructeurs. Hiflow travaille aujourd’hui avec 25 partenaires transporteurs sur la base de grilles tarifaires préétablies. Elle a levé 4 millions d’euros en juin 2019.
Upela propose des outils de cotation pour la livraison B2B et B2C entre les e-commerçants et les expressistes mondiaux (DHL, TNT, FedEx, UPS, Chronopost, DPD, Mondial Relay).
Shiply annonce comparer les tarifs de plus de 100 000 transporteurs européens et convaincre les chargeurs avec des réductions de tarifs de transport allant jusqu’à 75% en se concentrant sur les retours à vide.
trouver-un-transporteur.com vise les particuliers qui recherchent des transporteurs. La plateforme exploite notamment le service de France Express, qui collecte les colis et les redispatche en lots groupés auprès des transporteurs. La quasi-totalité de ces solutions digitales surfent sur la croissance du e-commerce et la généralisation des solutions digitales d’achat et de suivi des livraisons.
Une solution ? le TMS pour centraliser les flux
Si les plateformes apportent de nouveaux vecteurs de croissance et d’optimisation du remplissage des camions, elle peuvent aussi complexifier la gestion quotidienne du transport. Trop de digital tue le digital, dès lors que les transporteurs veulent ou doivent multiplier les outils de traitement des commandes ou de suivi des livraisons. « Les transporteurs ont besoin de simplifier le métier. Ils ne pourront pas continuer à multiplier les applications logicielles et passer sans cesse d’un outil à un autre », expliquait Patrick Lahaye des transports Lahaye dans les colonnes de TRM le Guide.
Ainsi les arguments des plateformes digitales en faveur d’échanges numériques simples et rapides entre donneurs d’ordre et transporteurs se heurtent à la réalité des exploitations, qui doivent quand même appréhender de nouvelles technologies, former les salariés et parfois jongler entre différents outils non centralisés. Si les grandes entreprises souffrent de cette multitude de solutions, souvent imposées par les chargeurs, que dire des TPE et PME qui ont encore moins de moyens pour s’approprier ces systèmes d’information de nouvelle génération ?
OMP Communication : une passerelle non intrusive
Il existerait bien des solutions, évidentes sur le papier, consistant à connecter les plateformes aux logiciels de transports, coeurs informatiques des PME. Le TMS, utilisé pour recevoir et traiter les commandes de transport puis organiser les tournées, serait interfacé par web-services aux différents outils tiers. Mais dans la pratique ces interfaces débutent à peine. Sans parler des développements informatiques qu’elles nécessitent, elles se heurtent au refus des fournisseurs du marché d’ouvrir leurs systèmes. Chez Everoad par exemple, on prône au contraire de remplacer les TMS ou d’adresser les transporteurs non équipés en leur fournissant une solution à 360° ! Une position bien ignorante de la réalité de ce marché informatique.
Dans l’objectif de faciliter l’intégration dans un TMS de solutions tierces au profit des transporteurs, l’éditeur OMP (Sinari group) a développé OMP Communication. « Cette passerelle offre de nombreux avantages. Elle permet de dissocier la base de données métier du système de communication avec les logiciels et applications, explique Gilles Kitchiguines, directeur du développement d’OMP. Il est dangereux pour les transporteurs de laisser les plateformes accéder directement à leur système d’information ou TMS qui concentre les données stratégiques et propriétaires d’activité, de clients et de plans de transport. Ces data précieuses constituent la valeur ajoutée de l’entreprise qui ne doit pas prendre le risque de les voire exploiter par d’autres acteurs voire des concurrents ».
Pour éviter une intrusion directe dans le SI du transporteur, l’éditeur propose d’interfacer les outils par web-services, mais en mode fichier décorrélé de la base de données centrale. Les PME restent ainsi maîtres des données qu’elles souhaitent ou non partager. Et pour éviter des coûts unitaires d’interfaçage ou d’abonnement aux services digitaux du marché, OMP propose des forfaits Smart Access ou Premium Access incluant différents niveaux d’intégration possibles, selon les besoins. « Le transporteur peut alors ajouter de nouvelles applications à son système d’information, sans surcoût de développement. OMP prend en charge intégralement le nouveau projet, si une interface avec une nouvelle station chargeur est identifiée ou si les interfaces existantes avec les partenaires évoluent. » OMP Communication avance aujourd’hui des interfaces avec les solutions Shippeo, Everoad, GedMouv’ et Transfollow notamment.