La voie Georges Pompidou, sur les berges de la Seine à Paris, ont fermé le 20 juillet, pour l’animation estivale « Paris Plage » … pour ne plus être rendues à la circulation comme prévu initialement le 21 août. C’est en tout cas le rêve de l’équipe municipale, poussée pas les élus écologistes. Un vote du conseil municipal doit avoir lieu le 26 septembre. Mais jusqu’à cette date, l’interdiction de circuler sur cet axe majeur devait être maintenu après le démontage de Paris-Plage remplacé par Paris-Embouteillages. Un entêtement jusqu’au-boutiste pour augmenter les bouchons et de rendre impossible la vie des franciliens et autres visiteurs de la capitale, y compris de nombreux professionnels qui ne savent plus comment organiser leur travail. La partie concernée de la voie Georges-Pompidou s’étend du tunnel des Tuileries (1er arrondissement) jusqu’au tunnel Henri-IV (4e arr.), sur 3,3 km.
Anne Hidalgo et son adjoint aux transports Christophe Najdovski
Durant la période de crue, chacun a pu constater l’augmentation exponentielle des bouchons sur toutes les voies environnantes, et donc de la pollution. Depuis, une enquête public est en cours. De nombreux riverains s’inquiètent, à juste titre, de voir une explosion d’embouteillages permanents sur les quais hauts (et rive gauche, boulevard Saint-Germain). Rien n’y fait, Anne Hidalgo et son adjoint aux transports Christophe Najdovski, campent sur des positions impossibles à défendre … mais ils ont la volonté de porter ce projet à son terme. Le quotidien Le Monde s’est procuré une étude d’impact qui doit être diffusée lors de l’enquête publique réalisée du 8 juin au 8 juillet. Du pavé de 380 pages « qui vante les mérites du projet », le quotidien extrait quelques éléments. Par exemple, les effets sur la circulation seront « négatifs, forts, directs, permanents, à court terme » et les quelque 43 000 véhicules qui ne pourront plus emprunter chaque jour la voie sur berge vont subir, selon le document, « une augmentation significative » de leur temps de circulation. Rien que cela devait faire réfléchir.
Pas de réouverture après Paris-Plage 2016
Chaque automobiliste, artisan, livreur se débrouillera comme il le pourra en changeant forcement ses habitudes. L’étude proposée par la mairie de Paris évoque des temps de parcours modifiés, une « augmentation du temps de trajet » qui passe de 13 à 17 minutes aux heures de pointe du matin sur le parcours la Concorde-boulevard Bourdon. Aux heures de pointe du soir, il passerait de 17 à 23 minutes (soit plus 6 minutes). D’autres chiffres sont distillés, comme ces augmentations de temps de parcours aux heures de pointe de 8 minutes le matin et de 11 minutes le soir sur le même tronçon des quais hauts et aussi « Le nombre de véhicules empruntant les quais hauts rive droite sera augmenté, en heure de pointe du matin d’environ 580 véhicules/heure » et « en heure de pointe du soir d’environ 640 ». C’est sans compter l’impact des travaux actuels en surface quai François-Mitterrand pour l’installation de canalisation pour la nouvelle Samaritaine, qui nécessitent la fermeture d’une file de circulation. C’est par là que passeraient les voitures chassées des voies sur berge.
Évaluation selon la ville de Paris
Comment peut-on juger « scientifiquement » de temps de parcours dans un contexte inconnu … sinon coercitif, en imposant une pression insupportable sur les utilisateurs du réseau routier parisien. Il est certain qu’un automobiliste va tripler une fois son temps de trajet habituel, et la fois suivante, il choisira, avec d’autres, une solution alternative. Cela déplacera inexorablement les embouteillages. A partir du moment où il y a fermeture d’axes, c’est le cas sur les quais rive Gauche, tous les chiffres sérieux montrent qu’il y a eu des reports significatifs de circulation. Celui qui se déplace cherche une solution. Ainsi, En 2014, le trafic rue de Rivoli était de 12 % supérieur à celui de 2012. L’étude prévoit aussi qu’avec la fermeture prochaine des berges rive droite « une forte dégradation des temps de parcours » sur le boulevard Saint-Germain. Ils passeraient de 10 à 15 minutes en heure de pointe du matin et de 10 à 17 minutes le soir. L’étude d’impact cherche à démontrer que les contraintes provoquées seront « temporaires » en précisant à ceux qui veulent bien y croire « En dépit des craintes initiales, la suppression des voies rapides n’engendre pas de dégradation des conditions de circulation au-delà des ajustements de départ » et puis … selon l’étude d’impact « La suppression de l’effet d’aubaine de la voie rapide » va modifier le comportement des usagers motorisés.
Un trafic qui se reportera sur d’autres axes
Au bout du compte, et malgré une opposition marquée (Medef, région, maires des communes de banlieue) Anne Hidalgo fera comme elle l’entend. C’est à se demander l’utilité de l’étude, des enquêtes publiques et des autres réflexions préalables puisque de toute façon la décision est prise. Elle sera même renforcée par d’autres études et sondages mettant en avant la nécessité d’une telle décision. Au détriment de l’intérêt public. Une petite dernière « 6 % seulement des automobilistes qui entrent dans la capitale par la voie Georges-Pompidou, à l’ouest, l’empruntent jusqu’à la porte de Bercy. Cet axe n’est donc pas indispensable pour traverser rapidement Paris ».
Des conditions de circulation déjà très difficiles en Ile-de-France
Vous pouvez signer cette pétition: