Après l’annonce, le 31 mai dernier, du contenu du « paquet routier » par la commissaire européenne Violeta Bulc, les réactions ne se sont pas faites attendent. Nous avons déjà publié celles des organisations patronales françaises. Dans un communiqué, l’Union nationale des transporteurs routiers de Roumanie – UNTRR (Uniunea Naționalã a Transportatorilor Rutieri din România) fait part de son inquiétude et demande à la Commission de renoncer à l’application d’une double interprétation du règlement 561/2006 relative aux durées de conduite, aux pauses et aux temps de repos qui doivent être observés par les conducteurs.
Les entreprises de l’Est n’ont pas de mal à financer des parcs modernes
L’UNTRR s’élève contre l’interdiction pour les conducteurs de prendre leur repos hebdomadaire de 45 heures dans la cabine de leur camion. « Nous notons avec préoccupation qu’il a été retenu des interprétations abusives, contraires à la réglementation européenne en vigueur, introduite par la Belgique, la France (2014) et maintenant l’Allemagne (2017), où ces pays mettent en avant leur désaccord concernant la période de repos hebdomadaire dans le véhicule. La Commission européenne dans ses propositions de modification du règlement 561/2006, prend fait et cause pour ces pays, contre les transporteurs roumains et ceux de l’Europe de l’Est. » s’insurge Florian Mihut président de l’UNTRR et de la société de transport Frigoexpres, un chef d’entreprise qui a intégré le classement Forbes, une référence.
Florian Mihut président de l’UNTRR et de la société de transport Frigoexpres.
Selon eux, en plus de ne pouvoir prendre leur repos dans la cabine, faire rentrer les conducteurs à la maison toute les trois semaines est difficilement applicable et doit être laissé à l’appréciation des entreprises. L’organisation, qui représente 14000 entreprises, demande fermement à la Commission Européenne de mettre fin à ces interprétations nationales abusives et de ne pas appliquer une double interprétation standard de la réglementation européenne en vigueur depuis ces 11 dernières années qui peut devenir une règle protectionniste contre les pays de l’Europe de l’Est.
Jan Buczek ZMPD
De son côté, le syndicat polonais du transport international ZMPD (Zrzeszenie Międzynarodowych Przewoźników Drogowych) assure que l’application des règles concernant les travailleurs détachés entraînera de nombreuses difficultés pour les entreprises et sans doute des faillites. Alors, le président du ZMPD, Jan Buczek s’emporte « Cette approche a conduit à une situation dans laquelle la proposition de la Commission Européenne ressemble à une acceptation de la validation de pratiques protectionnistes introduites progressivement au cours des dernières années par d’autres pays européens. Cela ne peut plus durer ». Nous le voyons bien, le débat est ouvert et le dialogue est pour le moment compliqué.