Le confinement adopté au printemps dans plusieurs pays d’Europe a conduit à un arrêt de toutes les activités. C’était, rappelle l’OMS, « l’option par défaut parce que nous avons été pris au dépourvu ».
La dernière publication de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le précise clairement « En Europe, des mesures ciblées mais pas de confinement général comme au printemps dernier » … on respire ! mais avec une extension du port du marque qui pour beaucoup de spécialistes est l’une des meilleures armes contre la COVID-19.
« L’évolution de la situation épidémiologique en Europe est très préoccupante : le nombre de cas quotidiens augmente, les admissions à l’hôpital sont en hausse et la barre des 1 000 décès par jour a été atteinte », a indiqué jeudi Hans Kluge, Directeur de l’OMS Europe lors d’une conférence de presse.
Hans Kluge, Directeur de l’OMS Europe
Un décès sur 5 dans la région Europe est aujourd’hui causé par la Covid-19. La région a enregistré 700 000 cas de contamination en une semaine, l’incidence hebdomadaire la plus élevée depuis le début de la pandémie.
Pour autant, a insisté le Docteur Kluge, « Nous ne sommes pas dans la même situation qu’au mois de mars 2020. Les pays de la zone font beaucoup plus de tests et le nombre de contamination étant plus élevé chez les jeunes, mieux résistants à la maladie, le nombre d’hospitalisation et la mortalité n’augmentent pas aussi vite qu’au printemps dernier. Il y a aussi des progrès dans la prise en charge des cas graves. »
Dans l’exercice de nombreux métiers, le port du masque est devenu une habitude
Un virus toujours aussi dangereux
Cependant « le virus n’a pas changé, il n’est devenu ni plus ni moins dangereux », a averti le Dr Kluge qui poursuit « La situation pourrait s’aggraver considérablement si la maladie se propage parmi les populations plus âgées notamment lors de contacts sociaux à l’intérieur des habitations entre les générations ». Ainsi, si rien n’est fait, la mortalité quotidienne pourrait atteindre des niveaux 4 à 5 fois supérieurs à ceux que nous avons enregistrés en avril, prévient l’OMS.
Des mesures simples comme le port du masque peuvent prévenir cette flambée. Actuellement, le taux de port du masque est en moyenne de 60% en Europe, il faudrait qu’il soit de 95%. L’OMS préconise également « un contrôle strict des rassemblements sociaux, que ce soit dans les espaces publics ou privé ». Cela pourrait permettre de sauver jusqu’à 281 000 vies d’ici le 1er février dans notre région de 53 États membres.
« Les mesures se durcissent dans de nombreux pays d’Europe et c’est une bonne chose car elles sont absolument nécessaires ; ce sont des réponses appropriées et nécessaires à ce que les données nous disent : la transmission et les sources de contamination se produisent dans les maisons et les lieux publics intérieurs, et au sein des communautés qui respectent mal les mesures d’autoprotection », a poursuivi le chef de l’OMS pour l’Europe qui ajoute « Ces mesures sont là pour sauver des vies de la Covid-19 sans risquer des vies dues à d’autres maladies et au désespoir économique », a dit le Dr Kluge.
Le port du masque est la meilleure solution avant un vaccin. Ici avec prise de température dans un centre commercial à Kiev en Ukraine (photo ONU Ukraine/Volodymyr Shuvayev)
Couvre-feu en France
Le président français, Emmanuel Macron, a ainsi annoncé mercredi un couvre-feu, durant un mois minimum, de 21h à 6h du matin dans l’Ile de France et dans huit métropoles régionales (Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse) pour limiter les sorties et les rassemblements même dans la sphère privée. Le confinement adopté au printemps dans plusieurs pays d’Europe a conduit à un arrêt de toutes les activités. C’était, rappelle l’OMS, « l’option par défaut parce que nous avons été pris au dépourvu ».
Siège de l’Union Européenne à Bruxelles
Aujourd’hui il s’agit de prendre des « mesures proportionnées, ciblées et limitées dans le temps ». Les risques d’un confinement total sont en effet énormes pour la santé mentale, la stigmatisation, les violences domestiques, l’économie etc. Le Dr Kluge a aussi rappelé qu’il fallait « prendre soin du personnel de santé épuisé » et des autres « travailleurs de première ligne ».