Lorsque l’UE discute des bases d’une mobilité d’avenir pour plus de 500 millions d’européens, il s’agit d’un vaste chantier qui en est pour le moment à une phase discussion et la Commission complète son programme pour une mobilité « sûre, propre et connectée » par une troisième et dernière série de mesures pour moderniser le système de transport de l’Europe. Dans son discours sur l’état de l’Union de septembre 2017, le président Jean-Claude Juncker avait fixé pour objectif à l’UE et son industrie de devenir le numéro un mondial en matière d’innovation, de numérisation et de décarbonation. Pour que cela devienne une réalité dans le secteur de la mobilité, la Commission Juncker, s’appuyant sur les initiatives «L’Europe en mouvement» de mai et novembre 2017, propose aujourd’hui une troisième et dernière série de mesures.
L’Europe décide d’investir fortement dans l’économie
L’objectif est de permettre à tous les Européens de profiter d’une circulation routière plus sûre, de véhicules moins polluants et de solutions technologiques plus avancées, tout en soutenant la compétitivité du secteur dans l’UE dont les toutes premières normes d’émission de CO2 pour les poids lourds, un plan d’action stratégique pour le développement et la fabrication de batteries en Europe et une stratégie prospective en matière de mobilité connectée et automatisée. Avec ce troisième train de mesures « L’Europe en mouvement », la Commission affirme compléter un ambitieux programme de modernisation de la mobilité.
Le “Made in Europe” a le vent en poupe. Profitons-en !
Les poids lourds et donc les constructeurs de véhicules industriels sont au cœur du disposition européen en matière de mobilité propre. La Commission complète son programme pour un système de mobilité à faibles émissions en proposant pour la toute première fois des normes d’émissions de CO2 pour les poids lourds. En 2025, les émissions moyennes de CO2 des nouveaux camions immatriculés dans l’Union devront être inférieures de 15 % à celles de 2019. Pour 2030, un objectif indicatif de 30 % de réduction au moins par rapport à 2019 est proposé. Ces objectifs sont conformes aux engagements pris par l’UE en vertu de l’accord de Paris et permettront aux entreprises de transport, principalement des PME, de réaliser d’importantes économies grâce à une consommation de carburant plus faible (25 000 euros sur cinq ans). Afin de permettre d’autres réductions des émissions de CO2, la Commission facilite la conception de camions plus aérodynamiques et améliore l’étiquetage des pneumatiques. En outre, elle propose un vaste plan d’action pour les batteries qui contribuera à créer un « écosystème » des batteries compétitif et durable en Europe.
La compétition internationale est rude. Les Européens doivent se serrer les coudes !
Des appels à projets sont lancés, ouverts jusqu’en octobre 2018. La liste complète des initiatives peut être consultée ici. Ces initiatives sont soutenues par un appel de propositions dans le cadre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, doté d’un budget de 450 millions d’euros pour soutenir des projets qui contribuent à la sécurité routière, à la numérisation et à la multimodalité dans les États membres. Cet appel sera ouvert jusqu’au 24 octobre 2018.
Voici un résumé de l’ensemble des nouvelles mesures présenté le 17 mai :
- Une communication exposant un nouveau cadre d’action pour la sécurité routière pour la période 2020-2030. Elle est accompagnée de deux initiatives législatives sur la sécurité des véhicules et des piétons et sur la gestion de la sécurité des infrastructures.
- Une communication consacrée spécialement à la mobilité connectée et automatisée pour faire de l’Europe un leader mondial des systèmes de mobilité autonomes et sûrs.
- Des initiatives législatives sur les normes applicables aux émissions de CO2 des camions, sur leur aérodynamique, sur l’étiquetage des pneumatiques et sur une méthode commune de comparaison des prix des carburants. Elles sont accompagnées d’un plan d’action stratégique pour les batteries. Ces mesures réaffirment l’objectif qui est celui de l’UE de réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par les transports et de respecter ses engagements au titre de l’accord de Paris.
- Deux initiatives législatives portant création d’un environnement numérique pour l’échange d’informations dans le secteur des transports.
- Une initiative législative visant à rationaliser les procédures de délivrance de permis pour la mise en œuvre de projets relevant du réseau central du RTE-T (réseau transeuropéen de transport).
Les commissaires concernés se sont exprimés en fonction de leurs compétences :
Miguel Arias Cañete, commissaire pour l’action pour le climat et l’énergie, a déclaré : « Tous les secteurs doivent contribuer au respect de nos engagements en faveur du climat au titre de l’accord de Paris. C’est pourquoi nous proposons pour la toute première fois des normes de l’UE afin que les poids lourds neufs soient plus économes en carburant et émettent moins de CO2. Ces normes représentent une occasion pour l’industrie européenne de consolider sa place de premier plan en matière de technologies innovantes. »
Maroš Šefčovič, vice-président responsable de l’union de l’énergie, a déclaré : « La mobilité est en train de franchir une nouvelle frontière technologique. Avec cette dernière série de propositions dans le cadre de l’union de l’énergie, nous aidons notre industrie à rester à la pointe. Nous nous rapprocherons également d’un triple objectif : zéro émission, zéro embouteillage, zéro accident. »
Mme Violeta Bulc, commissaire chargée des transports, a quant à elle déclaré : « Depuis un an, la Commission a présenté des initiatives qui répondent aux défis actuels et ouvrent la voie à la mobilité de demain. Les mesures d’aujourd’hui constituent une dernière et importante impulsion pour que les Européens puissent profiter de transports sûrs, propres et intelligents. J’invite les États membres et le Parlement à se montrer aussi ambitieux que nous. »
Enfin, Mme Elżbieta Bieńkowska, commissaire pour le marché intérieur, l’industrie, l’entrepreneuriat et les PME, a déclaré : « 90 % des accidents de la route sont dus à une erreur humaine. Les nouveaux dispositifs de sécurité obligatoires que nous proposons aujourd’hui réduiront le nombre d’accidents et prépareront un avenir où les véhicules connectés et automatisés n’auront plus besoin de conducteurs. »