Dès tôt ce matin du 17 mai, à l’appel des fédérations FO et CGT, des camions bloquaient déjà dans le Nord la zone industrielle de Lesquin et certaines gares de péage comme celle de Saint-Omer sur l’A26. Dans la nuit, les barrages ont été installés à Nantes ,Caen, Marseille, Bordeaux. On parle aussi d’entrepôts dans et autour de Paris. La CGT prévoit aussi de bloquer les ports du Havre et de Nantes-Saint-Nazaire, y compris les raffineries qui s’y trouvent. L’Ile-de-France devrait être épargnée même si les syndicats parlent de bloquer des entrepôts dans et hors de Paris. Aujourd’hui est aussi un jour de manifestations un peu partout sur le territoire.
Une manifestation unitaire à Bruxelles (photo CFTC)
Les salariés du transport routier de marchandises avaient appellé à une grève à partir du 16 mai à 22 heures contre le projet de loi Travail et particulièrement contre les modifications que cette possible loi induirait au plan des rémunérations des heures supplémentaires. FO est à l’origine de cette action reconductible. Ce mouvement de grève reconductible, à l’initiative de la fédération FO (UNCP-FO), rejointe par la CGT du transport et deux autres syndicats, vise à contester le projet de loi Travail, qui rappelons-le a été adoptée grâce au 49-3.
La contestation porte particulièrement sur les modifications apportées à la rémunération des heures supplémentaires. L’UNCP-FO rappelle que pour les chauffeurs routiers les heures supplémentaires sont structurelles dans le cadre du métier, elles sont intégrées dans la rémunération. Les quatre organisations syndicales du transport routier de marchandises s’indignent donc de la possibilité accordée à l’employeur de réduire la rémunération des heures supplémentaires à 10% (contre 25% à 50%), cela à travers les accords d’entreprise rendus possible par la loi. La crainte induite est une baisse de la rémunération globale.
L’UNCP-FO a ainsi calculé que pour un salarié routier débutant et percevant 10 euros brut de l’heure, la perte de salaire due à ces heures varierait sur un an de 312 euros, pour 160 heures de travail par mois, à 2 250 euros, pour 220 heures de travail. Or, selon l’UNCP-FO « les conducteurs routiers ont toujours fait des heures pour pouvoir gagner dignement leur vie car ils ont un taux horaire de rémunération très faible. »