Retrouvez l’étude complète de la FNTR en fin d’article
Alors que la vaste loi d’orientation sur les mobilités dite LOM est en discussion puis vote final à l’Assemblée Nationale, les gesticulations vont bon train pour défendre coute que coute des centaines d’amendements déposés per des députés aiguillonnés par des lobbyistes de toutes tendances.
Pas plus tard que le lundi 3 juin, huit ONG ont écrit au président de la République afin de réclamer des mesures vis-à-vis du transport routier afin de « garder notre Terre habitable ». Il est demandé entre autres de « mettre fin aux exonérations fiscales dont bénéficie le transport routier » demandant à l’État de ne plus subventionner un désastre écologique et sanitaire. Ces huit organisations (France Nature Environnement, le Réseau Action Climat, la Fondation Nicolas Hulot, l’Association Santé Environnement France, Respire, les collectifs Air Santé Climat, Strasbourg Respire et Collectif Médical Vallée Arve) assurent que dans ce débat aucune disposition n’aborde le trafic routier de marchandises ni ses coûts induits pour nos concitoyens alors que le nombre de camions ne cessent de croitre et de poursuivre « L’impact est grave sur la santé des Français et leurs finances à un double titre, la prise en charge des impacts sur la santé et l’entretien de routes toujours plus abîmées » fustigeant les aides fiscales diverses accordées au transport routier.

De son côté, la FNTR leur répond dans un communiqué intitulé « Empreinte écologique du Transport Routier de Marchandises : Halte aux idées reçues ! ». Il est dit « Alors que le projet de loi sur les Mobilités (LOM) arrive en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale, et dans un contexte où la question écologique joue de plus en plus le rôle de boussole des politiques publiques, la FNTR a souhaité réactualiser les chiffres clés de l’empreinte environnementale du Transport Routier de Marchandises (TRM) en France. Force est de constater que la réalité bat en brèche nombre d’idées reçues. Ainsi, le TRM apparaît comme l’un des secteurs émettant le moins de polluants notamment en matière de particules fines (2%). Et en ce qui concerne les Gaz à Effet de Serre (GES), les poids lourds ne représentent aujourd’hui que 7,2% du total des émissions françaises. » – retrouvez l’étude complète de la FNTR en fin d’article –
Concernant les émission de polluants imputées au transport routier, la FNTR concède que les aspects sanitaires liés à la pollution sont une priorité et qu’il faut améliorer la qualité de l’air et précise que de façon globale, le TRM a réduit de moitié ses émissions de polluants en 25 ans. « Concernant le Monoxyde d’Azote (NOx) et le Monoxyde de carbone (CO), cette baisse atteint même les 66% ce qui permet au TRM de monter sur le podium des secteurs ayant connu la plus forte baisse depuis 1990. Concernant les particules fines (moins de 10 microns), elles sont avant tout produites par le secteur résidentiel-tertiaire (35%) alors que les véhicules terrestres (tous véhicules confondus) n’en génèrent que 13%. Dans ces 13%, les poids lourds sont responsables de 15% des émissions soit 2% des émissions totales de particules fines dans notre pays. Une performance environnementale qui s’explique par une baisse drastique de 72% de ces émissions depuis les années 90. Même constat quand on s’intéresse à l’ensemble des particules totales en suspensions (TPS) puisque les poids lourds ne représentent alors plus que 1% des émissions ! »

L’organisation professionnelle poursuit « Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal responsable du réchauffement climatique et la mobilité (tous modes confondus) en est le premier émetteur. Les transporteurs routiers ont été parmi les premières professions à se mobiliser pour apporter des solutions concrètes en améliorant la performance énergétique des véhicules. Une mobilisation volontaire notamment grâce au programme « Objectif CO2 » depuis 2008 désormais intégré dans le programme EVE (Engagements Volontaires pour l’Environnement) qui réunit aujourd’hui 42% de la flotte française de poids lourds. Une mobilisation payante puisque le TRM a baissé de 22% ses émissions de CO2 en seulement 10 ans. Aujourd’hui, le TRM représente seulement 7% des émissions totales de CO2 en France soit 3 fois moins que l’industrie. Un chiffre également à mettre en regard avec le fait que le Transport routier assume 99% de l’acheminement des marchandises et donc du service quotidien qu’il rend à la collectivité. »
Pour le transport routier de marchandises, la transition énergétique est évidemment une réalité. Ces résultats encouragent encore davantage la profession dans sa transition énergétique. C’est notamment le cas avec le développement du parc de véhicules fonctionnant au GNV qui est en forte augmentation et qui est, à date, la seule énergie mature en termes d’alternative concrète pour le secteur. Les transporteurs plaident donc également aujourd’hui pour l’émergence d’un mix énergétique pluriel, en fonction des besoins et des usages, alliant le GNV aux autres sources telles que l’hydrogène ou l’électrique quand cela est possible.