Selon notre confrère belge L’Echo, les PME du transport d’outre-Quiévrain, principalement wallonnes, sont vent debout et menacent d’un blocage des routes à la fin de l’année. La raison ? Laissons parler Fabrice Ausloos, patron d’une entreprise de transport à Sudpresse « Après l’entrée en vigueur de la taxe kilométrique, le gouvernement wallon nous avait fait des promesses, mais on se rend compte aujourd’hui que c’était du vent. Les entreprises sont en difficulté avec une trésorerie négative“. Il prédit, aujourd’hui, des actions beaucoup plus concertées si les autorités locales ne bougent pas. Afin de les alerter, il a écrit un courrier avec copie à l’union professionnelle UPTR dont voici un extrait repris dans les pages de l’Echo “Du racket manifeste toutes ces amendes. Il est à craindre actuellement que cette fin d’année soit à nouveau le théâtre d’un mouvement de la part des transporteurs, car messieurs les dirigeants, vous avez pris les transporteurs pour des pigeons, mis en péril leur secteur. Certains se sont séparés de leurs chauffeurs ou de matériel roulant“.
Alors qu’il est, selon lui, difficile de répercuter la taxe kilométrique aux clients. Fabrice Ausloos l’assure “Aujourd’hui, la coupe est pleine et beaucoup sont prêts à aller jusqu’au bout car ils n’ont plus rien à craindre. Nous sommes nombreux. Vous avez eu un échantillon en avril de ce que nous sommes capables de faire“. Il demande aussi des contrôles plus efficaces des camions étrangers qui rouleraient sans le fameux boitier « OBU ». Toutefois, selon Satellic, l’opérateur chargé de la gestion du système, environ 700.000 boîtiers ont été distribués dont un peu plus de 100.000 pour les camions belges pour un taux de fraude n’est que de 1% environ selon l’exploitant.
Pour sortir des blocages routiers après la mise en place de la taxe kilométrique, le 1er avril, le gouvernement wallon avait proposé des mesures compensatoires mais les critères à remplir pour les entreprises sont particulièrement complexes et très peu de dossiers arrivent à terme. Selon le ministre wallon de l’économie, Jean-Claude Marcourt, les deux mesures, budgétées pour 8 millions d’Euros, n’ont donné lieu qu’au dépôt de 32 demandes pour un montant de 200 000 euros. Ce qui a fait dire au député Jean-Luc Crucke, intervenue sur ce dossier “Il est clair que cette mesure de taxe kilométrique a été prise dans la précipitation et dans la confusion et qu’ensuite, on a fait du rétropédalage pour essayer de calmer les transporteurs“. Mais aujourd’hui, il n’est pas certain que ça marche.