Les pneus hiver n’excluent pas les chaînes

La réglementation française incite désormais à s’équiper de pneus hiver. Il ne faut pas pour autant négliger les chaînes à neige dont les plus commodes sont « automatiques ». Il suffit d’appuyer sur un bouton pour qu’elles se glissent entre le pneu et la route enneigée.

Entre adaptation aux aléas climatiques et exigences réglementaires, le pneu « hiver » s’impose aux transporteurs. Mais comment reconnaître un pneu hiver ? A partir du 1er novembre 2024, l’un des marquages « M+S », « M.S » ou « M&S » (c’est-à-dire mud and snow, boue et neige) ne suffira plus. Dès lors le marquage du « symbole alpin » (alias 3PMSF, « 3 Peak Mountain Snow Flake ») sera exigible sur chaque pneu hiver. Pour de bonnes performances hivernales, il est recommandé de disposer de sculptures profondes d’au moins 4 mm. Le Continental Scandinavia est l’un des pneus conformes à cette exigence réglementaire.

Les conséquences de la loi « Montagne 2 »

La loi 2016-1888 « Montagne 2 » a créé l’article L314-1 du code de la route afin que le représentant de l’Etat puisse imposer un équipement aux véhicules en période hivernale. C’est-à-dire du 1er novembre au 31 mars de l’année suivante. Les Alpes, la Corse, le Massif central, le Massif jurassien, les Pyrénées et le Massif vosgien sont concernés par ce texte. Le préfet du département a la possibilité de dresser « la liste des communes sur lesquelles des obligations d’équipement des véhicules en circulation s’appliquent ».

Pour les poids lourds sans remorque, l’article D314-8 du code de la route impose des chaînes sur au moins deux roues motrices ou bien des pneus hiver sur au moins deux roues directrices et sur deux roues motrices. Pour les poids lourds avec remorque ou semi-remorque, il est obligatoire de disposer de chaînes pour équiper au moins deux roues motrices.

Des chaînes à tous les prix

Parmi les grandes catégories de chaînes à neige, il existe des chaînes dites « de déplacement » pour rouler sur la neige, et des chaînes dites « de travail » pour les véhicules qui doivent manipuler la neige, en la poussant (chasse-neige), ou en la rangeant (chargeuse). La facilité de montage et les performances des chaînes sont souvent deux caractéristiques antagonistes. Les chaînes les plus efficaces et les plus solides sont souvent aussi les plus lourdes. Dit autrement, il existe des chaînes « pour montrer à la police et être en règle » et d’autres pour un usage intensif. Afin de casser la barrière psychologique que représente le montage des chaînes pour le non-initié, il est indispensable qu’il s’entraîne à les poser au calme, au sec, dans la cour, au moins une fois.

Parmi les grands noms de la chaîne à neige, on trouve König, Pewag, Protrac, Rud, Thulé ou Weissenfels, entre autres. Un indicateur de qualité est la conformité à la réglementation autrichienne (Ö-Norm V5119) qui est la plus exigeante d’Europe dans ce domaine. Les prix des chaînes varient entre une centaine et plusieurs milliers d’euros par paire selon la qualité, la durabilité, les performances et les dimensions.

Les chaînes automatiques

Les chaînes automatiques s’installent à demeure sous le véhicule. Elles pendent sous le disque auquel elles sont accrochées. Celui-ci s’abaisse et entre en rotation afin que les chaînes fouettent la zone de contact entre le pneu et la chaussée. Un tel système s’actionne par une simple pression sur un bouton au tableau de bord. Il représente donc un gain de temps significatif qui lui vaut d’être couramment choisi par les sapeurs-pompiers. Le choix de ce système est justifié pour ceux qui doivent chaîner presque quotidiennement. Cependant, des chaînes automatiques n’offrent pas les mêmes qualités d’adhérence que des chaînes traditionnelles « de travail » haut de gamme. Les chaînes automatiques peuvent être installées en deuxième monte. On en trouve chez Hildebrand (Rotachain), chez OnSpot ou chez Rud (Rotogrip).

La qualité du déneigement dépend de la catégorie de la route

En France, au cours des dernières années et hors zones montagneuses, les épisodes hivernaux sont sporadiques et surprennent immanquablement les conducteurs qui n’ont finalement pas conscience d’être en hiver et de devoir disposer de chaînes à bord de leurs véhicules. Le conducteur français est habitué à voir la route « remise au noir » après les opérations de déneigement. En termes techniques, une route « au noir » correspond aux conditions de circulation C1 (circulation normale). Selon l’importance de la neige et du verglas sur la route, le niveau passera à C2 (circulation délicate), C3 (circulation difficile), voire C4 (circulation impossible, hors engins spécialisés). Ces niveaux correspondent à ceux mentionnés dans les guides méthodologiques appliqués par les services de déneigement. Toutes les routes n’ont pas le même niveau de service. Ainsi, le niveau C1 concerne les autoroutes et les nationales, mais les voies d’accès aux autoroutes doivent souvent se contenter du niveau C2.

Enfin, une chaîne efficace est une chaîne entretenue. Il est conseillé de vérifier l’état des chaînes avant de les démonter car une rupture passera inaperçue quand les chaînes seront rangées. Après chaque utilisation, il convient rincer les chaînes à l’eau pour éliminer les oxydants et les abrasifs, puis de les essuyer ou de les laisser sécher en les pendant en plein air avant de les ranger. En cas de casse, les grandes marques spécialisées disposent d’un catalogue complet de pièces détachées pour la réparation de leurs chaînes (maillon de réparation et autres pièces). Elles proposent également des protections pour éviter de détériorer les jantes en aluminium.

Complément du pneu hiver, la chaîne à neige doit être choisie parmi les modèles de qualité. C’est un investissement pérenne puisque les dimensions des pneumatiques des poids lourds sont constantes hors cas particulier.

 

Crédit photo : Scania

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