Est-ce le courrier adressé le 20 décembre par Aline Mesplé, présidente de l’OTRE qui a fait son effet, sans doute… mais pas seulement tant la situation se révèle complexe. Dans tous les cas, la ministre des transports annonçait, à la mi-journée, ce mercredi 26 décembre, le souhait du gouvernement de rencontrer les organisations professionnelles du transport au début du mois de janvier. Les entreprises ont beaucoup souffert lors des semaines écoulées et la FNTR estime à environ 2 milliards d’euros les pertes d’exploitation pour les transporteurs et les logisticiens. De son côté le secteur de la distribution et du commerce avance, pour son activité, la même somme de 2 milliards … cela commence à faire beaucoup, mais pour certains, c’est sous-estimé.
Le blocage des frontières reste un événement inédit dans un conflit social
Vous retrouverez, à la suite, les trois urgences énoncées dans le communiqué de l’OTRE et qui se retrouveront inévitablement mis à l’ordre du jour devant les deux ministres invitants, Elisabeth Borne pour les transports et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat à l’Economie. Les cabinets des ministres précisent « Lors de cette réunion, l’idée est de travailler avec les transporteurs sur l’identification des difficultés économiques et opérationnelles rencontrées et les mesures qui peuvent être prises en soutien, à l’instar de ce qui est fait avec d’autres secteurs économiques comme les commerçants. Cette réunion permettra également d’aborder la participation de ce secteur professionnel au grand débat national prévu en janvier et février à la suite du mouvement des gilets jaunes ».
La secrétaire d’Etat à l’économie entre dans la négociation
Voici les demandes de l’OTRE. Il s’agit de l’essentiel du communiqué, cela évitant des erreurs de compréhension :
- Face à l’impact économique catastrophique du mouvement des Gilets jaunes, malgré les mesures d’accompagnement déjà mises en œuvre par le gouvernement, l’OTRE renouvèle sa demande de versement d’un acompte sur le remboursement TICPE aux entreprises au titre de l’année 2019. Cette mesure d’urgence est très attendue par les entreprises. Elle résout à l’évidence les difficultés de trésorerie que de nombreuses entreprises rencontrent ou vont rencontrer
- Par ailleurs, le Président de la République a annoncé un « grand débat citoyen » dès janvier 2019. À l’issue des travaux, le gouvernement s’engage à « faire évoluer les dispositifs d’accompagnement de la transition écologique pour les rendre plus simples, plus efficaces et plus solidaires » et à « accentuer la différenciation des réponses en fonction des territoires ».
Les premières concertations ont débuté. Avec regret, l’OTRE constate que le transport routier n’a pas été consulté. Or, L’OTRE est prête à s’y engager, tant au niveau national que dans les territoires. Elle réitère cependant sa demande de négociation d’un accord de transition énergétique dans le transport routier, déjà sollicitée dans la lettre ouverte qu’elle a remise au Premier Ministre le 20 novembre 2018 et restée sans réponse :
– D’une part, avec l’État, les constructeurs, les filières de distribution des carburants alternatifs pour que des objectifs chiffrés annuels de développement de l’offre de motorisation alternative soient déterminés en même temps que la mise en place d’un réseau de ravitaillement,
– D’autre part, avec l’État et les représentants des collectivités territoriales pour unifier nationalement les règles à l’égard du transport routier.
- Enfin, l’OTRE demande à la ministre d’agir auprès des sociétés concessionnaires d’autoroutes et surtout des sociétés habilitées au télépéage pour faire annuler les facturations imputées aux transporteurs en application du principe du « trajet le plus long »depuis le 17 novembre. Cette surfacturation est la conséquence du mouvement des Gilets jaunes. Contrairement à ce qu’affirment les concessionnaires, aucune neutralisation de ces montants n’a été effectué sur les préfacturations de novembre, obligeant les entreprises à entamer des démarches fastidieuses pour obtenir gain de cause.