Une toute récente étude du ministère de l’environnement le confirme : sur 25 ans, la part de la route n’a cessé de progresser.
1 073 000 km de routes, 29 300 km de voies ferrées, 4700 km de voies fluviales : tel était l’état, en 2015, des réseaux de transport terrestre français, hors réseaux ferrés de transport urbain. Un linéaire relativement stable depuis un quart de siècle, du moins en longueur : le kilométrage de routes n’a augmenté que de 15% sur la période, tandis que celui des voies ferrées diminuait de 14% et celui des voies navigables de 23,9%.
Mais derrière cette stabilité apparente, se cachent des évolutions importantes : les routes nationales (y compris celles qui ont été déclassées en 2007) marquent le pas (-65,9%) au profit des autoroutes qui ont progressé de 70,6% : la grande vitesse s’est, autrement dit, généralisée.
A l’autre extrémité, le développement du transport routier a nécessité un développement du maillage local en infrastructures routières, d’autant plus nécessaire que les congestions se sont développées : si le réseau des routes longue distance n’a progressé que de 8,8%, celui des routes destinées au transport de courte distance a lui augmenté de 18%.
En petit et gros volume, les marchandises traversent l’Europe
Un réseau routier très dense
La France, du reste, entretient une voirie dense, comparée à ses voisins européens : Côté fréquentation, la domination de la route se confirme : 16,3km/100 habitants, contre 7,9 en Allemagne, 6,5 au Royaume Uni, 4,1 en Italie ou 13,7 en Belgique.
Côté utilisation, le transport de marchandises a progressé de 27% sur la période (à 323 milliards de tonnes km), avec une prédilection toujours accrue pour la route : elle progresse de 44% et réalise 87% du transport de marchandises (contre 77% 25 ans plus tôt). En 2015, chaque kilomètre de route a ainsi vu passer 36% de marchandises en plus qu’en 1990. Avec une prédominance pour l’autoroute qui est, en moyenne, 40 fois plus utilisée que les autres routes. Avec la crise de 2008, cette croissance s’est cependant ralentie, puisque le trafic routier était, en 2015, simplement revenu aux niveaux de 2009. Le fret ferroviaire a, sur la période, diminué de 34% mais semble redémarrer. Le transport fluvial a timidement progressé (+4%) mais reste bien moins utilisé en France que dans les autres pays européens : 4,3 millions de tonnes sur chaque km contre 6 pour nos voisins disposant d’un réseau supérieur au millier de km.
Un trafic de plus en plus international
Côté utilisateurs, si la circulation des poids lourds s’est intensifiée ( + 18,2), cette progression masque la baisse de circulation des poids lourds français (- 12,2 , en termes de véhicules km) et l’explosion des poids lourds étrangers ( + 206,7%).
Côté investissements, le réseau routier a reçu 87,1% des investissements (pour le transport de marchandises), contre 10,6% pour le réseau ferroviaire et 2,3% pour le réseau fluvial. Ce dernier va subir ces prochaines années un important changement, avec la création du canal Seine-Nord Europe, qui devrait s’achever en 2024.
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