Le transport routier montre l’exemple, la station GNV de Bonneuil (94) inaugurée

La foule était compacte, jeudi 24 novembre, pour l’inauguration de la station GNV située sur le port autonome de Bonneuil-sur-Marne (94). Et pour cause : disposant de 4 pistes, d’une superficie de 4000m2 et de trois compresseurs, elle accueillera 24h/24 tous les types de véhicules, et, notamment, les poids lourds les plus encombrants. De quoi réjouir les transporteurs présents à l’événement, et qui témoignent de l’intérêt grandissant de leurs chargeurs pour ce carburant : « nous comptons déjà 5 tracteurs GNV en Ile-de-France, et devrions monter à 20 (sur une flotte de 60 ) dans l’année qui vient », témoigne Jean-Claude Brunier, PDG de TAB rail road. Spécialiste du transport combiné rail-route, le transporteur est d’autant plus satisfait que ses deux terminaux ferroviaires en Ile-de-France sont justement situés à Bonneuil et à Valenton, à quelques kilomètres de la station GNV.

Pour TAB, compléter le transport ferroviaire par un transport terrestre moins polluant constitue une évolution naturelle. Qui est du reste de mieux en mieux comprise –voire demandée- par ses clients. De quoi inciter à l’investissement, malgré les surcoûts (environ 15% à l’achat). « En réalité, le surcoût est moins un frein que l’inconnue du prix de revente. En effet, le marché de l’occasion n’existe pas encore pour ce type de véhicule », poursuit Jean-Claude Brunier. Etait aussi présent, par exemple, le Petit Forestier, qui loue des camions frigorifiques, dont 20 roulant au GNV en Ile de France. « Avec la fermeture programmée de Paris au diesel, la demande de nos clients est forte », témoigne Didier Grauby, directeur suivi clientèle.

img_1825Jean-Claude Brunier, PDG de TAB rail road ©C.Bernard

Fondateur d’Ecolotrans, Yacine Kara a déjà une flotte de camions frigoriques 100% verte, qu’elle soit électrique ou roule au GNV. Installé à Bercy, près d’une station utilisée notamment par les camions de la Ville de Paris, il se réjouit de ce lieu d’avitaillement complémentaire. Il lui permettra également d’augmenter la proportion de biogaz de sa flotte. Ici, en effet, les transporteurs ont le choix entre le gnv, le biognv, et un mixte des deux[1]. « A l’horizon 2030, 10% du gaz circulant dans les canalisations en France devrait être du biogaz, provenant de la méthanisation des déchets », a rappelé Jean-Jacques Guillet, président du Sigeif (syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Ile de France), qui a financé, avec l’aide de la Région Ile de France, cette station, opérée pour trois ans par Endesa.

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Yacine Kara, fondateur d’Ecolotrans ©C.Bernard

Si l’intérêt pour le GNV, moins émetteur de particules, de CO2, et moins bruyant que les véhicules diesel, croit, le réseau de stations français reste très restreint : moins de 20 stations publiques accessibles aux poids lourds ! Associé à la Caisse des Dépots, aux syndicats franciliens d’assainissement et d’ordures ménagères (SIAAP, Syctom et Siredom), le Sigeif promet d’investir une dizaine de millions d’euros dans les prochaines années pour ouvrir dix stations supplémentaires en Ile de France. Celle de Bonneuil a coûté 1,8 million.

[1] Le GNV et le bioGNV arrive dans les mêmes canalisations de gaz, tout comme l’électricité nucléaire et solaire circulent sur les mêmes lignes électriques, mais Endesa délivre des certificats d’origine pour le bioGNV, plus coûteux.

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