Elisabeth Borne, ministre des transports, a déclaré ce week-end lors d’une émission Grand jury RTL-Le Figaro-LCI largement consacrée à la politique ferroviaire « Je pense que les poids lourds, notamment les poids lourds en transit sur notre territoire (…), doivent participer au financement de nos infrastructures qui génèrent des besoins d’investissement »
Cela veut dire qu’il y a depuis plusieurs mois, en gestation, une réflexion pour remettre en scène ce qui ne s’appelle plus « écotaxe » et pour cause, mais bien un financement d’une contribution des poids lourds pour l’entretien et le développement des infrastructures, y compris ferroviaires, comme le suggère le rapport Duron. « On réfléchit, et on le fera avec les organisations professionnelles (…) mais c’est une décision qui doit être prise dans les mois qui viennent » prévient la ministre
Il y a plusieurs pistes dont instauration d’une vignette pour les poids lourds et certains véhicules utilitaires, mais aussi révision d’une niche fiscale accordée aux transporteurs routiers ou encore le redéploiement d’une partie de la taxe sur les produits pétroliers. Tout ceci est dans les tuyaux et rien n’est décidé, mais il faudra forcément que les transporteurs français passent à la caisse, car, selon les règles européennes, le paiement d’une taxe, décidée par un pays, ne pourra pas être supportée par les seuls camions immatriculés hors de France. Même si la ministre avance le chiffre de 90 % du transport international et de transit qui était le fait d’entreprises étrangères.
En attendant, la Cour des comptes avance le chiffre astronomique de 10 milliards d’euros de manque à gagner sur 10 ans en plus du milliard d’euros d’indemnisation à la charge de l’Etat à la suite de l’abandon de l’Ecotaxe payé à la société attributaire.