Peu émetteur, peu bruyant, le GNV (gaz naturel véhicule) a tout pour plaire. Sauf un réseau de stations beaucoup moins denses que chez nos voisins italiens et allemands.
Sur le papier, le GNV (Gaz Naturel Véhicules) a tout pour profiter du passage à la norme Euro 6 : en effet, il émet 25% de CO2 en moins que l’essence, 50% de NOx et 90% de particules en moins que le diesel. Avantage supplémentaire, surtout pour les livraisons urbaines : un moteur tournant au GNV est deux fois moins bruyant qu’un moteur classique. Enfin, le développement du GNV bio, produit par la méthanisation des déchets ménagers, permet d’afficher un bilan carbone encore plus avantageux.
Scania G270 roulant au bioéthanol
L’offre, du reste, s’étend : bus, camions, et utilitaires légers sont de plus en plus souvent équipés. Un parc non négligeable de bus GNV a été mis en service juste avant le tournant du millénaire et est en cours de renouvellement. 14% des bus et 15% des véhicules de collecte des ordures ménagères rouleraient déjà au GNV. Des grands logisticiens désireux de montrer patte blanche dans les villes, s’équipent. Carrefour et Casino par exemple ont développé leur flotte.
Cette année et en 2017, un coup de pouce fiscal est par ailleurs accordé aux entreprises s’équipant d’un véhicule GNV de plus de 3,5 tonnes. Certaines villes, comme Paris, consentent en outre des aides non négligeables à l’équipement d’utilitaires GNV : elles peuvent atteindre jusqu’à 9000 euros. En Rhône Alpes, le dispositif Equilibre financé par l’ADEME et GRDF permet de financer jusqu’à 50 ou 70% du surcoût à l’achat.
Bien souvent cependant, le GNV est réservé aux flottes qui peuvent, elles-mêmes, installer une station de remplissage. En effet, le réseau français de stations GNV est encore squelettique : alors que l’Italie et l’Allemagne comptent, chacune, plus d’un millier de stations GNV, les stations françaises ouvertes au public ne sont qu’une trentaines dont une quinzaine pouvant recevoir des poids lourds (Un nombre qui devrait passer à 28 fin 2016, et à 300 à l’horizon 2025). Une grande station sera opérationnelle en octobre à Bonneuil (94).
Equipement GNV sur un Fiat Ducato
Pour pallier à cet inconvénient, les utilitaires légers, cependant, sont équipés d’une double carburation essence/GNV qui garantit une bonne autonomie en toutes circonstances. Et sans surprise, il s’agit prioritairement de véhicules de marque italienne ou allemande : chez Fiat Pro, le Doblo, le Fiorino et le Ducato ; et, chez les autres, le Mercedes Sprinter, l’Iveco Daily, l’Opel Combo, et le Volkswagen Caddy. Les ventes restent certes marginales : Fiat Pro n’a écoulé l’an dernier qu’environ 300 véhicules GNV en France. « Mais elles ont doublé en 2015, et doublent encore en ce début 2016 », assure Yves Le Comte, responsable marketing en France. Quant à Opel, il annonce une dizaine d’unités écoulées pour sa Combo.
Iveco Daily roulant au Bio-méthane
Grâce à leur bicarburation, l’autonomie de ces véhicules est améliorée : 990 km pour un Fiorino, et 750 pour un Doblo, 500 km pour le Ducato. Côté coût, le GNV n’est pas toujours plus cher que la version diesel : si c’est le cas pour la Doblo -la version GNV Turbo revient 7% plus cher que la version diesel de même motorisation- ou pour l’Opel Combo (1540 euros plus coûteuse), la version GNV de la Fiorino est de 200 euros (1,5%) moins coûteuse que la motorisation équivalente en diesel.