Le fret ferroviaire au cœur de la bataille du rail

Sur le thème du fret ferroviaire Edouard Philippe, Premier ministre, a visité lundi matin 16 avril à la plateforme multimodale de Bonneuil-sur-Marne (94) et son terminal ferroviaire en compagnie de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire et Elisabeth Borne, ministre des Transports. Il s’agissait d’une entrée en matière pour planter le décor d’une annonce qui entre de plain-pied dans la réforme de la SNCF. Naturellement, ils ont réaffirmé l’attachement du Gouvernement au développement du fret ferroviaire qui « représente un levier essentiel pour le dynamisme économique de notre pays et pour une mobilité propre, un seul train de fret représentant 50 camions en moins sur les routes. Pourtant, le fret ferroviaire est aujourd’hui en mauvaise situation, sa part modale ayant été divisée par deux depuis 1990, au profit de la route. » précise le communiqué diffusé par le ministère des transports dans la soirée de lundi 16 avril.

Le fret ferroviaire, sujet brûlant pour le gouvernement

Le Gouvernement assure vouloir redonner des perspectives au fret ferroviaire, auxquelles contribuera le nouveau « pacte ferroviaire », « à travers l’effort sans précédent réalisé en matière d’investissements sur le réseau ou par la volonté de rendre la SNCF plus efficace et compétitive. Le développement du fret appelle également des réponses spécifiques. C’est pourquoi le Premier ministre a demandé ce matin à la Ministre chargée des Transports de présenter d’ici un mois un plan pour la relance du fret ferroviaire, en lien avec la SNCF. ». Il faut rappeler une nouvelle fois que le transport routier est un important contributeur à la dynamique du rail en étant un acteur multimodal qui a compris depuis longtemps l’intérêt d’utiliser le rail, mais aussi les solutions d’association des modes à partir du moment où le lien ferroviaire est efficace.

Les trains roulent … sur des rails, en fonction des sillons programmés

Ce plan du Gouvernement comprendra plusieurs volets :

-Un soutien au transport combiné : le principe d’un soutien public au transport combiné sera maintenu, il faut désormais en définir les modalités et le mettre en œuvre dès cette année.

-Une remise à plat des péages ferroviaires, qui aujourd’hui asphyxient le fret : les entreprises de fret ne peuvent en effet pas supporter des hausses de péage qui sont de l’ordre de 9% à 11% par an. Cela passe également par une amélioration de la productivité de SNCF Réseau.

-Un investissement dans les voies fret : alors que l’État investira 10M€ par jour pendant 10 ans dans le réseau, une part de cet investissement doit aller dans la rénovation des principales voies de fret et dans le maintien en état des lignes capillaires du fret.

Le Gouvernement demande aussi à SNCF Réseau d’améliorer la qualité des sillons, c’est-à-dire des axes de circulation fiables et non pas aléatoires et encore une accélération de la mise à disposition d’itinéraires accessibles aux trains longs …entre autres. C’est une petite révolution pour SNCF Réseau.

Les industriels en ont assez et désertent le rail au profit de la route.

Le communiqué conclut « La relance du fret ferroviaire appelle également une réflexion sur l’avenir de l’entreprise historique Fret SNCF, aujourd’hui fortement déficitaire et endettée. Son développement signifie en effet d’abord le redressement de sa situation actuelle. » Ainsi, le Premier ministre somme les dirigeants du groupe SNCF d’apporter des solutions réalistes et pérennes C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’est posée la question de la filialisation de Fret SNCF.

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