Cette question devient urgente à mesure que ces technologies progressent. De grands constructeurs comme Ford, Volvo et Tesla Motors ont annoncé des plans concrets en la matière. Dans les rues de Singapour en Asie du sud-est, les taxis autonomes sont déjà en service , et les premiers taxis Uber autonomes arrivent aux Etats-Unis dans la ville de Pittsburgh ce mois-ci.

Les prévisions économiques oscillent d’une part entre la peur d’une catastrophe pour l’emploi, et d’autre part à des visions utopiques de nouvelles catégories d’emplois, de productivité augmentée, mais surtout d’une diminution drastique du nombre de victimes d’accidents de la route.
Même le président de Tesla, Elon Musk, qui soutient fortement le dévelopement des systèmes de conduite autonomes, a averti que cette technologie pourrait coûter des emplois.

Lors d’une conférence au World Energy Innovation Forum, le patron de tesla a demandé: “Si vous avez des voitures autonomes, alors que se passe t-il pour les 12% de la population dont le travail est de conduire une voiture ou un camion? L’exemple des véhicules autonomes, montre comment l’intelligence artificielle pourrait créer un bouleversement en terme d’emploi.”
De gros changements vont intervenir dans ce domaine dans les dix prochaines années. Concernant les camions, les professionels semblent moins inquiets et n’imaginent pas qu’un “robot” puisse les remplacer. Conduire un camion n’est pas une chose simple, et la machine n’est jamais totalement parfaite. Même les sociétés qui dévelopent des camions autonomes affirment qu’ils ne remplaceront pas les chauffeurs. Le géant allemand Daimler, premier constructeur de camion au monde, qui a testé son camion autonome récemment, cherche pour l’instant, avant tout, à pouvoir maintenir une vitesse constante sur ces véhicules, à assurer leur position sur la route entre les lignes, et à les faire freiner si nécéssaire. Ils n’ont pas l’intention de créer des camions qui fonctionneraient sans intervention humaine.

La dernière aquisition d’Uber, la start-up Otto, qui conçoit un kit de conduite autonome à adapter sur camion, a expliqué clairement qu’il y aurait toujours besoin d’un chauffeur à bord. L’idée étant que le chauffeur puisse se reposer pendant que le système adopte une sorte de “super régime de croisière”.
Les communications de véhicule à véhicule, qui permettent au voitures ou camions autonomes de se signaler entre eux sur la route peuvent empêcher des accidents, selon Chris Spear, président de l’American Trucking Association. Les systèmes qui permettent au camions de se suivre en convoi, un concept qui s’apelle platooning, et qui a déjà été testé en Europe, permet de réduire la consommation de carburant. Il doute que la technologie puisse un jour remplacer le chauffeur, et pense qu’elle pourra résoudre plus de problèmes qu’elle n’en crée. Si cette technologie mène au zéro accident, nous voulons en faire partie, a t-il ajouté.
D’après un article daté du 6 septembre 2016, paru dans le San Francisco Chronicle (Source)