L’automobile (et le poids-lourd) dans une phase critique

Le poids lourd est très innovant et donne l’exemple. Nous avons pu le constater, il y a quelques jours, lors du salon Solutrans” Luc Chatel

La 25e Conférence des Nations unies sur le climat (COP25) débute ce lundi, à Madrid avec une feuille de route des plus contraignante pour l’industrie, comprenant la neutralité carbone totale en 2050 et le réchauffement de l’atmosphère limité à 2 degrés. Il s’y ajoute une annonce qui devrait être à l’ordre du jour de proposer une réduction annuelle de 8% au lieu de 4% de l’Accord de Paris. En même temps, et par hasard, la Filière française de l’automobile organise, le lundi 2 décembre, une grande conférence destinée à donner un second souffle à un secteur, certes économiquement très important, mais qui vit actuellement une période particulièrement délicat en associant la transition énergétique et le suréquipement des voitures et des camions en systèmes de gestion embarqués devant mener un jour à la mise au point de la voiture autonome.

Cette journée de réflexion doit permettre de débattre, de faire le point, d’analyser les enjeux afin de présenter des solutions permettant de pérenniser une industriel automobile dans la tournante. Cette journée de la filière automobile se déroule à Bercy, au cœur du ministère de l’économie et des finances, et plus de 500 dirigeants d’entreprises du secteur automobile, dont beaucoup de PME, ont annoncé leur présence. Deux ministres prendront la parole, Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher, mais pas seulement. Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault, Jacques Aschenbroich, président-directeur général de Valeo ou encore de Félicie Burelle, directrice générale déléguée de Plastic Omnium s’exprimeront, parmi de nombreux participants aux interventions et tables rondes.

“L’industrie automobile française doit regagner en compétitivité” © J.Y.Kerbrat

L’initiateur de cette journée s’appelle Luc Chatel, ancien ministre et aujourd’hui président de la PFA ou Plateforme Automobile qui rassemble globalement la filière de l’industrie à la réparation. Il demande un plan d’urgence pour un secteur qui a beaucoup investi en fonction des évolutions et contraintes environnementales. Luc Chatel pense que des fusions seront nécessaires, comme ce qui se passe avec PSA et Fiat. La réduction des rejets de CO2 95 grammes en 2020 à 59 grammes en 2030, obligation assortie de fortes contraintes financières, inquiète beaucoup les constructeurs et les équipementiers. « Aujourd’hui, en France, 15000 emplois sont directement menacés. Les pouvoirs publics doivent nous écouter et aider les entreprise de l’industrie automobile. Nous n’organisons pas une journée de lamentation, mais bien de réflexions afin d’apporter des solutions » explique Luc Chatel qui reconnait que le secteur aborde un énorme bouleversement et toutes les entreprises ne survivront pas. Il ajoute « Un grand équipementier m’a dit hier qu’il anticipait une baisse de 25 % l’année prochaine. Et il y a quelques semaines, lors d’une table ronde à Bercy, les sous-traitants autour de la table affichaient des commandes en baisse de 15 % à 30 %. »

A la question de son opinion du secteur du véhicule industriel, il se veut davantage rassurant en pensant que « la filière du véhicule industriel est aujourd’hui moins impactée, car les constructeurs ont pris les devants en réduisant de façon drastique les polluants, Nox moins 90% et CO2 moins 50%. Le poids lourd est très innovant et donne l’exemple. Nous avons pu le constater il y a quelques jours lors du salon Solutrans » Nous suivrons pour vous cette journée de la Filière Automobile.

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