La veille technologique, boussole du secteur transport logistique

Identifier, voire anticiper les évolutions d’un secteur d’activité est salutaire dans tout environnement concurrentiel, mais c’est aussi un travail de spécialistes. Alors, faut-il créer une cellule de veille ou bien sous-traiter la veille ? A chacun d’ajuster cet outil d’intelligence économique à ses besoins. Et à propos de besoins, la transformation numérique du secteur transport-logistique soumet un flux permanent de nouvelles « solutions » aux acteurs du secteur. Une veille bien ajustée évite qu’une « solution » se mue en problème…

Pas question d’être techniquement à jour sans veille technologique. La position confortable du « suiveur » qui intervient sur des marchés établis et stables est plus dangereuse qu’elle le paraît s’il ne voit pas venir les évolutions annoncées par des signaux faibles. Etre à l’écoute évite de se laisser trop surprendre. Mais que veiller ?

Les domaines de la veille

Tout bouge. Qu’en est-il de l’image de ma propre entreprise, de son environnement commercial (offre concurrente, demande des clients, etc.) ou du contexte réglementaire ? Tous ces domaines justifient une veille plus ou moins chronophage et exigeante. Dans le cas le plus simple, l’information est « poussée » vers son destinataire. C’est notamment le cas des informations juridiques ou fiscales volontiers diffusées par les newsletters des services de l’Etat ou des associations professionnelles de chaque secteur.

Chaque domaine de la veille a suscité la création d’acteurs spécialisés. Visibrain est par exemple spécialisé dans celle des réseaux sociaux. Dans le domaine technologique, la démarche est tentaculaire car il est impossible de tout veiller. Il faut donc se concentrer prioritairement sur des périmètres spécialisés, sans oublier de jeter parfois un œil ailleurs, au hasard d’une rencontre avec une idée inattendue.

Identifier les fédérateurs d’offreurs

La numérisation de la chaîne logistique inclut un recours grandissant aux objets connectés (IoT). A leur propos, Connectwave (ex-Centre National RFID, créé par l’Etat) est un exemple d’entité qui se charge de réunir les offreurs de solutions.

Connectwave accompagne le développement de solutions IoT en fédérant les startups, PME et grands groupes impliqués dans la transformation numérique. L’existence d’un tel acteur indépendant et assurant une veille technologique gratuite est une aubaine, mais une exception. Dans la plupart des cas, la veille technologique requiert flair, compétence, implication et formation continue de l’équipe qui l’assure. A défaut, la veille sera inefficace et n’apportera pas l’avantage concurrentiel qui en est attendu.

Créer une cellule de veille ou la sous-traiter ?

Pour disposer d’une équipe de veille, il faut lui consacrer un budget. Au minimum, une cellule de veille avec une ou deux personnes spécialisées et ses frais de fonctionnement (visite de salons internationaux, y compris CES à Las Vegas) nécessite un budget annuel de l’ordre d’un million d’euros. C’est hors de portée de nombreuses PME. Il est donc tentant de sous-traiter auprès de veilleurs comme Sprint Project qui se chargent d’analyser les projets et réalisations de milliers d’offreurs, notamment des startups. L’un des critères d’évaluation de l’innovation est sa maturité et son aptitude à aller à la rencontre du marché. La maturité de l’offreur d’une innovation est un autre aspect de l’appréciation.

Coexel met à disposition un logiciel de veille (Mytwip) qui répond à des besoins ponctuels ou permanents. Il automatise la veille des informations disponibles sur le Web, à la fois visibles et invisibles. Scope se présente en tant que spécialiste de la veille et des études de marché pour les administrations et les collectivités territoriales, mais l’entrepreneur privé pourra aussi y trouver quelques pistes. A travers sa plateforme consultable par appli, Sindup déclare « aider les entreprises à gagner du temps dans la collecte et l’analyse des informations pertinentes afin de transmettre la bonne information, à la bonne personne, au bon moment ». Et cela, en veillant 50 millions de sources internationales.

Aide à la décision

Outil d’intelligence économique, la veille technologique vise l’anticipation des évolutions et la prise de décisions en conséquence. Bien menée, la veille technologique provoque un gain de temps puisqu’elle permet de profiter des évolutions au lieu de les subir. La veille restera toutefois stérile si elle n’est pas convenablement connectée aux attentes et aux actions des différentes entités de l’entreprise (marketing, ingénierie, produit, développement commercial, juridique, etc.).

A chacun d’identifier la démarche de veille la mieux adaptée à ses besoins. Les attentes doivent être claires et l’entreprise doit être suffisamment agile pour bifurquer à temps. La veille, ça réveille !

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