« La concrétisation des VI électriques et connectés » le Président de MAN France répond à nos questions

Jean-Yves Kerbrat, Président de MAN Truck & Bus France depuis janvier 2018 , illustre l’évolution technologique de son groupe dans la conduite autonome, les véhicules propres en milieu urbain, et la gestion de multiples données autour du poids lourd.
Le Guide : MAN a intégré début 2015 le groupe allemand Volkswagen, et nous sommes passés dans une nouvelle ère électronique des véhicules connectés. Comment cela se traduit-il concrètement ?

Jean-Yves Kerbrat : Notre ambition est de déployer en France la stratégie de notre groupe Volkswagen Truck & Bus AG autour de trois axes : la conduite autonome, l’électromobilité et la digitalisation. Sur ces trois sujets, nous entrons en 2018 dans une phase opérationnelle. Quelques exemples concrets : Nous avons mis en service en Allemagne pour notre client DB Schenker la technologie « Platooning » – deux tracteurs-semis dont le second suit de façon autonome l’avancée du précédent. En avril 2018, nous lançons sur le marché français des véhicules équipés de série de multiples aides à la conduite. L’Efficient Cruise pilote la boîte de vitesse robotisée en anticipation de la topographie de la route empruntée. L’Efficient Roll passe automatiquement en roue libre dès que possible. L’EBA2 (Emergency Break Assist) assure les freinages d’urgence. Et le nouveau système d’assistance (ACC – Adaptive Cruise Control) est complété d’une fonction Stop & GO grâce à laquelle on suit le véhicule qui précède sans intervention du conducteur même dans les embouteillages.

En quoi consiste le concept d’électromobilité ?

Essentiellement en des énergies propres en milieu urbain. Nous sommes le premier constructeur à passer du prototype à des conditions réelles d’exploitation en distribution urbaine des VI 26 tonnes 100% électriques. Après la mise en service de 9 porteurs en Autriche, nous ferons de même en France avec 10 véhicules dédiés à de grandes flottes. Suivront des utilitaires (e-TGE) et des bus urbains. Nous entendons ainsi répondre aux municipalités qui visent à réduire les émissions polluantes.

Quid de la digitalisation ?

Il s’agit d’un sujet plus global qui dépasse la conception des poids lourds pour toucher à toute l’économie du transport et au-delà. Nous avons été les premiers à lancer (à travers notre société sœur RIO) une plateforme web ouverte pouvant être connectée à toutes les marques de véhicules et proposant un bouquet de services en ligne. Dans ce domaine, nous sommes aussi passés de la promesse à la réalité : plus de 360 000 véhicules sont connectés à RIO depuis décembre 2017. Aujourd’hui, nos clients bénéficient de série du Pack RIO Essential comprenant des services de maintenance préventive, de géolocalisation, ainsi que les données d’exploitation : consommation de carburant, vitesse moyenne, charge moyenne, etc.

Le poids-lourd, c’est aussi une organisation, un réseau. Comment vos concessionnaires vous accompagnent-ils dans cette stratégie ?

Au cours des huit dernières années, notre organisation a beaucoup progressé. Nous avons pratiquement doublé nos ventes de camions neufs. Nous avons investi massivement dans notre réseau en ouvrant de très nombreux points de service – à Caen, Cherbourg, Saint-Flour, Aurillac, Saint-Omer, Tarbes, Albi… En 2018 nous allons dispenser 10 000 jours/hommes de formation, soit deux fois plus qu’il y a quatre ans, avec la création d’une école technique, le développement de l’alternance, la formation des managers de sites et des commerciaux. En 2018 nous allons recruter 400 collaborateurs.

 

 

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