Les camions et utilitaires, indispensables à l’économie francilienne sont les laissés pour compte de la politique de mobilité de la maire de Paris au détriment des commerçants et des entreprises. L’orgueil de Paris, et à juste titre, est l’attrait touristique de la capitale qui retrouve ses niveaux de visiteurs d’après attentat. On ne peut que s’en réjouir … mais que dire de la vie des plus de 12 millions d’habitants, davantage que le Portugal et la Slovénie réunis. Parmi eux, on compte (seulement) 2 millions de parisiens. Souvenons-nous qu’en Ile-de-France, il y a 193 000 entreprises artisanales, dont 150 000 en dehors de Paris. Elles sont nombreuses à travailler dans la prestation de service, le transport ou le bâtiment. Il s’agit de personnes qui doivent se déplacer pour travailler en utilitaires ou en camions. Pour eux, comme beaucoup d’autres, la situation est devenue critique et ce n’est pas terminé. La municipalité de Paris veut transformer la ville en « capitale mondiale du vélo » en obligeant tout un chacun à utiliser la petite reine (joli nom) par tous les temps, une sorte de passage obligé à la mobilité écologique. Mais comment transporter sa caisse à outils ou des biens de consommation.
Voie Georges Pompidou Ouest aujourd’hui
Pendant ce temps, les travaux vont bon train et les embouteillages augmentent. La rentrée 2017 va être critique. L’entrée par certaines portes, par des voies structurantes (porte Maillot, porte de Bercy, voie sur berge rive droite de Boulogne à Paris etc…) sont en cours de modification. Dans Paris, la rue de Rivoli ne laissera qu’une voie aux voitures (deux pour les vélos !) et certaines places sont en travaux. Le développement des cheminements pour les vélos va restreindre considérablement l’espace laissé aux voitures et qui plus est aux véhicules professionnels. Anne Hidalgo avait déclaré, lors d’une conférence du C40 (Cities Climate Leadership Group) « De gros problèmes comme la pollution demandent des actions radicales ». La maire de Paris ne lâchera pas. Quelles que soient les réticences. Paris devient jour après jour un enfer pour l’économie francilienne, mais aussi française, car la région-capitale représente plus de 30% du PIB de la nation.
Image idyllique de la rue de Rivoli au niveau des Tuileries
Que le préfet de Police de Paris, Michel Delpuech, donne un avis défavorable sur la transformation radicale de la rue de Rivoli et d’autres lieux n’a aucune importance pour la ville de Paris. Il a écrit à la maire, de façon très diplomatique « Votre courrier confirme mes réserves sur la fluidité de circulation des services d’urgence. » Dans le cadre du plan vélo 2015-2020, l’ensemble des aménagements doit faire passer le kilométrage des pistes cyclables de 700 à 1 400 km. Il s’agit du réseau express vélo REVe. Mais rêve pour qui ? Le préfet de Police a réitéré sa demande de maintenir deux files de circulation nullement incompatibles avec la création d’une piste cyclable.
Paris , des contraintes à n’en plus finir …
Réduire la circulation automobile sur une seule file, au lieu de deux jusqu’à présent, rue de Rivoli ou la voie Georges Pompidou côté ouest va provoquer de nouveaux bouchons et de grosses pertes de temps. Les professionnels, transporteurs comme artisans, sont inquiets comme les élus du conseil départemental des Hauts-de-Seine. Jean-Didier Berger (LR) en charge de la voirie déclarait, en juillet dernier, à nos confrères du Parisien. « On regrette que la ville de Paris agisse toujours sans concertation, en faisant une chasse aux automobilistes caricaturale, sans étude d’impact… ». C’est bien là le problème. Depuis le 24 août, les travaux sont terminés avec la création d’une piste cyclable le long de la Seine sur le quai Saint-Exupéry, la voie Georges-Pompidou jusqu’au pont Bir-Hakeim. Il ne reste qu’une seule file pour les voitures. L’autre pour les vélos … Bon courage pour la rentrée.
