Le décor est l’esplanade de la mairie d’Issy-les-Moulineaux (92) où le maire, André Santini, invite les acteurs de la filière hydrogène à présenter des évolutions marquantes permettant à cette nouvelle énergie pour véhicules à se faire une place dans le monde automobile en complément de l’électricité. C’est Engie qui utilise actuellement 50 Renault Kangoo ZE H2 Hydrogen pour les visites clientèle à Paris et petite couronne. Cela permet à ces utilitaires de doubler leur autonomie passant de 150 à 300 kilomètres. Cependant, les stations de recharge sont rares et il est nécessaire de prévoir pour faire le plein.

Mais les intervenants, lors de cette présentation, sont tous convaincus du bienfondé de cette association écologique neutre en CO² d’autant que la technique est française avec Symbio, désormais filiale de Michelin, qui équipe la Kangoo Z.E. Hydrogen (commercialisé fin 2019) et le Master Z.E. Hydrogen attendu courant 2020. « Les équipes Renault et Symbio travaillent ensemble depuis 2014 et c’est ensemble que nous avons défini le système hydrogène le plus adapté aux besoins des utilisateurs » explique Bertrand Joubert directeur général de Symbio.
Selon l’équipementier batterie + hydrogène correspond à un système zéro-émission parfaitement adapté à l’usage des véhicules professionnels. Les deux véhicules Renault sont équipés d’un système hydrogène basé sur le StackPack S de Symbio, le prolongateur d’autonomie (« range-extender ») conçu autour d’une pile à hydrogène de 5 kW. Associé à une batterie de 33 kWh, il permet d’atteindre en toutes saisons une autonomie réelle, selon le constructeur, de 370 km* sur Kangoo Z.E Hydrogen et de 350 km* sur Master Z.E Hydrogen. En complément de la recharge électrique classique sur bornes, ces véhicules peuvent faire le plein en hydrogène en quelques minutes seulement. « Avec cette possibilité de double recharge, le gestionnaire de flotte optimise ses opérations en tirant le meilleur parti d’une recharge électrique très compétitive et d’une recharge hydrogène très flexible » explique Cyrille Lenain responsable de la gamme Kangoo chez Renault.

En attendant, Symbio se prépare à une production à grande échelle.L’arrivée de deux modèles Renault dans le réseau de distribution européen de Renault signifie qu’ils peuvent désormais être achetés, entretenus et exploités comme n’importe quel véhicule utilitaire. « Des prérequis indispensables pour que les flottes se convertissent massivement, en ligne avec notre objectif de montée en cadence de production et de réduction des coûts » se félicite Fabio Ferrari. L’objectif de Symbio est de produire 200 000 StackPack par an d’ici à 2030.

Dès fin 2019, Renault Kangoo Z.E. Hydrogen proposera la meilleure autonomie réelle des fourgonnettes électriques avec 370* km (230 km WLTP avec Kangoo Z.E.). Doté d’un volume de chargement de 3,9 m3 malgré un surpoids de 110 kg, ce véhicule est annoncé en France au prix de 48 300 € HT (incluant l’achat de la batterie et, sans compter les bonus écologiques). Le Renault Master Z.E Hydrogen se déclinera en fourgon (2 versions) et en châssis (2 versions). Doté de deux réservoirs d’hydrogène placés sous la caisse, le véhicule gagnera en polyvalence sans contraindre le volume de chargement de 10,8 m3 à 20 m3 et ce, avec un surpoids raisonnable de 200 kg. *chiffres en cours d’homologation WLTP

Concernant les véhicules lourds, poids lourds et autobus, Lionel Boillot, project manager pour l’organisation européenne FCH (Fuel Celles Hydrogen) qui finance des projets d’implantation, annonce que les premiers véhicules circulent et que cela ira en se développant pour les livraisons urbaines ou la collecte des déchets. « Les avantages sont nombreux autant pour les économies réalisées, la lutte contre la pollution ou les nuisances sonores ».
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