Le carrossier industriel Gruau qui a fêté ses 130 ans le 24 mai 2019, traverse une période délicate, mais il est impossible de penser que cela ira plus loin que le période de 6 mois d’observation décidé le lundi 23 décembre 2019 par le tribunal de commerce de Nantes. Une procédure de sauvegarde a été ouverte. Cette procédure préventive doit permettre une réorganisation et un assainissement de la trésorerie. La procédure de sauvegarde débute par une période d’observation de six mois pouvant être renouvelée, sans pouvoir excéder dix-huit mois.

La cause principale de cette passe délicate revient à la réduction brutale de l’engagement de commandes d’un constructeur client de longue date (alors que 35 constructeurs ont référencé Gruau). Le site de Saint-Berthevin, siège de l’entreprise, est le seul concerné par cette difficulté passagère. Il représente 30% de l’activité du groupe.
Le groupe Gruau emploie 1600 salariés sur 21 sites dont 13 sites de fabrication en France avec des marques reconnues que sont Isberg, Sortimo, Petit, Picot, Sanicar, Gifa Collet, Ducarme ou Labbé. Gruau a aussi des filiales aux Etats-Unis, en Pologne, en Espagne, en Algérie et en Italie. La production s’établie à 54000 véhicules transformés par an pour un chiffre d’affaires de 290 millions d’euros (2018). Patrick Gruau détient, avec sa famille, 90% du groupe.

Parmi les derniers développements, ces 5 dernières années, on compte la création des filiales allemande et américaine, la reprise du carrossier italien Onnicar (bennes aluminium) et l’accord de distribution de Sortimo en France (aménagement de véhicules). L’exportation représente 20% de l’activité. Patrick Gruau annonçait le 24 mai ses projets pour renforcer l’export « A l’horizon de trois à quatre ans, j’ai planifié de réaliser 40 % de notre chiffre d’affaires à l’exportation contre 20% aujourd’hui ». Le chef d’entreprise a aussi préparé une transition douce en donnant davantage de responsabilité à son fils Guillaume, passionné de nouvelles technologies, et à ses cadres les plus fidèles, qui pour certains ont connu plusieurs générations de Gruau avec leurs parents qui travaillaient déjà dans l’entreprise.