Le gouvernement a accéléré le mouvement pour la modification de la fiscalité sur les carburants. Après les remous suivant l’affaire des logiciels de gestion moteur modifiés et l’approche de COP21, les français se devaient de montrer l’exemple. Il a été décidé d’augmenter les taxes sur le gazole de 1 centime par an en 2016 et 2017, puis les années suivantes jusqu’à parité de taxes entre le gazole et l’essence. L’écart des taxes entre les deux carburants est d’environ 20 centimes. A ce rythme, il faudrait dix ans pour annuler l’écart des taxes. Mais n’y aurait-il pas un coup d’accélérateur à un moment donné ?
source www.connaissancedesenergies.org
Il est vrai que ce débat sur la différence de taxation n’est pas nouveau, mais aucun gouvernement n’avait pour le moment osé modifier une pratique étonnante mais finalement logique compte tenu des performances des constructeurs français pour la mise au point et la fabrication des moteurs diesel. Le montant des taxes représentent actuellement « seulement » 56,2% sur le gazole pour 61,9% concernant l’essence. Il est répété que 80% du carburant vendu à la pompe est du gazole. Pour les poids-lourds, c’est pratiquement du 100% car la part des autres énergies est extrêmement faible. Quelques camions roulent au gaz ou à l’électricité et sont réservés à un usage urbain ou péri-urbain. Ce n’est pas demain, ni après-demain que cela changera.
Dans un contexte où le moteur diesel propulsera longtemps encore les poids-lourds, les constructeurs ont fait de très gros efforts pour réduire les émissions polluantes avec une norme Euro6 contraignante applicable depuis le 1er janvier 2014 et qui donne de bons résultats en matière de maitrise des rejets polluants. Les systèmes EGR (Exhaust Gas Recirculation) ou SCR (Selective Catalytic Reduction) ont été choisis les constructeurs. De leurs côtés, les transporteurs ont joué le jeu en investissant dans du matériel neuf. Les professionnels du transport routier sont de bons élèves si l’on ajoute les nombreuses formations proposées aux conducteurs pour réduire les consommations. Quoiqu’il en soit, l’augmentation de la TIPP va renchérir le prix du transport. Il faudra bien que quelqu’un paie la facture.
Dans un communiqué commun, les fédérations professionnelles FNTR, TLF et UNOSTRA rappellent logiquement que les poids- lourds ne peuvent pas rouler à l’essence et les transporteurs n’ont pas le choix du carburant et en plus le transport routier de marchandises ne représente plus aujourd’hui que 17% de la consommation totale de diesel en France. La problématique diesel provient donc avant tout de la diesélisation massive du parc automobile. « Dans un climat de difficultés économiques persistantes, FNTR, TLF et UNOSTRA attendent des pouvoirs publics le maintien de la fiscalité diesel sur le carburant utilitaire à son niveau actuel » déclare en commun la profession qui n’acceptera pas « de voir remis en cause le gazole professionnel et l’avantage fiscal, modeste, qui lui est lié. »
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