Le transport routier manque de bras … mais une chose est certaine, aujourd’hui les collégiens et lycéens identifient difficilement le métier qu’ils aimeraient exercer … alors, il faut faire preuve d’imagination et savoir les accompagner. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de métiers manuels ou de métiers à forte spécificité comme celui de conducteur routier et plus généralement salarié du transport que sont aussi les exploitants ou les gestionnaires logistiques. Un tour, au moment de la rentrée scolaire, dans un lycée professionnel est intéressant car cela permet d’évaluer l’intérêt représenté par les métiers du transport. « Nous avons de la chance, cette année encore, nous avons une session complète de 24 élèves, dont trois filles, en première année. Les études sont de trois ans jusqu’au bac pro » annonce David Duchamp, professeur pour les métiers du transport, l’un des sept constituant l’équipe pédagogique spécialisée transport-logistique. Il s’y ajoute les professeurs de l’enseignement général et langues.
Chez Renault Trucks pour un stage de conduite rationnelle
Compte tenu de la pénurie de conducteurs routiers et autres spécialistes du transport, le travail effectué dans les lycées professionnels, publics ou privés, est essentiel et les entreprises le savent et entretiennent des relations privilégiées avec le monde de l’enseignement. Il y a, en France, 51 lycées avec une spécialité transport. La cité scolaire Hippolyte-Carnot, à Roanne dans la Loire, en fait partie et comprend 1000 élèves dans les filières générales et professionnelles. Parmi les sections professionnelles en Bac Pro, on en compte en tout sept, il y a la très dynamique section Conducteur Transport Routier de Marchandises comprenant 3 classes de 24 élèves, de 14 à 18 ans, correspondant chacune à l’une des trois années d’étude jusqu’au bac pro conducteur routier. Ceux qui le souhaitent peuvent ensuite poursuivre vers le BTS Transport qui leur octroi l’attestation de capacité par équivalence. Ils sont environ un tier des élèves à poursuivre leurs études qui peuvent mener à d’autres fonctions dans les entreprises. « Nous avons l’exemple d’un ancien élève, qui après une expérience de plusieurs années sur la route, est devenu formateur pour adultes » se souvient David Duchamp.
Un lycée au coeur de l’Europe, la pédagogie n’a pas de frontière
L’emploi du temps est réparti en enseignement général et professionnel dont 6 heures de conduite par semaine, mais aussi la manutention, l’arrimage, la réglementation … « Un cours de conduite comprend aussi tous les aspects d’une profession complexe qu’il faut appréhender » rappelle le professeur. Afin de motiver les élèves et leur faire découvrir du pays, il y a chaque année, selon les classes, des initiatives originales qui ont le soutien du ministère et de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ainsi, lors de la précédente année scolaire, les élèves de seconde ont travaillé sur un projet de collaboration en ligne lancé sur l’espace de travail numérique eTwinning par de jeunes allemands. Dans le cadre de l’initiative « 4 moteurs pour l’Europe » entre 4 régions (Auvergne Rhône Alpes, Bade-Wurtemberg, Lombardie et Catalogne) voilà notre équipe (7 élèves et 2 professeurs) partie à Stuttgart défendre le projet Homo Urbanus, qui met en avant le développement des villes à travers le temps, lors de la manifestation Europa-Aktionstag qui a eu lieu en Mai dernier.
La curiosité de savoir comment travaillent les hommes en jaune …
Le trajet en minibus jusqu’en Allemagne a aussi permis aux élèves de conduire sur longue distance. Ensuite le travail en équipe franco-allemande est venue le temps de préparer une présentation en anglais. Aujourd’hui, d’autres projets seront développés avec d’autres pays européens. La possibilité d’intégrer l’enseignement professionnel dans le dispositif Erasmus doit également permettre d’organiser des stages à l’étranger. Tout au long de l’année, l’équipe du lycée professionnel ne manque pas d’idées pour faire découvrir aux élèves les multiples facettes de leur futur métier. Les opportunités sont nombreuses, comme la formation Optifuel training chez Renault Trucks pour les élèves de terminale qui ont pu approfondir leurs connaissances en conduite rationnelle et ainsi mettre en application “le bon geste au bon moment” avant leur entrée dans la vie professionnelle. Cela a été rendu possible grâce au constructeur, l’OPCA transports et services et l’AFT.
Des actions humanitaires permettent (aussi) d’apprendre toutes les ficelles du métier
A un autre moment, les élèves sont allés rencontrer le personnel de Vinci Autoroutes afin de se rendre compte de la difficulté de leur métier lors d’interventions. Les actions solidaires sont également nombreuses et permettent d’organiser des opérations de collecte, puis de colisage et d’expédition, soit de matériel scolaire vers l’Afrique ou de bouchons vers des centres de recyclage. Par les nombreuses initiatives du corps enseignant, les élèves entrent dans le métier en confiance et ils sont ensuite les meilleurs ambassadeurs auprès des plus jeunes. En effet, ils ont les arguments pour donner l’envie de mieux connaitre une profession indispensable à l’économie.