Dans le but d’améliorer la qualité de l’air en ville, Ségolène Royal, ministre du développement durable, a présenté le 2 juin 2015, un dispositif ambitieux sous la forme de certificats de qualité de l’air qui attribuera des vignettes de couleurs aux véhicules en fonction de leur date de mise en circulation mais aussi du carburant utilisé. Cette voie étant ouverte, le FNTR et TLF Ile de France saluent cette volonté d’améliorer la qualité de l’air et rappellent que de nombreux transporteurs desservant les villes ont investi dans du matériel aux dernières normes Euro et ceux-là vont enfin voir leurs efforts reconnus. D’autre part, le Plan de Modernisation Cap 2020 souligne le besoin de soutien des filières GNV-GNL et électriques. La encore, la profession montre bien sa volonté de s’inscrire dans la perspective d’utiliser des véhicules moins polluant tout en assurant leurs missions d’approvisionnement des habitants des villes.
Mais selon les deux organisations, il reste des questions en suspend. Quelle sera l’articulation de ce mécanisme volontaire avec les Zones à Circulation Restreinte qui seront, elles, obligatoires et avec quelle cohérence temporelle et territoriale ? Où se situent les motorisations GNV alternatives au diesel et à l’électrique et l’aide aux professionnels à aborder la transition énergétique dans cette énergie ? En ce qui concerne Paris, la mairie attend avec une certaine impatience de s’approprier ce dispositif pour mettre en place son plan antipollution. Les transporteurs s’inquiètent de ne pas connaître le calendrier de montée en puissance de ces interdictions à Paris ni sa cohérence sur la circulation dans l’agglomération parisienne soumise à un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA). C’est pourquoi la Mairie de Paris doit communiquer avant le 1er juillet 2015 sur le calendrier qu’elle entend mettre en place jusqu’en 2020.
Mme Hidalgo veut l’interdiction du diesel en 2020 et Mme Royal prétend que le diesel n’a pas d’avenir alors que chacun sait que pour longtemps les véhicules lourds (camions, autocars) ne pourront pas s’en passer dans des conditions d’exploitation traditionnelle. Or, selon le projet de madame Royal, aucun véhicule diesel ne pourra bénéficier d’une vignette verte ! Mais, avec une flotte de poids lourds constituée à 99% de motorisations diesel, faute d’alternatives (GNV, hybride, hydrogène,…) commercialisées à l’échelle industrielle, économiquement abordables avec un réseau d’approvisionnement digne de ce nom, les transporteurs et leurs donneurs d’ordre pourraient se voir interdire l’accès aux villes dans cinq ans. Evidemment, l’économie et l’attractivité d’une zone urbaine dépendent de son approvisionnement. Il semble que dans ce plan d’action, la filière agricole bénéficiera d’aides pour une alternative aux épandages classiques, mais qu’en est-il du transport routier de marchandises, maillon essentiel de la qualité de vie, qui reste une fois de plus le grand oublié et qui fait les frais de la sur diésélisation du parc des voitures particulières. Selon les représentants de la profession, les motorisations alternatives au diesel, électrique mais aussi toutes les autres (GNV-GNL), doivent avoir une place prioritaire dans les plans d’aides à l’investissement des entreprises de transport routier de marchandises.