Est-ce l’été de tous les dangers pour le transport routier ? … « Père, gardez-vous à droite ! Père, gardez-vous à gauche ! » Nous ne sommes plus en 1356 lorsque le fils de Jean II prévenait son père des multiples dangers qui les entouraient lors d’une bataille contre les anglais … Une page d’histoire passionnante … Curieuse introduction ? non, pas vraiment. Pour en venir aux transporteurs routiers, nous voyons bien que la profession est cernée par les débats européens d’un côté et la loi d’orientation des mobilités (LOM) qui doit être présentée au parlement le 20 juillet et que les transporteurs surveillent comme le lait sur le feu, car la taxation des poids lourds est bien inscrite.
Justement, en ce qui concerne le transport de marchandises, Elisabeth Borne, ministre des transports, a rappelé vendredi dernier les objectifs « nous devons soutenir les mobilités les plus propres : le ferroviaire et le fluvial mais aussi la multiplication par 15 du nombre de poids lourds à faibles émissions à l’horizon 2025 ». La ministre a aussi confirmé que l’Etat s’engageait à « créer un cadre règlementaire et fiscal favorable » à la mise en place de ces différentes mesures. Une taxe sur les poids-lourds est naturellement dans le tuyau.
Elisabeth Borne
A l’occasion du bilan du Plan climat, lancé il y a un an par le gouvernement, d’autres éléments contraignants sont développés. Ainsi, il est prévu d’atteindre la neutralité carbone vers 2050 et pour cela les zones à faible émission seront privilégiées dans les villes avec « la généralisation de l’usage du vélo », et le « verdissement » de tous les modes de transport. Le transport routier est évidemment concerné. « 60% des trajets domicile-travail s’effectuent aujourd’hui en voiture. Nous voulons redonner au vélo toute sa place » insiste la ministre qui pense également à la fin des ventes de voitures particulières émettant des gaz à effet de serre à l’horizon 2040 avec un objectif intermédiaire d’une multiplication par cinq des ventes de voitures électriques d’ici 2022.
la livraison en vélo électrique dans les grandes villes reste à prouver …
Pendant ce temps, au Parlement Européen, les députés continuent à s’écharper sur fond de règles sociales et de condition de travail des conducteurs routiers. Le bras de fer bat son plein … avec une pression permanente des représentants des pays qui souhaitent une libéralisation maximale de la règlementation sur le cabotage, du découchage sans limitation et autres possibilités qui exacerbent la concurrence déloyale. De ce côté-là il convient de rester très vigilent …
Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy (au centre sur la photo)
Une députée française veille au grain … Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, députée socialiste et cheffe de file sur les questions de transport qui a déclaré à l’issu du dernier débat « le Parlement européen a voté contre des mesures de régression sociale dans les transports routiers. Face à la droite conservatrice et libérale qui voulait précariser les conditions de travail de millions de chauffeurs routiers, nous avons réussi à obtenir une majorité pour bloquer des mesures de régression sociale. C’est une victoire pour les forces progressistes européennes et un message clair pour la reprise des travaux en commission parlementaire : nous n’accepterons pas de revoir à la baisse les conditions de travail des chauffeurs routiers et nous n’accepterons pas que les chauffeurs routiers soient les parents pauvres du Pilier européen des droits sociaux. Ils doivent bénéficier des mêmes règles que tous les autres travailleurs détachés »