En Suède, Volvo Trucks prépare la neutralité carbone

Depuis janvier dernier, avec le vote de sa loi sur le climat, la Suède s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2045. Dès 2030, tous les véhicules devront pouvoir se passer de combustible fossile. Un laboratoire pour le constructeur suédois de poids lourds Volvo Trucks. Son directeur environnement et innovation Lars Mårtensson a répondu à nos questions.
Lars Mårtensson, Directeur environnement et Innovation chez Volvo Trucks. ©Photo by Sören Håkanlind

Transportissimo : comment vous préparez-vous aux échéances fixées par la loi ?

LM : elle nous incite à poursuivre nos efforts dans deux directions. La première est d’améliorer l’efficacité énergétique de nos camions, la seconde, de tester les carburations alternatives.

Sur le premier point, beaucoup a déjà été fait car le carburant représente en général un tiers des coûts des flottes et nos clients y sont donc très sensibles. Mais nous poursuivons nos efforts : nous développons notamment des solutions informatiques afin d’optimiser les transports. Ceci passe par des conseils en matière de consommation, mais aussi de systèmes de communication avancés qui permettent de diriger les camions presque en temps réel afin qu’ils soient toujours chargés au maximum. Même en ville, un camion de 26 tonnes pollue moins et prend moins de place en ville que dix fourgonnettes de livraison. Nous participons également à un projet européen, « the transformers », qui réfléchit à l’aérodynamisme des poids lourds afin de réduire leur consommation.

Transportissimo : quelles sont les grandes lignes de votre stratégie en matière de carburation ?

LM : nous regardons différents carburants, et choisissons selon les matières premières disponibles là où roulent nos véhicules. Nous n’avons donc pas une seule politique en la matière. Mais le fait d’être suédois nous a déjà permis d’engranger pas mal d’expérience. Ainsi, beaucoup de flottes utilisent ici le HVO (huile végétale hydrogénée): c’est un diesel de synthèse fabriqué à partir de plantes, mais aussi, de plus en plus souvent ici, d’huile de pin, de biomasse ou de déchets organiques. Il peut être utilisé sans aucune contrainte particulière, ni d’entretien, ni de température et beaucoup de transporteurs suédois font rouler leurs véhicules avec 100% de HVO. (Le HVO représentait en 2016 plus de 10% des carburants utilisés en Suède. A Stockholm, il en représente 18%, NDLR) .

Nous avons en revanche arrêté de fabriquer des camions hybrides, bien que nous en ayons vendu entre 2010 et 2013, essentiellement les camions poubelles urbains. Nous croyons en revanche beaucoup au développement du biogaz liquide : c’est un carburant très adapté aux longues distances que font les poids lourds nordiques. Beaucoup d’investissements ont lieu dans ce domaine en Suède en ce moment : au niveau de la production, à partir de déchets organiques, et de la distribution, avec la construction de stations services (la Suède compte déjà 170 stations publiques pour les véhicules légers et 60 pour les véhicules lourds, NDLR). D’ici deux à trois ans, nous pensons que cette carburation représentera 10% de nos ventes.

Transportissimo : vous venez également de présenter des camions électriques

LM : effectivement, nous commençons à produire des camions à ordure et des camions de distribution électriques. Quant à l’hydrogène, il pourra, à terme, prolonger l’autonomie des camions électriques, mais nous n’avons pas de projet de commercialisation à ce stade.

Camion électrique

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