L’écologie serait-elle le caillou dans la chaussure du Président de la république ? Après le départ de Nicolas Hulot, puis l’installation, le 4 septembre 2018, pour moins d’un an, de François de Rugy pour remplacer le très médiatique ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, voici un nouvel épisode inattendu. En huit jours, François de Rugy, dans une tournante médiatique est attaqué de toutes parts et il décide de démissionner. En effet, en ce début d’été, l’exécutif ne veut pas d’une nouvelle affaire qui pourrait polluer une rentrée qui s’annonce tendue. Alors, si l’écologie semble toujours être l’une des priorités d’Emmanuel Macron comme de son gouvernement, il fallait prendre des décisions rapides. Il avait fallu huit jours pour trouver un remplaçant à Nicolas Hulot, l’exécutif a souhaité faire vite et la gagnante vient du sérail.

Les photos sont © Jean-Yves Kerbrat – Amjmedia
Élisabeth Borne est une technicienne respectée qui est devenue, au fil des mois, très politique. En la choisissant, le Président de la République a décidé de ne prendre aucun risque avec une ministre déjà en poste depuis deux ans et qui connait parfaitement ce ministère pour avoir été auparavant directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Environnement entre 2014 et 2015. Comme ministre des transports, elle a porté des dossiers importants comme la réforme de la SNCF. Nommée ministre des transports en mai 2017, portefeuille qu’elle conserve, elle n’est, pour l’instant, pas connue des français … mais cela va changer.

Les photos sont © Jean-Yves Kerbrat – Amjmedia
Maintenant, Élisabeth Borne va devoir jongler … ou faire le grand écart, c’est selon, entre les dossiers de la transition écologique et ceux des transports. Mais, elle déclarait hier à sa prise de fonction « Je n’arrive pas en terre inconnue. J’arrive ici dans une maison que je connais bien ». Après la loi LOM, encore en discussion, arrive le projet de loi pour une économie circulaire afin de réduire les déchets et accroitre le recyclage. Il fallait pour ces dossiers comme pour ceux à suivre, au niveau européen comme mondial, une personne dotée de larges compétences et capable d’une charge de travail hors norme. Selon ses collaborateurs, Elisabeth Borne, 58 ans, est en permanence en mouvement, dort peu … et il lui arrive d’envoyer des sms ou des notes au milieu de la nuit …

Les photos sont © Jean-Yves Kerbrat – Amjmedia
Même si Élisabeth Borne n’est pas ministre d’Etat, ce que regrettent certains détracteurs, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement confirme « L’écologie conserve une priorité importante dans nos politiques publiques ». Élisabeth Borne a donc du pain sur la planche à commencer par le projet de loi énergie et climat. Il reste à savoir combien de temps Élisabeth Borne conservera le portefeuille des transports … le temps de nommer un remplaçant, sans doute à la rentrée. Rien ne presse …

LE CV D’ÉLISABETH BORNE
Au 16 juillet 2019 : Élisabeth Borne est ministre de la Transition écologique et solidaire, ministre des transports
Élisabeth Borne est née le 18 avril 1961 à Paris.
Diplômée de l’École polytechnique, de l’École nationale des ponts et chaussées et du Collège des ingénieurs, Élisabeth Borne intègre en 1987 le ministère de l’Équipement, avant de rejoindre la direction régionale de l’équipement d’Île-de-France en 1989.
Au début des années 1990, elle devient conseillère au ministère de l’Éducation nationale auprès de Jack Lang puis de Lionel Jospin.
En 1997, elle intègre, comme conseillère technique chargée des transports, le cabinet du nouveau Premier ministre, Lionel Jospin.
En 2002, elle devient directrice de la stratégie de la SNCF, puis rejoint la société Eiffage en 2007 en tant que directrice des concessions.
De 2008 à 2013, Élisabeth Borne est directrice générale de l’urbanisme à la mairie de Paris.
En février 2013, elle est nommée préfète de la région Poitou-Charentes.
Après un an passé au ministère de l’Écologie comme directrice du cabinet de Ségolène Royal, Élisabeth Borne succède, en mai 2015, à Pierre Mongin à la tête de la Régie autonome des transports parisiens (RATP).
Le 17 mai 2017, Élisabeth Borne est nommée auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports, dans le nouveau gouvernement d’Edouard Philippe.
Le 16 juillet 2019, Élisabeth Borne est nommée ministre de la Transition écologique et solidaire.