L’écoconduite, c’est l’intégration d’une démarche économique, écologique et sécuritaire dans l’entreprise. On coche toutes les cases de la démarche RSE ! Mais elle induit aussi une augmentation de la qualité de service, de la sécurité, et une baisse des litiges, des accidents de travail… Le mot d’ordre de nos interviewés est l’anticipation.
Un dossier réalisé par Aline Gauthier et Christelle Bretaudeau / Performance dans le numéro 10 de TRM le Guide
L’écoconduite s’articule autour des deux grandes phases : l’amont, avec une maîtrise depuis l’achat du véhicule à l’itinéraire transmis au conducteur ; et l’aval, par la sensibilisation et la formation du conducteur pour maintenir un niveau d’exigence constant. Cette phase aval est accessible à tous les transporteurs, mais elle demande de l’implication, des outils et des objectifs. Elle ne dépend pas de la taille de l’entreprise: « On peut n’être que 10 mais avoir un gros besoin d’optimisation » (Transports Gardien). Nous nous concentrerons dans cet article sur ces accompagnements du conducteur et les solutions concrètes mises en place chez certains transporteurs.
Capter les données de base
Le constat est simple : il ne peut y avoir analyses et plan d’actions sans données fiables à étudier. Les moyens nécessaires à la mise en place d’une démarche écoconduite qualitative représentent un investissement important, porteur de gains potentiels. L’écoconduite s’apparente à une stratégie d’entreprise comme une autre, pour laquelle l’entreprise injecte des ressources et attend un retour sur investissement.
L’outil majeur sur lequel s’appuie ce programme est l’informatique embarquée, reliée au véhicule par la prise FMS, qui permet de capter la donnée normalisée du véhicule. Les objectifs à d’un tel projet restent les mêmes, quelles que soient les solutions ou les versions fournisseurs :
– Sensibiliser le conducteur, premier acteur de la variation de conduite impliquant qu’un véhicule chargé de la même manière peut consommer 28L ou 32L
– Interpeller le conducteur sur son comportement qui peut être déterminant
– Apporter à l’entreprise une économie de consommation et d’empreinte carbone
L’outil est fourni soit par le constructeur – mais présente un comparatif plus difficile si le transporteur possède plusieurs marques dans son parc – soit par un fournisseur d’informatique embarquée, avec des fonctionnalités essentielles comme la gestion multi-marques et la gestion des multi-énergies (gazole, gaz…). La solution Trimble par exemple, récupère à partir du numéro de série constructeur « VIN » tous les facteurs de calibration du constructeur en automatique dans son logiciel, qui correspond à un pré-paramétrage à l’analyse.
La solution traite cette donnée initiale au moyen d’algorithmes. Selon les choix du client, élaborés avec son formateur écoconduite, la solution propose d’interpréter un certain nombre de critères (ralenti moteur, levée de pied avant phase de freinage, respect des plages de régime moteur, usage du frein moteur, du régulateur de vitesse…) qui sont paramétrables et pondérables en fonction de la pédagogie souhaitée par le client. Selon ces paramétrages de base, l’outil propose une analyse rapide ou détaillée des comportements de conduite par rapport aux groupes de conducteurs et/ou objectifs de groupes, ainsi qu’un suivi individualisé de la progression.
Le choix de la solution sur laquelle le transporteur décidera de s’appuyer dépend en partie de la manière dont il souhaite responsabiliser ses conducteurs, de ses ressources, et de l’avancée de la culture écoconduite dans sa flotte de conducteurs ; mais aussi du nombre de marques de véhicules en parc. A partir du moment où le parc compte 2 ou 3 marques différentes, l’option du système constructeur n’est plus à retenir, pour permettre une homogénéisation des analyses.
Ce type d’outil ne nécessite pas obligatoirement d’avoir un formateur interne, mais il mérite d’avoir un utilisateur expérimenté ; non pas que l’outil soit complexe, mais pour un besoin de relais, de porte-parole auprès des conducteurs. L’informatique embarquée se limite à un outil et à des calculs et comparaisons, le fournisseur n’est pas formateur lui-même mais apporte une solution techniquement pointue, qui permet une grande finesse dans les paramétrages. Si personne ne s’occupe des résultats, il n’y a pas d’intérêt car il est nécessaire de commenter et animer les analyses. Certes il y a un affichage du score au conducteur dans sa cabine pour les sensibiliser, mais ce n’est que 50% du travail seulement. Avec un conducteur sensibilisé, qui a en plus des commentaires et l’accompagnement d’un coach, on vise 100% de résultats car il sera soit encouragé à ne pas relâcher ses efforts mais aussi rappelé à l’ordre en cas d’écart. C’est la base du management.
Le rôle clé du formateur
La culture écoconduite se déploie de manière progressive : on fait d’abord travailler les conducteurs par eux-mêmes, puis on passe au levier formateur. Outre l’outil, le succès d’un tel projet réside dans le positionnement d’un formateur qui devient un véritable coach.
Sur ce point, deux possibilités s’offrent au dirigeant. L’internalisation ou l’externalisation. Comme souvent, il n’y a pas de solution meilleure que l’autre, le choix dépend entièrement de la stratégie de l’entreprise par rapport à ses activités et ses conducteurs.
La première, un recrutement interne sur un poste à temps complet. Le périmètre de ce formateur doit cadrer avec l’importance de la mission : le formateur s’implique dans de nombreux sujets autres que l’écoconduite, tels que les bons gestes, les méthodes de travail et le matériel. Aussi, il est souvent rattaché aux Ressources Humaines, et devient un soutien indispensable au déploiement d’une politique vertueuse ou verte. C’est à lui que reviennent la gestion des recrutements et le suivi opérationnel des conducteurs selon des critères qualité de respect des consignes, gestion documentaire, écoconduite, respect de la RSE…
CommeL’avantage d’une internalisation est que le périmètre de la démarche écoconduite s’étend, selon la maturité de l’entreprise, à d’autres sujets que la consommation carburant et le comportement de conduite. Le formateur peut ainsi participer aux choix des fournisseurs lors des achats véhicules ou réaliser les entretiens annuels avec les conducteurs. Le formateur est également en mesure d’adapter sa pédagogie aux métiers de l’entreprise, qu’il connait parfois très bien, lorsqu’il a été lui-même un ancien conducteur dans cette même entreprise. Pour un suivi qualitatif des conducteurs, il extrait quotidiennement ou mensuellement les analyses, qui lui permettent ensuite de travailler au cas par cas un plan de formation adapté au conducteur et à son activité. Ce plan de formation peut être mené à l’occasion des formations FCO comme pour Ageneau Group, ou lors de parcours test, lors desquels le formateur sensibilise le conducteur aux bénéfices d’une conduite « standard » versus une écoconduite puis tout au long de son parcours professionnelle dans l’entreprise.
La seconde, une solution d’externalisation de cette animation, mise en place chez Limousin Loctrans notamment, avec le prestataire CGI. La valeur ajoutée de CGI, c’est la nouveauté : leurs clients ont souvent déjà mis en place des formateurs, ont pu observer des gains et se trouvent désormais dans une phase de stagnation. Le choix d’un formateur externe par rapport à un formateur interne apporte une rigueur et un positionnement différent, puisque le partenaire a une vision orientée sur les objectifs de l’entreprise. Leur faiblesse au contraire, est qu’ils manquent de vision sur le quotidien interne. Leur travail ne présente des bénéfices que si les objectifs et la communication sont clairs avec le management, pour ne pas travailler à contre-courant. De plus, ils ne peuvent intervenir sur des sujets relatifs aux process internes. Il s’agit bien d’un complément au rôle d’un manager. CGI dispose d’un outil interne alimenté par un moyen propre pour construire ses analyses, qui permet d’identifier le profil conducteur en traduisant le comportement de conduite, afin de mieux cibler la formation. Ils sont dans une démarche de relation et d’évolution du comportement conducteur, avec des plans d’actions.
Il existe un troisième axe de formation, qui consiste à être accompagné par le concessionnaire, que ce soit au moment de la livraison des véhicules ou avec la mise en place d’un portail d’analyses des comportements de conduite. La limite de ce choix a déjà été évoquée. Malgré une formation qualitative et un accompagnement sur la durée, cette stratégie n’offre pas l’avantage d’une harmonie interne pour les entreprises disposant d’un parc hétérogène, puisque chaque concessionnaire installe son propre outil. Toutefois, avec le positionnement d’un formateur interne, il est opportun que ce dernier soit formé par le concessionnaire à la livraison du véhicule. Le formateur maitrise alors les subtilités de chaque marque et les bonnes utilisations afin de les transmettre aux conducteurs. En effet, des différences entre chaque marque existent et elles peuvent surprendre un conducteur dans son comportement de conduite, par exemple un passage de vitesse plus bas sur les MAN.
La formation à l’écoconduite demande du temps, puisqu’elle se fait au cas par cas, les leviers d’apprentissage, de prise de conscience et le périmètre d’application étant différents d’un profil conducteur à un autre. Le formateur doit instaurer un climat de confiance pour aider les salariés à atteindre leurs objectifs et faire face à leurs inquiétudes. Le sujet devient même chez certains transporteurs, Transports Bray notamment, un sujet dès l’entretien de recrutement : le formateur présente l’approche écoconduite, ancrée dans la culture et les valeurs de l’entreprise afin d’être certain que les futurs conducteurs adhèrent à la démarche. Point clé de la culture d’entreprise, l’écoconduite fait l’objet de rappels et d’avertissements en cas de non-respect, mais aussi de primes pour encourager les conducteurs à se challenger au quotidien.
Concrètement, qu’est-ce que ça implique pour mes conducteurs ?
Contrairement aux préjugés, les techniques dites d’écoconduite ne nécessitent pas de diminuer la vitesse et allonger les temps de parcours, avec pour conséquence de diminuer la productivité de l’entreprise. C’est vrai si l’on raisonne sur la vitesse du compteur qui diminue. Mais si on parle d’anticipation (ou conduite rationnelle) on relève une amélioration de la vitesse commerciale : en allant moins vite, la conduite réfléchie permet l’optimisation des arrêts et des relances, donc un temps stabilisé. Des tests ont même été réalisés par certains de nos interviewés pour démontrer à leurs conducteurs la plus-value de leur engagement, sur parcours à charges équivalentes, avec en résultante un temps de parcours inférieur en mode écoconduite grâce à l’anticipation !

Les conducteurs ont tendance à s’imaginer que l’écoconduite ne se résume qu’à lâcher l’accélérateur plus tôt, mais aujourd’hui c’est surtout mettre en accord l’homme et la machine, adapter les réglages et savoir quand les mettre en place. Selon CGI, il y a quelques années l’écoconduite consistait à comprendre le fonctionnement technique du véhicule. Aujourd’hui, il y a 1km sur 2 « où le conducteur ne fait que tourner le volant ». La réflexion du conducteur sur les conséquences de ses actions est différente, le travail porte sur l’utilisation des systèmes d’aide à la conduite qui nécessite un apprentissage particulier car non présent dans le programme d’enseignement de la conduite. C’est une notion de sécurité, le véhicule va s’arrêter mais vais-je pouvoir le faire avec un comportement inattendu ? L’écoconduite consiste à être vigilant et obtenir une meilleure anticipation des conducteurs, qui sont plus attentifs et mobilisés autour de l’optimisation de leurs matériels, permettant entre autres de réduire le stress occasionné par une conduite brusque, la sinistralité ainsi que l’usure des véhicules.
Leur accompagnement débute dès l’intégration dans l’entreprise, et se poursuit chaque jour de leur contrat car la formation évolue vite ; en cause les technologies véhicules qui changent. Il faut que la solution d’analyse des données soit acceptée par les conducteurs, possible uniquement si l’outil est pertinent, et qu’elle ne note pas le conducteur par rapport à sa consommation mesurée mais son comportement, qui amène une bonne consommation. C’est volontaire, afin que le conducteur ne se sente pas mal jugé alors que dépendant de son activité ou de la charge de son véhicule. L’objectif reste d’apporter des pistes d’amélioration pour parvenir au résultat, adapté au conducteur, à ses attentes et à son activité. D’ailleurs, nous pouvons relever dans les interviews la différence de vocabulaire utilisé selon la maturité de l’entreprise dans sa démarche : accompagnement lorsque la démarche est nouvelle, puis nous parlons de suivi lorsqu’elle est ancrée dans la culture de l’entreprise.
Rien qu’un outil, mais des ROI bien chiffrés !
Finalement, ce qu’il faut retenir de cet investissement, c’est que l’écoconduite n’est pas un outil magique, mais bien la résultante des efforts des conducteurs, encadrés par un formateur interne ou externe.
Le retour sur investissement s’axe autour de trois points : la consommation du poste carburant, l’usure véhicule et la sinistralité routière et enfin l’accidentologie des conducteurs. La relation client et les opportunités d’affaires s’inscrivent également dans les bénéfices, puisque les clients chargeurs souhaitent, aujourd’hui plus qu’avant, valider des critères de consommation et de RSE. Il est difficile de jauger et juger ces bénéfices, car il faut sans cesse contextualiser les résultats et émettre des hypothèses sur l’impact du formateur, d’autant qu’on ne mesure pas la même économie sur les différents postes chez tous les clients selon leurs points de départ. Certains transporteurs qui n’avaient pas de culture écoconduite peuvent facilement gagner 10% de résultat sur plusieurs mois. A l’inverse, d’autres ayant déjà travaillés avec des solutions constructeurs par exemple, obtiennent des résultats moindres, mais un résultat de 1% est déjà très significatif à l’échelle d’une entreprise.
De fait, le retour sur investissement n’est à ce jour calculé par peu de nos interviewés, exceptés :
Les Transports Bray, qui ont pu estimer un gain de 280 000 litres de carburant sur l’année 2021, soit un bénéfice de 276 000€ par rapport aux années précédentes,
Ageneau Group : au démarrage, ils avaient pu constater des gains phénoménaux sur le poste carburant, en cause une consommation autour de 30L/100. Aujourd’hui, ils tournent autour de 29L/100 sur l’ensemble de la flotte, avec des activités mixtes telles que le transport industriel, en chariot embarqué, le frigo, la location.
Malgré cette absence de chiffrage, tous s’entendent sur l’apparition de bénéfices non quantifiables dans la qualité de vie au travail des conducteurs et donc des opportunités accrues pour le recrutement de ces derniers. Ce dernier bénéfice ne dépend pas uniquement de l’écoconduite en tant que telle, mais aussi de l’accompagnement induit par la démarche et par le positionnement d’un interlocuteur privilégié. L’avantage de la démarche écoconduite est que les chauffeurs s’inscrivent dans un cercle vertueux, dans lequel il est important de prendre le temps d’effectuer son travail correctement, en toute sérénité, pour que la marchandise arrive en bon état.
Fabien Dusserre, Directeur général de Trimble France
Chez Trimble, le sujet de l’écoconduite n’est pas nouveau puisque nous étions les premiers en 2010, depuis que l’entreprise s’est développée en Europe. Nous avions un premier afficheur « style de conduite », qui présentait 5 critères sur l’écran du conducteur. Depuis, Trimble Performance a développé un certain nombre d’algorithmes qui retraitent les données normalisées du FMS.
Ce module Performance, optionnel dans notre solution, est déployé chez environ 10% de nos clients, principalement les clients les plus importants, dont les ¾ disposent d’un formateur ou d’une équipe de formateurs internes. Avec ce module, nous avons pris le meilleur de l’écoconduite constructeur en y ajoutant la cohérence de notation multimarques. Pour un déploiement, nos équipes analysent l’outil existant avec le client puis effectuent les paramétrages.
Nous accompagnons le client sur les premiers mois et les premières mesures afin d’affiner ces paramétrages et être au plus près d’une réalité conducteur, critère essentiel pour obtenir leur acceptation. Il faut compter environ 6 mois de déploiement pour obtenir une base solide de départ, c’est un projet de longue durée. N’étant pas formateurs nous-même, nous travaillons avec des partenaires de formation qui accompagnent le client dans son suivi quotidien.
L’un de nos clients, Kuehne+Nagel, a mesuré et témoigné d’un gain de 4% sur la première année et estime pouvoir conserver une économie de 2.5% par an depuis le déploiement de notre solution dans sa flotte en s’appuyant sur son équipe interne de formateurs. Cependant, ce bénéfice reste variable d’un client à l’autre, la fourchette est trop large pour nous permettre de communiquer sur un ROI précis. Nous préférons rester dans un discours sérieux, mesuré, réaliste et honnête sans faire de promesse marketing en l’air.
Antoine Gorrée, formateur des Transports Gardien (62)
Notre démarche écoconduite est partie d’un label écoresponsable, initiée il y a 6 mois. Elle n’est jamais parfaitement atteinte, nous continuons de l’améliorer pour l’impact financier et environnemental qu’elle apporte. Pour Cyril Gardien, Directeur adjoint, un formateur est nécessaire sur bien d’autres sujets que l’écoconduite, et étant donné notre métier spécifique (porte-voitures), il n’était pas envisageable de prendre un prestataire externe. Selon moi, avant de travailler l’écoconduite en interne il faut communiquer la politique aux conducteurs afin de créer un effet et du dynamisme. Les Transports Gardien ont surtout investi sur l’aspect humain et la qualité de vie au travail, et nos conducteurs se disent heureux de cet accompagnement.
J’analyse quotidiennement les notations conducteurs, ce qui me permet d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Je communique mes indicateurs de suivi à la direction, et ils sont affichés en salle des conducteurs en sus du score que le conducteur a directement dans sa cabine via l’application. Grâce à l’écoconduite, les conducteurs sont moins stressés et donc plus attentifs, ce n’est pas de la sécurité mais de la sérénité.
Christophe Ganon, Directeur général de CGI Formation
Écoconduite ou conduite rationnelle et éco-responsable ? Notre activité a démarré en 2004 avec le groupe Saint Gobain, en transport privé. Aujourd’hui nous travaillons pour les constructeurs et l’ensemble des groupements de transporteurs. Dès lors qu’il y a un projet d’entreprise avec un engagement du management et des équipes, mais également une entreprise mature ayant le temps de mener à bien ce chantier, nous travaillons à mettre en accord l’homme et la machine pour aider le conducteur.
Impossible de gagner du temps sur la route aujourd’hui, quelles que soient les croyances et le véhicule. Le conducteur doit intégrer ce principe afin de pouvoir s’engager sur le chemin de l’optimisation de sa performance de conduite et limiter son stress. Essayer de rattraper le temps est contre-performant sur la durée du trajet et la sécurité : l’anticipation permet de ne pas marquer certains arrêts, c’est de la conduite réfléchie.
Nous souhaitons apporter quelque chose de nouveau à nos clients, avec une vision orientée sur les objectifs. Notre partenariat n’empêche pas la présence d’un formateur interne, plus axé sur les process internes, et sur lequel nous nous appuyons car il est formé à la lecture de nos outils.
Notre analyse s’appuie sur un outil interne, Fuel Cost Control, alimenté par toutes les solutions informatiques embarquées : nous n’exploitons pas l’analyse de l’informatique embarquée, plus riche dans ses synthèses chiffrées mais qui ne signifie rien hors contexte. Pour nous, le conducteur ne doit pas avoir à réfléchir et analyser, nous lui offrons un plan d’actions clé en main. Pour suivre les évolutions et garder une continuité, notre accompagnement dure entre 12 et 18 mois, puis nous revenons si besoin, pour soulever de nouveaux leviers ou en cas de nécessité.
Nous venons de déployer une application sur laquelle le conducteur peut trouver des articles de presse ou du gaming, pour entrainer les salariés les plus motivés au travers de challenges entreprise et récompenser leur implication. Notre objectif est de les rassurer : nous ne nous concentrons pas sur un résultat mais sur la manière d’y parvenir, le conducteur doit avoir envie de jouer avec sa note pour la faire évoluer. D’une marque véhicule à l’autre, les boutons sont différents mais le fonctionnement de la technologie reste le même. Nous animons les formations, mais c’est à l’entreprise que revient le mérite des progrès, c’est elle qui va chercher un gain de 2L en moyenne sur le parc (estimation dépendant des conducteurs, de l’activité et de la culture d’entreprise) au travers de ses actions de management.
Aujourd’hui, nous souhaitons aller plus loin encore en proposant un suivi de carrière des conducteurs même en cas de changement d’entreprise, pour mettre en avant leurs performances auprès d’un nouvel employeur. C’est le sens de l’évolution de la formation par une gestion individuelle des collaborateurs. Une gestion impliquée qui amènera plus d’exigences pour les organismes de formation. Un challenge auquel nous sommes déjà habitués !
Charlène Jaunay-Ageneau, Co-dirigeante du groupe Ageneau et Thierry Marot, responsable RH et formation
En 2010, nous étions aux prémisses de la démarche écoconduite pour arrêter de parler simplement consommation, c’était dans la continuité du déploiement en 2009 de la formation FCO en interne. En parallèle nous travaillions également sur la charte d’engagement volontaire « Objectif CO2 Les transporteurs s’engagent », charte environnementale ayant pour objectif la réduction des émissions de CO² d’une part et une réflexion globale sur notre organisation intégrant la mise en place de leviers autres que financiers pour le choix de nos véhicules.
La consommation est bien sûr un levier qui passe par l’écoconduite, c’est pour cela que depuis 2010 nous avons fait le choix d’un partenariat avec l’entreprise HDM et sa solution de boîtiers embarqués « Ecorecorder ». Cette solution nous permet d’analyser le comportement de conduite de chacun de nos conducteurs de façon objective, de centraliser les données et d’harmoniser les résultats. Après un lourd investissement, nous avons pu former et suivre les conducteurs dès leur parcours d’intégration puis tous les 5 ans à travers la formation FCO dans laquelle nous avons intégré un module écoconduite.
C’est très important pour le développement de notre entreprise, nous sommes de plus en plus interrogés par nos clients sur notre impact environnemental, nous avons d’ailleurs obtenu la labellisation C0² en 2017 et qui a été renouvelée en 2021.
Enfin, notre centre de formation est un vrai plus dans la démarche, nos formateurs connaissent notre métier, ils sont eux-mêmes parfois derrière le volant et continuellement formés aux nouvelles technologies. Notre centre de formation externalise également ses prestations et son savoir-faire.