Dès 2009, le transporteur orléanais importait des camions électriques du constructeur britannique Modec pour approvisionner plus proprement ses clients urbains. Sept ans plus tard, il compte plus de 100 camions aux motorisations alternatives et annonce de nouveaux contrats.
Si le transport ne représente plus que 12% des 185 millions de chiffre d’affaires du groupe Deret–désormais essentiellement tourné vers la logistique-, l’entreprise familiale orléanaise n’en continue pas moins de s’imposer sur le créneau du transport responsable : après avoir constitué, depuis 2009, une flotte de 54 camions électriques d’environ 2 tonnes capables de transporter 6 palettes, l’orléanais vient d’acheter 19 porteurs IVECO roulant au GNV, et 28 camions FUSO hybrides diesel/électrique. Et il entend bien, fin 2017 ou début 2018, s’équiper des futurs porteurs tout électriques que compte lancer Fuso. Quasiment tous ces camions roulent en Ile de France, de loin, affirme Thierry Maillard, directeur administratif et commercial, la métropole française la plus avancée en la matière. Et 100% de la distribution dans Paris réalisée par Deret se fait désormais à l’aide de cette flotte responsable.
Thierry Maillard, directeur administratif et commercial de Deret ©cbernard
Car, contrairement aux idées reçues, le transport « propre » n’est pas tellement plus coûteux : « nous avons amortis depuis déjà plusieurs années nos camions électriques », assure le transporteur. « Le surcoût de l’hybride est marginal. Et celui du GNV, sur la totalité du cycle de vie, ne dépasse pas 18%. Sachant que le transport représente moins de 1,5% des coûts de nos clients, cette différence est minime ». Ces arguments ont séduit les Galeries Lafayette : dès novembre, dix camions Deret de 7,5 tonnes roulant au GNV seront dédiés à l’approvisionnement des trois grands magasins parisiens, boulevard Haussmann, à Montparnasse, et dans le futur magasin des Champs Elysées. Deret va également livrer le nouveau magasin parisien de Gifi. Spécialisé sur les produits de luxe, de prêt à porter haut de gamme, la cosmétique, et l’approvisionnement des duty free aéroportuaires, le transporteur élargit donc son spectre. « Notre positionnement responsable nous permet de remporter de nouveaux marchés », assure Thierry Maillard. Comme la livraison de matériel pédagogique à 666 écoles et crèches parisiennes pour la ville de Paris.
Le transporteur mise aussi sur le moindre bruit produit par ses camions, qui permettra bientôt de livrer les dimanches et jours fériés, une tendance, il n’en doute pas, inévitable.
Pour gérer cette flotte, Deret compte désormais sur deux entrepôts franciliens : Bonneuil sur Marne ( 600m2) et Gennevilliers (4000m2). Car il lui faut être près de ses clients, mais aussi des stations de GNV, qui se comptent encore au compte-goutte (Gennevilliers, Bercy, Marcoussis). Impossible en revanche de rentrer dans des ELU (espace de logistique urbain) parisiens, souvent trop bas pour accueillir ses camions.
L’un des 54 camions électriques du transporteur©cbernard
L’Orléanais ne compte pas simplement sur ses camions électriques ou GNV pour conquérir de nouveaux clients. Dix-sept des 220 salariés de sa division transport travaillent désormais directement dans les magasins de ses clients. Leur tâche : réceptionner les marchandises livrées, les mettre en réserve, voire en rayon, et préparer les commandes clients ! « Car les magasins souhaitent se concentrer sur leur métier : la vente. Nous leur apportons donc un service supplémentaire qui, sans nul doute, est amené à se développer ».