Le transport routier est un monde impitoyable. Sans doute pour certains, plus vite livré, plus vite rentré à la maison …Les gendarmes de la Marne, sur l’autoroute A4, n’en reviennent pas lorsqu’ils relèvent aux lunettes laser. Ce vendredi 10 août, un automobiliste contrôlé à 180 km/h ou un motard flashé à 157 km/h, c’est presque banal, quoique réprimé … mais un poids-lourd qui déboule à 140 km/ en doublant en permanence tous les véhicules rencontrés, c’est beaucoup plus rare. « Je vous avoue qu’en 21 ans de carrière où je me suis beaucoup intéressé au transport routier, c’est la première fois que je constate cela » assure le capitaine Nicolas Bossy, commandant de l’Escadron de sécurité routière de la Marne, qui se dit très attaché à la défense du transport routier, qui ajoute « Dans un contexte tendu, nous devons être très vigilants aux équilibres de l’économie du transport routier contre des gens qui ne respectent pas les règles »
Un contrôle vitesse est effectué sur l’autoroute A4 à Poilly (51) par le PA de Reims (51). Le conducteur d’un ensemble routier qui s’avèrera transporter des matières dangereuses, en l’occurrence des produits phytosanitaires, est interpellé et placé en garde à vue. L’entreprise hollandaise propriétaire du véhicule devra envoyer un autre conducteur, car celui-ci est interdit de conduite en France durant 3 mois jusqu’à sa convocation devant le tribunal de Reims le 12 novembre. Il est étonnant que la justice n’ait pas demandé la mise en fourrière du tracteur routier pour des vérifications complémentaires qui auraient été particulièrement instructives.
Il reste à connaitre le degré d’implication de l’entreprise néerlandaise TZN pour Transport Zuid Nederland à LA Etten-Leur (Pays-Bas) car un poids-lourd de 40 tonnes transportant des matières dangereuses est limité à 80 km/h par construction et pour lui permettre d’atteindre une vitesse de 140 km/h, il faut à minima une manipulation du limiteur de vitesse, que tout le monde n’est pas capable d’exécuter car il faut posséder la valise permettant l’accès à l’électronique de bord.
Le tracteur concerné est un DAF. Selon Georges Lasne, directeur technique chez ce constructeur pour la France, un ensemble routier chargé peut prendre de la vitesse en descente, c’est pour cela qu’on voit les véhicules freiner pour éviter de s’emballer. En revanche, dans le cas présent, compte tenu de la vitesse enregistrée, Georges Lasne pense qu’il y a eu manipulation, cependant, il souligne que « le moteur d’un ensemble routier va tourner à 1100 tr/mn à 90 km/h et à 1800 tr/mn lorsqu’il roule à 140 km/h, ce qui est très supportable pour la mécanique ». On peut être étonné qu’une entreprise de l’Europe de l’Ouest ayant pignon sur rue s’autorise de telles pratiques qui évidemment ne passent pas inaperçues … Affaire à suivre !
Photos © Gendarmerie Nationale