Avec le producteur de boissons, dont le logo est l’un des plus célèbres au monde, le transport routier a un partenaire de choix. Chaque jour, de 500 à 600 camions livrent les bouteilles depuis les cinq sites de production. Les trajets sont optimisés afin de réduire l’impact environnemental « Nous nous sommes engagés à réduire notre empreinte carbone d’un tiers entre 2007 et 2020 sur l’ensemble de notre chaine de production » annonce Éric Desbonnets, directeur logistique et service client de Coca-Cola Entreprise, signataire de la charte Fret 21, qui rappelle que les transporteurs routiers avaient pris les devants dans cette démarche volontaire. Coca Cola a fait le calcul de la répartition des impacts environnementaux. La conclusion est étonnante dans le sens où le transport entre pour seulement 6% des émissions de CO2, alors que la fabrication est responsable de 8%, les ingrédients et la réfrigération de 18 % chacun et les matériaux d’emballage de 50%. Le transport serait-il le bon élève injustement et systématiquement montré du doigt ?
Éric Desbonnets, directeur logistique et service client de Coca Cola Entreprise
Quoiqu’il en soit, la logistique de Coca Cola affine sans cesse son plan de livraison avec un parcours moyen de 273 kilomètres entre l’une des usines et le point de livraison qui se fait majoritairement en camion complet. « Les kilomètres à vide sont réduits au maximum. Si nous apportons des produits dans un sens, nous chargeons, par exemple, des palettes dans l’autre. D’autre part, les camions parcourent environ 150 kilomètres dans 50% des cas » détaille Éric Desbonnets, qui précise qu’il est sensible à la mise en route de camions fonctionnant au gaz. Une vingtaine devrait être sur la route d’ici à la fin 2016. L’optimisation des livraisons a permis d’économiser 2,2 millions de kilomètres depuis 2010 en favorisant les livraisons directes et la mutualisation des moyens de transport avec les clients.
90% des produits fabriqués et consommés en France
Ces initiatives et le sens de l’organisation permettront à Coca Cola d’atteindre les objectifs de réduction de 30% des émissions de CO2 liées au transport. Cela renforce l’intérêt de l’industriel pour les autres modes de transport. Déjà 3500 chargements passent par le rail chaque année, l’objectif est d’atteindre 5000 camions par an. « Depuis 2001, nous avons mis l’équivalent de 37000 camions sur les trains, économisant 28 millions de kilomètres » se félicite le responsable logistique.
Selon Coca Cola, le transport représente seulement 6% des émissions de CO2
L’un des premiers transporteurs à mettre sur la route un camion au gaz pour Coca Cola a été la société GTA (pour Gestion transport affrètement) qui a mis en service un tracteur Scania de 340 ch. Luc Degrave, dirigeant de GTA expliquait alors « L’acquisition de ce tracteur gaz s’intègre dans notre démarche de développement durable et témoigne de notre forte ambition de minimiser l’empreinte environnementale de nos activités. Il s’agit également pour GTA d’offrir à chacun de ses clients les solutions les mieux adaptées à leurs attentes de performance opérationnelle, économique et environnementale ».
Les livraisons favorisent la proximité
Coca Cola, qui est en France depuis 1919, a investi 217 millions d’euros dans l’outil industriel entre 2009 et 2014 « Plus de 90% des produits consommés par les français, sont produits en France. Alors que nous employons 2600 collaborateurs, nous générons 30000 emplois indirects, y compris chez les transporteurs. Cet effet de levier de 1 à 12 est très important car les autres secteurs de l’industrie française créent en moyenne 6 emplois induits pour un emploi direct » assure Éric Desbonnets qui intervenait lors de la conférence de presse à deux mois du salon SITL (22 au 25 mars à Paris Nord Villepinte).