Créé en 2016, il y a moins de deux ans et capable de lever 3,5 millions d’euros sur le marché un an plus tard, Chronotruck se présente comme un cas à part sur la mise en relation chargeurs-transporteurs. Le pure-player n’est donc pas une plateforme d’intermédiation comme les autres. Peut-être parce que l’un de ses fondateurs, Rodolphe Allard, est aussi transporteur (Allard Logistics, deux sites, 160 salariés, 120 moteurs, 30000 m² de stockage) et qu’il ambitionne de prouver que la mise en relation d’un donneur d’ordre et d’un transporteur ne se fait pas forcément au détriment de ce dernier. Alors, Rodolphe Allard suit sa voie, accompagné par ses compères David Botvinik et Matthieu Verrecchia avec deux promesses, les transporteurs peuvent augmenter leur chiffre d’affaires en trouvant des clients à proximité de leurs véhicules vides et les expéditeurs abaissent leurs coûts logistiques en automatisant les tâches d’affrètement et de suivi.
Rodolphe Allard
Un camion sur cinq roulerait à vide
« Concernant les transporteurs qui utilisent notre plateforme et sont habitués à son fonctionnement, la démarche est simple pour entrer en relation avec un client, mais l’important est qu’il n’est nullement obligé d’accepter l’offre initiale et il peut parfaitement faire sa propre proposition tarifaire comme de définir une date d’enlèvement » assure Rodolphe Allard qui rappelle que le but de Chronotruck est de combattre les kilomètres à vide qui mettent à mal la rentabilité des entreprises. En effet, un camion sur cinq roulerait à la recherche de fret. Jamais à court d’idée, l’équipe de Chronotruck, qui s’apprête à annoncer une nouvelle offre commerciale, souhaite prendre la main sur la communication du secteur par une démonstration efficace. Alors que la plateforme apporte déjà une valeur ajoutée auprès de ses nombreux usagers expéditeurs grâce à un affrètement comme un suivi digitalisés, les transporteurs bénéficient aussi des performances de Chronotruck afin de maximiser le fret pour chaque trajet représente un enjeu primordial.
Contact par une application numérique efficace
La commission pour les chargeurs
Un test grandeur nature s’est déroulé fin 2017. Il s’agissait de prouver la pertinence de la démarche avec l’organisation d’une tournée sur une semaine, à travers la France. Au fil de son voyage, le camion a été rechargé chaque jour, via la plateforme, par un transporteur affilié. Au total plus de 140 tonnes de marchandises ont été transportées, avec une optimisation grâce à la méthode connue de la géolocalisation qui peut prendre en compte des lignes régulières. C’est ainsi qu’un seul camion a pu réaliser 3 325,75€ de chiffre d’affaires en 5 jours (du 18 au 22 septembre), en utilisant uniquement la plateforme pour trouver du fret. A plus de 660 € par jour de chiffre d’affaires, c’est au-dessus des moyennes du secteur constatées de 500-550 € par véhicule et par jour. Cette optimisation a également été constatée par huissier « Tous les transporteurs peuvent essayer gratuitement notre plateforme, sans avoir à débourser un abonnement, car notre rémunération passe par une commission aux chargeurs, sur chaque expédition. » rappelle Rodolphe Allard dont la démarche a séduit aussi bien des pme du transport que des membres de groupements comme de grands groupes comme Mauffrey qui depuis décembre dernier fait partir un camion complet de marchandises par jour avec Chronotruck.
Du fret au bon moment
Lorsqu’un expéditeur dépose du fret sur la plateforme, la demande est proposée en priorité aux transporteurs les plus pertinents selon une multitude de critères (proximité et disponibilité, mais aussi historique de missions et de trajets, et calculs prédictifs de rentabilité). Cette façon de procéder permet à Chronotruck de cibler au maximum les transporteurs en fonction des offres. Chaque demande est ainsi proposée réellement à une sélection de 10 à 150 transporteurs, et non aux 3 000 transporteurs affiliés à la plateforme. Ces derniers peuvent accepter en quelques secondes les palettes à charger, ou faire une contre-offre si le prix ou les dates ne conviennent pas. Il s’agit d’apporter du fret au bon transporteur, au bon moment. Au bout du compte, c’est le donneur d’ordre qui paie une commission à la plateforme d’intermédiation.
En publiant cette information, nous sommes conscients des avis divergents sur les plateformes d’intermédiation en général et Chronotruck en particulier. Nous serons heureux de recevoir vos avis que nous publierons. Le débat est (re)lancé …