Le nouveau règlement européen engendre une nouvelle version du tachygraphe numérique, géolocalisé, mieux sécurisé et plus communicant
En juin 2019 entrera en vigueur le nouveau règlement tachygraphique (UE) 165/2014. Cette troisième version du texte européen engendre un nouveau cadre technique et le déploiement de nouveaux matériels plus modernes et sécurisés. Les deux principaux fabricants, Continental VDO et Stoneridge, ont démarré la production de manière à intégrer le chronotachygraphe « 1C » en première monte chez les constructeurs partenaires d’ici l’été 2019. L’appareil répond à un cadre technique stricte mais laisse entrevoir des applications modernisées et peut-être moins de contraintes pour les transporteurs. En effet l’une des améliorations porte sur les contrôles des forces de l’ordre qui devraient être ciblés à l’avenir. Pour cela le tachygraphe embarquera un module DSRC normalisé, similaire à celui des badges de télépéage, afin de transmettre à distance les données vers des lecteurs dont sont équipés les organes de contrôle. Concrètement, les forces de l’ordre pourront scanner en masse les camions en mouvement. Après l’authentification, les données du véhicule et d’étalonnage du tachy sont transmises sans fil aux périphériques des agents d’inspection qui arrêteront des véhicules spécifiques et non plus « au hasard ».
GNSS et télématique
Le futur tachygraphe sera aussi ITS compatible. Il comprend non seulement un module de positionnement satellitaire (GNSS) pour identifier les itinéraires mais aussi une connexion par défaut avec les systèmes télématiques des camions. Avec le GNSS les informations de position sont automatiquement enregistrées au début et à la fin du travail, après trois heures de conduite et après chaque changement d’activité. Les données sont accessibles aux forces de l’ordre mais aussi aux gestionnaires de flotte via des logiciels dédiés. Selon Continental qui présente sur l’IAA 2018 son DTCO 4.0, l’interface ITS standardisée fournit aux systèmes de gestion de flotte plus de 70 types d’informations différentes à partir du chronotachygraphe. L’appareil pourra envoyer à l’exploitation les données télématiques des camions ou d’équipements tiers connectés. Inversement les outils de gestion de flotte pourront collecter par défaut les données sociales sur les temps d’activités ou la position. Tous ces échanges de données seront fiabilisés par des mécanismes de sécurité cryptographiques à clé publique accrus et la communication obligatoire entre le capteur de vitesse et le tachygraphe numérique. Les cartes tachygraphe disposeront également d’un nouveau système de double encryptions.
Carte nouvelle génération
Avec le nouveau règlement 1C il faudra donc aussi renouveler les cartes tachygraphe. Les cartes conducteur et entreprise actuelles seront remplacées par une carte 1C qui enregistrera les informations supplémentaires dans le cadre de la nouvelle législation. Cette carte fonctionnera sur tous les tachygraphes, y compris les modèles actuels. Les ateliers d’étalonnage des tachygraphes devront également préparer l’introduction du tachygraphe intelligent. Outre les opérations de configuration, programmation et calibrage des tachygraphes, ils devront mettre à jour leurs outils d’atelier pour prendre en compte les fonctionnalités du Smart Tachygraph. Cela inclura la procédure de test pour la fonctionnalité GNSS, ainsi que le test du module DSRC. Les ateliers devront pour cela se procurer une nouvelle carte pour travailler sur le tachygraphe intelligent.