A l’occasion d’une conférence “Innovation Day” organisée par Volkswagen Truck & Bus en octobre dernier qui réunissait les membres du comité de direction et l’équipe R&D, le groupe a présenté ses avancées en matière de véhicule autonome.
Dans cet extrait vidéo, Henrik Henriksson, président de Scania, annonce les grands projets en cours chez Scania et MAN puis donne sa vision de l’avenir de la conduite : autonome mais pas sans conducteur.
Selon lui 3 éléments doivent encore évoluer avant de démocratiser l’utilisation de véhicules totalement autonomes pour le transport de marchandise : les technologies, le cadre légal et l’acceptation du public. Sur les deux derniers points, les choses prendront encore du temps. Pour ce qui est des technologies elles sont prêtes, explique Henrik Henriksson, mais dans un cadre pour l’instant limité.
« Nous distinguons pour l’instant trois environnements propices au déploiement de véhicules autonomes en convoi : les aéroports notamment pour le déneigement des pistes, les ports de marchandises et les mines. L’industrie minière est ainsi le premier secteur dans lequel Scania déploie aujourd’hui une solution autonome. Je ne parle pas d’un prototype mais bien d’un véhicule commercial en cours de livraison dans une mine d’Afrique mais aussi d’une plateforme logicielle en test avec le client qui aboutira à une solution commerciale dédié aux activités minières ».
Le président de Scania enchaîne sur le port de Singapour pour mettre en avant le concept de platooning ou convoi autonome dans lequel le groupe veut rester pionnier. Sur le gigantesque port asiatique, Scania teste un convoi dirigé par un véhicule avec conducteur et suivi de 3 camions autonomes pour le transit des conteneurs entre les zones Est et Ouest. « Nous développons la plateforme logicielle avec le port de Singapour dans l’objectif de construire le premier système de platooning au monde commercialement viable. Une démonstration de nos avancées sera réalisée en Italie à la fin de l’année ».
Pour y parvenir Volkswage Truck & Bus compte sur son Laboratoire virtuel du Royal Institute of Technology de Stockholm pour modéliser et simuler différents scénarios de convois autonomes et sur de très nombreux tests sur route qui permettent de collecter des millions de données. Parmi ces tests, MAN opère actuellement sur l’autoroute à proximité de Munich en Allemagne. Pendants leurs interventions les personnels de sécurité et agents d’autoroute sont encadrés par deux véhicules, le premier avec chauffeur, le second autonome pour baliser en amont l’intervention. Cette solution doit sécuriser les opérations sur voie d’arrêt d’urgence à l’origine de nombreux accidents du travail. Selon les résultats des tests en cours, la solution pourrait être opérationnelle dès le printemps 2018 avec deux véhicules en convoi totalement autonome.
Selon Henrik Henriksson, « la transformation des systèmes de conduite vers la conduite autonome sera graduelle dans différentes industries verticales et différentes zones géographiques. Cela prendra du temps avant d’être pleinement implémenté mais pendant ce temps les systèmes autonomes rendront le travail des conducteurs plus efficace, sécurisé et productif. Nous verrons aussi que les taches et les responsabilités du conducteur évolueront et il y aura de nombreux éléments qu’ils pourront intégrer à leur journée de travail s’ils gagnent du temps sur la conduite. Les conducteurs seront là longtemps et on a besoin d’eux », conclut-il.