Le transport routier est en panne au Brésil et cela commence à se sentir. Une forte augmentation du prix du gazole provoque la colère des transporteurs indépendants, très nombreux. Depuis une semaine, de nombreuses raffineries du pétrolier d’état Petrobras sont bloquées et l’approvisionnement en carburant devient critique. Les camions citernes sont escortés par l’armée et tentent de ravitailler villes et aéroports dont une quinzaine à travers le pays est en panne sèche et de nombreux vols sont annulés. Dans les villes, de nombreux bus restent au garage faute de carburant. La presse confirme qu’à Sao Polo, seulement 40% des bus fonctionnent. (Voir les deux reportages de la télévision brésilienne)(second reportage)
Négociations en cours
La raison est donc une augmentation 0,97% du diesel et 0,9% de l’essence. Avec les réajustements, les prix du carburant atteindront de nouveaux sommets accompagnant une politique de rigueur initié depuis presqu’un an. Le litre de gazole atteint 2,33716 R $ et l’essence 2,0867 R $. (Taux de change : 1 EUR = 3,9256 R$). Le pétrolier confirme que cette augmentation correspond à la hausse du pétrole sur les marchés internationaux. Mais cette explication ne convient pas aux professionnels. D’autant que les transporteurs ne comprennent pas la méthode de Petrobras qui a adopté une nouvelle façon d’ajuster les prix … qui compris avec des hausses quotidiennes. Ainsi, la semaine dernière, il y a eu 5 ajustements quotidiens d’affilée et la hausse atteint dans le même temps 5,98% pour le diesel. (Depuis juillet 2017, le prix de l’essence a augmenté de 58,76% et celui du diesel, de 59,32%, selon Valor Online.)
“nous sommes en grève”
Le gouvernement brésilien, tout en acceptant de discuter avec les associations de transporteurs, se montre ferme en demandant à la police d’obliger à la levée des barrages et à la justice de rendre des décisions avec amendes à la clé d’un montant de 100 000 R $ par heure d’arrêt pour les propriétaires des camions. Le président de la république Michel Temer s’est engagé personnellement. Pourtant les blocages se poursuivent et les pénuries se développent dans les commerces. Chez nous, nous avions vu apparaitre le slogan « Si vous l’avez, un camion vous l’a apporté » … Les brésiliens peuvent le reprendre pour eux ! São Paulo s’est déclaré en état d’urgence … les hôpitaux commenceraient à manquer de médicaments.
Jeudi, une réunion de plus de six heures s’est tenu en présence des représentants des organisations professionnelles en présence d’Eliseu Padilha (chef de cabinet de la présidence), Carlos Maroun (Secrétaire du Gouvernement), Eduardo Guardia (Finances) et Valter Casimiro (Transport). Des propositions ont été faites. Les représentants professionnels ont promis (sauf l’Association brésilienne des conducteurs de camions (Abcam) d’en informer leurs adhérents. Eliseu Padilha a déclaré, en sortant de la dernière séance de négociation, que les autoroutes seraient certainement libérées d’ici lundi 28. Pour l’instant, ce n’est pas le cas …