Le transport routier est concerné. Le gigantesque site de Valenton (Val-de-Marne) exploité par le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) dépollue chaque jour 2,5 millions de m³ d’eaux usées de près de 9 millions de franciliens, ainsi que les eaux pluviales et industrielles, pour rendre à la Seine et à la Marne une eau aussi saine que possible … la Maire de Paris n’a-t-elle pas promis de s’y baigner en 2024 (date des Jeux Olympiques qui pourraient s’y dérouler).
Belaïde Bedreddine présente BioGNVAL
Le projet BioGNVAL, développée en partenariat avec Suez, permet pour la première fois en France, de transformer le biogaz provenant de la digestion des boues issues du traitement des eaux usées de la région Ile de France, en biométhane liquide produit localement, qui peut être utilisé comme biocarburant liquide pour les poids lourds et autobus mais aussi répondre à des utilisations dans l’industrie. Cette énergie verte présente les mêmes avantages que le gaz naturel tout en étant renouvelable et plus facilement stockable. Sous sa forme liquide le biométhane occupe 650 fois moins de place que sous sa forme gazeuse.
Chantal Jouanno découvre l’ambiance d’une cabine d’Iveco
Un pilote et démonstrateur industriel ont été installés afin de valider tout le processus de transformation, fabrication et stockage. Il a été présenté à la presse, le 9 mai, en présence de Bélaïde Bedreddine, président du Siaap, Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez, en présence également de Chantal Jouanno, vice-présidente de la Région Ile de France, Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris, Joëlle Colosio, directrice régionale de l’Ademe et de nombreux autres invités. Cette innovation, portée par Suez, est rendue possible par le procédé de cryogénie, développé par Cryo Pur qui permet d’épurer le biogaz en séparant ses composés, méthane et CO2, afin de produire du biométhane puis de le transformer en biocarburant liquide.
Iveco propose une large gamme de poids lourds fonctionnant aux biocarburants
Le projet BioGNVAL, aujourd’hui finalisé, démontre qu’il est possible de produire de l’énergie à partir des eaux usées. Le carburant obtenu n’émet pas de particules fines, réduit de 50% les émissions sonores et de 90% les émissions de CO2 par rapport à un moteur diesel. D’où l’intérêt de longue date d’Iveco pour équiper ses camions et autobus de moteurs au gaz, fabriqués en France. Lors de la présentation faite à Valenton, les constructeurs de groupes frigorifiques Thermoking et Frigoblock étaient associés compte tenu des développements qu’ils proposent pour la fabrication écologique du froid.
C’est ici que tout commence …
Le démonstrateur industriel BioGNVAL permet de traiter près de 120 Nm3/h de biogaz, de produire 1 tonne par jour de BioGNL, soit le plein de 2 poids lourds. Les tests réalisés démontrent que les eaux usées de 100 000 habitants permettent de produire suffisamment de BioGNL pour alimenter 20 bus ou 20 camions. Reste à développer les stations afin d’inciter les transporteurs à s’équiper.