L’entreprise de robotique française Balyo a conçu des véhicules autonomes à partir de chariots de manutention classiques.
La société française Balyo s’est spécialisée dans la robotisation de chariots de manutention classiques, en partenariat avec les constructeurs Hyster-Yale et Linde Material Handling. Ces robots permettent aux entreprises d’automatiser 80 % de leurs flux logistiques, et de réaliser des économies.
Des chariots de manutention transformés en véhicules autonomes
Balyo robotise les chariots de manutention manuels en les équipant de capteurs qui détectent les obstacles et calculent les distances grâce à la lumière. Ils sont ensuite robotisés via un algorithme de localisation basé sur le SLAM (Simultaneous Localization and Mapping, en français « Localisation et cartographie simultanées »).
Ces véhicules autonomes sont conduits une première fois par un opérateur de Balyo au sein des entrepôts des sociétés clientes, ce qui leur permet d’enregistrer leur zone de travail et sa cartographie. Ensuite, la société Balyo programme une carte mémoire qui contient toutes les informations nécessaires au circuit des véhicules autonomes. Ceux-ci sont donc capables de repérer les zones de navigation, les points de prise et de pose ou encore les zones de charge par exemple.
Dans un troisième temps, les chariots automatisés sont aptes à comparer, grâce à leurs capteurs, ce qu’ils voient et ce qui est enregistré sur leur carte mémoire, appelée carte de référence. Ils peuvent donc se repérer, ajuster leur trajectoire, intégrer les éventuelles transformations des lieux, en toute autonomie.
Un contrat commercial de 7 ans signé entre Balyo et Amazon
L’entreprise d’Ivry-sur-Seine, fondée en 2005, a engrangé sur son compte pro un chiffre d’affaires de 23,3 millions d’euros en 2018, soit une croissance de 40 % par rapport à l’année précédente. En 2019, elle a signé un contrat commercial avec le géant de la vente en ligne Amazon, pour une durée de 7 ans.
Grâce à cet accord, Amazon a la possibilité de souscrire jusqu’à 29 % du capital de la société de robotique française, proportionnellement au montant de ses commandes à venir, par le biais de bons de souscription d’actions. En effet, si Amazon passe à Balyo un montant total de commandes de 300 millions d’euros, le géant du e-commerce pourra en retour acheter des actions lui permettant de détenir 29 % du capital de l’entreprise française.
C’est donc une opération gagnant-gagnant pour les deux acteurs, d’autant que les chariots robotisés permettraient à Amazon de réaliser des économies considérables.
Les véhicules autonomes remplaceront-ils les opérateurs humains ?
Pour l’heure, les véhicules robotisés ont été conçus pour fonctionner en collaboration avec les employés. Les entreprises qui en ont fait l’acquisition ont opté pour des configurations différentes : certaines ont affecté les véhicules autonomes à certaines allées, tandis que les caristes travaillent dans d’autres allées des entrepôts. D’autres ont choisi de les faire travailler côte à côte.
Quoi qu’il en soit, ces véhicules autonomes ont la capacité d’effectuer, sans supervision à distance, toutes les tâches dévolues aux opérateurs humains, ce qui laisse entrevoir la possibilité, à plus ou moins long terme, de leur confier l’ensemble des missions de manutention.
Balyo a par ailleurs récemment mis au point une nouvelle gamme de robots, les robots Reachy, dotés d’un mat rétractable pouvant se hisser jusqu’à 12 mètres de hauteur. Ils sont capables de déplacer un maximum de 24 palettes par heure. Leur vitesse d’exécution est inférieure à celle des opérateurs humains, mais ces robots travaillent en continu, sans avoir besoin de prendre des pauses, ce qui permet de pallier cet écart.
La société Balyo possède pour l’heure deux gammes de véhicules autonomes : l’une est dédiée aux transports horizontaux, l’autre aux transports verticaux. Elle propose aussi un chariot tridimensionnel spécialement conçu pour travailler en toute autonomie dans des allées étroites. La crise sanitaire pourrait bien être une raison supplémentaire, pour les entreprises, de faire appel à ce type de véhicule autonome.